"In Our Wake"
Note : 14/20
Elevés au rang de pionniers du metalcore par leurs fans (et la déclaration récente de leur
chanteur), Atreyu revient pour un nouvel album intitulé "In Our Wake". Créé aux Etats-Unis
en 1998 sous le nom de Retribution par le chanteur Alex Varkatzas, le guitariste Dan
Jacobs et la batteur Brandon Saller (anciennement guitariste), il est difficile de nier leur
apport au metalcore tel que nous le connaissons. Cependant, au fil des albums, le groupe
se tourne de plus en plus vers un metal alternatif teinté de post-hardcore plutôt que de
rester sur ses bases, et c’est dans cet esprit que sort leur septième album. Côté line-up,
Travis Miguel (guitare) rejoint le projet en 2000, alors qu’il faudra attendre 2004 et quelques
changements pour que Marc “Porter” McKnight (basse) ne soit titularisé. Mais en 2011, le
groupe prend une pause à durée indéterminée pour laisser aux membres le temps de se
consacrer à d’autres projets, pour finalement se réunir en 2014, et sortir un album, que vous
connaissez déjà sur le bout des lèvres si vous aimez le groupe. Revenons à nos moutons, et
écoutons ensemble "In Our Wake", qui sera par la même occasion mon premier contact avec
le groupe depuis des années !
L’album débute avec le titre éponyme, "In Our Wake", qui est plutôt entraînant, malgré que je
n’avais absolument pas gardé ce son en tête lorsque j’évoque Atreyu. Si les riffs semblent
intéressants, ils sont parfois noyés sous un mix assez édulcoré. Le chant clair d’Alex reste
cependant assez intéressant, et les choeurs screamés tentent de renforcer la rythmique. On
continue avec "House Of Gold", une composition qui m’intéresse déjà un peu plus grâce à ses
harmoniques, mais j’ai l’impression que l’intensité passe son temps à faire les montagnes
russes. Même constat avec "The Time Is Now", qui emprunte les mêmes bases que le
premier titre, mais avec cette impression de progression qui retombe trop rapidement, tandis
que "Nothing Will Change Forever" est pour moi le premier vrai titre un peu martial de la
formation américaine. On retrouve cette hargne qui régnait dans les albums précédents,
même si les influences post-hardcore l’apaisent un peu trop vite pour moi.
"Blind Deaf & Dumb" est un titre presque dansant, avec des samples au son moderne, des
guitares très heavy et un scream un peu plaintif, et je me surprend à plus apprécier la voix
claire que les hurlements. On passe à "Terrified", qui me pousse à m’interroger sur ce style un
peu aérien, très acoustique mais en fait non, et j’en déduirais simplement que c’était le
passage ballade / émotion de l’album avec le début de "Safety Pin". Je pensais à un retour du
metalcore violent, mais le refrain adoucira la composition entière, ce qui me fera décrocher
complètement de ce titre. "Into The Open" me donne la même impression, un peu de
puissance au début, mais une rechute vers un son un peu trop plat pour mes oreilles, bien
qu’il y ait des sursauts de violence.
On attaque donc "Paper Castle" avec une sorte de lassitude qui s’installe en moi, car je sais
que chaque passage violent sera forcément aseptisé dans quelques secondes, et je ne me
trompe pas. J’ai bon espoir qu’avec "No Control" la fougue revienne, mais après avoir cru à
un titre de metal progressif, je me rends compte que ça semble apparemment impossible,
malgré la volonté des musiciens à se surpasser pour leurs fans. Les hurlements puissants
ressurgissent soudain sur "Anger Left Behind", malgré que la rythmique ne lâche pas la
tendance que le groupe a adopté dès le début de cet album, mais ce titre est plus
intéressant que les autres. Pour le dernier morceau, "Super Hero", le frontman est
accompagné d’invités de marque : M.Shadows d’Avenged Sevenfold et Aaron Gillespie
d’Underoath et The Almost. Et le groupe repart sur cet aspect ballade émotionnelle, mais
avec cette fois un peu plus d’énergie, bien que le seul aspect metalcore soit les rythmiques
syncopées.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été déçu par cet album d’Atreyu. Non pas que
ce soit un mauvais album, mais tout simplement parce qu’il n’a plus rien à voir avec le passé
du groupe, et que l’énergie semble s