Le groupe
Biographie :

Attila est un groupe de deathcore américain formé à Atlanta, Géorgie, en 2005. Le meneur, Chris Fronzak, a commencé le groupe à l'école, lui et Sean Heenan (batteur) sont les seuls membres originaux. Leur album qui connu le plus grand succès, "Outlawed", a été produit par Joey Sturgis, le 16 Août 2011. Attila a fait plusieurs tournées à travers les États-Unis avec plusieurs groupes comme : (Hed) p.e, Arsonists Get All The Girls, See You Next Tuesday, Emmure, Chelsea Grin, et Oceano. Le groupe est actuellement signé chez Sharptone Records.

Discographie :

2007 : "Fallacy"
2008 : "Soundtrack To A Party"
2010 : "Rage"
2011 : "Outlawed"
2013 : "About That Life"
2014 : "Guilty Pleasure"
2016 : "Chaos"


Les chroniques


"Chaos"
Note : 14/20

Commençons par le commencement, la pochette d’un album doit être attirante et jolie. Pour la première de ces deux qualités, c’est réussi. Aucune chance que votre œil ne soit pas interloqué ne serait-ce qu’un instant par ce pavé vert fluo décoré d’un énorme cercle noir avec huit flèches en son centre. Pour ce qui est de la beauté de l’artwork, on repassera. C’est vert, c’est très vert, c’est trop vert… Heureusement que la mention "Parental advisory : explicit content" est là pour nous rappeler que l’on a bien affaire à un album et non pas à un panneau de circulation extra-terrestre. Pour faire la promo jusqu’au bout, Attila a adapté le design de son site avec du vert fluo encore et du vert fluo toujours. Les bonnets, t-shirts et autres produits dérivés sont eux aussi fait de cette magnifique couleur qui vous fera passer inaperçu en toute situation. Bref du vert fluo partout…

Je quitte ce site avant de devenir fou et je lance la lecture. L’avantage de la musique ? Elle ne peut pas être verte. Trêve de moqueries, le groupe est déterminé à nous en faire voir de toutes les couleurs (mais surtout du vert). L’album commence avec "Ignite" avec un son lourd et une production tout bonnement impeccable. Les paroles apparaissent : "CHECK CHECK MIC CHECK ONE TWO !". Les influences néo metal sont présentes avec un chant en partie rappé qui laissera place à des passages screamés, growlés ou à la limite du chant clair. Les pistes suivantes, "Bulletproof" et "Public Apology", entrent très exactement dans le même style et ça ravira les fans de metalcore mais un problème se pose très vite : celui des termes abordés. Jusque-là le groupe semble tourner autour d’un concept simple, à savoir sa relation avec les haters. Tout semble dire "on est les meilleurs et si tu n’es pas d’accord, ferme-la". C’est sympa deux minutes mais le message devient niais en étant présent dans les trois premiers morceaux. Deux titres plus loin, Attila s’associe au DJ américain Ookay le temps de "Moshpit" avec une production toujours aussi propre. Ironiquement, ce morceau ne sera pas celui qui créera les plus gros moshpits. Malgré la présence de ce musicien électronique, le style du groupe n’est pas déformé mais l’ensemble reste assez décevant. Arrêtons-nous sur les trois derniers titres de l’album qui sont liés à la royauté. D’abord, nous avons "Queen" qui, comme son titre ne l’indique pas, semble parler d’une femme plutôt mauvaise : "Get back, she's a bad motherfucker / Talk back, she'll put you in your place". Ensuite, nous avons "All Hail Rock And Roll" et son introduction coupée par un orgasme. Ce morceau est simplement un hommage au rock 'n' roll, ce qui est surprenant, décalé et même incompréhensible dans un titre de metalcore. Enfin, nous avons "King" qui est simplement un cri de motivation à ceux qui voudrait être le roi. Le message est simple tout comme les paroles du groupe dans l’ensemble mais l’efficacité est là.

Attila délivre donc un album aux thèmes parfois naïfs mais la lourdeur typique du core est bien présente même si l’ensemble peut sembler un peu répétitif sur la longueur. Après le "Black Album" de Metallica, découvrez le (beaucoup trop) "Green Album" d’Attila : autre couleur, autre style, autre ambiance, autre groupe, autre époque, autre public, autre distinction. À écouter si l’envie vous en prend.


John P.
Avril 2017




"Guilty Pleasure"
Note : 13,5/20

Voilà trois ans que l'on a découvert Attila, avec quelque chose sans concession, très minimaliste dans la conception, et des morceaux plein de puissance. Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts et le groupe a évolué dans une frange plus metalcore avec des effets. On a toujours cette omniprésence de la voix ici et là et ce gros charisme des plus grands, mais des effets et une production peut-être trop grosse par moments font également leur apparition, ou plutôt se renforcent.

Le groupe a su mener sa barque et cet album est assez complet, puissant et bien agencé avec des morceaux qui s'imbriquent bien les uns dans les autres pour former un ensemble cohérent et bénéfique pour tous les amoureux de ces musiques violentes et fortes en breakdowns. Pour le reste, rien de plus commun qu'un album d'Attila. On ne change pas les recettes qui vont bien. Puissance, rythmique et phrasé épileptique font la richesse et les moments indispensables ainsi que la force d'un groupe qui tourne, qui tourne, et qui n'arrête pas à l'aube de ses 10 ans d'existence. Rien de bien exceptionnel cependant. Au-delà de cette voix caractéristique et de ces riffs et breakdowns bien sentis, on sent vite que l'ensemble tourne en rond, toussote, et que le groupe qui a surfé pendant quelques années avec bonheur, il faut le dire, sur la vague du metalcore pour les kids s'essouffle peu à peu alors que les années passent et que son public vieillit. Malgré une production au-dessus de la moyenne mais (parce qu'il y a toujours un mais) bardée d'effets sur la voix et sur les instruments qui deviennent peu à peu irascibles et par certains moments qui donnent corps à une voix inécoutable (un peu comparable à ce qu'est devenu Emmure), les riffs de gratte, tout en étant efficaces, ne secouent pas le cocotier ni le reste, ça reste basique. Le groupe maîtrise son sujet, affiche une puissance et une fraîcheur de chaque instant, mais également une envie de bien faire, et le tout, dans un style à la base sans caractéristiques techniques particulières. C'est ce qu'on leur demande, non ? Mais si Attila ne se renouvelle pas quelque peu, il y a fort à parier que leur année 2015 se passera dans l'anonymat le plus complet.

Si l'on regarde de plus près, Attila n'a jamais été un groupe de studio mais bien un groupe "live" avec des morceaux taillés pour. Alors cet album est très bon pour nous mettre l'eau à la bouche mais il faut que nous puissions le découvrir sur les scènes européennes en 2015 pour juger sur pièce et voir si le groupe s'essouffle ou non. Ce n'est pas un mauvais album mais ce n'est pas non plus la révolution, celui-ci se place dans ce qu'on appelle en football "le ventre mou du championnat", un peu le Stade Rennais du metalcore mondial, Salma Hayek en moins.


Sam
Janvier 2015




"About That Life"
Note : 13/20

Après un très bon album version 2011, Attila revient dans les bacs avec ce "About That Life" assez prometteur. Une bonne dose de metalcore saupoudrée de bons downs des familles. Bon, dans l'ensemble Attila fait du Attila avec quelques petites variations. L'album s'enfile comme une lettre à la poste ou une bière à 16h.

A la première écoute, Attila c'est gras, très gras, on est à la limite du death tout court, reprenant ce qui a marché chez eux depuis quelques galettes : des passages bien thrash et saccadés avec des enchaînements sur des passages plus mélodiques si l'on peut dire. L'ensemble est couillu d'un point de vue général, avec un frontman omniprésent, et on rajoute là-dessus une production assez énorme et ronde comme il faut pour réhausser basse et batterie dans un cataclysme assez impressionnant. Attila nous fournit un CD qui pue la violence et la destruction à plein nez, avec une bonne dose de guttural et de cris porcins, de semi-breakdowns et downs complets qui succèdent aux parties saccadées Lorsque l'on prend l'ensemble du CD d'Attila, les morceaux sont sympa, s'enchaînent et l'on se plaît à faire tourner la galette une fois, deux fois, trois fois, en secouant la tête, s'il vous plaît ! En tant que tel, il est sympa mais manque d'une profondeur certaine, on se plaît à écouter les vociférations du chanteur mais les morceaux s'enchaînent en ayant des qualités somme toute inégales, avec quelques inclusions rap'n'electro... et bien sûr la petite faute de goût avec le message vocal en forme de petit passage "calme"...

Les guitares sont bien mises en avant et accordées très bas, par une production au top, l'ensemble se veut compact et puissant. Il ravira les aficionados d'un metal violent et sans concession. Se plaçant dans une veine d'un metal à la fois moderne mais gardant des sons bas intéressants et ne versant pas dans la caricature, Attila propose et se repose sur sa propre conception en perpétuant sa propre image et musique. Un bon album, n'étant pas à la hauteur dans sa globalité de son prédécesseur mais proposant tout de même une évolution intéressante dans les compositions du groupe.


Sam
Octobre 2013




"Outlawed"
Note : 13/20

C’est marrant ces copier-collers. Bon, c’est sympa un moment, ça t'occupe le temps de deux-trois écoutes puis finalement tu te lasses, tu te fatigues et ça t’en ferait presque avoir mal au crâne.

Attila est une bonne surprise à la première écoute, ou plutôt au premier visionnage. Découvert via le clip de "Rage", morceau certes un peu criard mais bien punchy dans la réalisation, Attila a le tort tout au long de sa galette de ne pas chercher forcément plus loin que le bout de la guitare. Alors certes, ils bénéficient d’une réalisation et d’une production sans faille, au niveau de la technique les musiciens ne manquent de rien, mais derrière, ce n’est pas non plus la révolution. Un groupe supplémentaire de metalcore me direz-vous ? Eh bien oui ! Avec une alternance de moments speed, de breakdowns, de breaks, de ponts et de chant saturé. Les morceaux ont le tort de n’être qu’un pâle copier-coller entre eux… et quelquefois ne sont même qu’une copie d’autres groupes. L’ensemble, malgré la production et la performance artistique du chanteur doté de capacités vocales assez intéressantes, reste d’une banalité qui fait rentrer le groupe dans la norme. La scène metalcore est riche, très riche, trop riche et finalement Attila, malgré une très bonne volonté, malgré une prod' qui pousse, malgré un chant assez différent de ce qui peut exister, ne sort pas vraiment des clous et risque de rentrer dans le rang. Une dizaine de titres qui s’enchaînent mais dont aucun ne ressort. Alors certes les musiciens ont un niveau certain, une technique intéressante ; les parties guitares sont chiadées et la partie rythmique dans les breaks fait plus que son travail ; mais il est difficile de ressortir véritablement un morceau de l’ensemble de cette galette, avec peut-être une préférence pour le titre qui résume à la fois l’album, qui sert de support pour un des deux clips et qui s’intitule poétiquement "Rage".

Un album violent pour les mecs d'Atlanta mais qui malheureusement ne sort pas des sentiers déjà bien battus de la scène metalcore déjà très riche américaine.


Sam
Novembre 2011


Conclusion
Le site officiel : www.attilaband.com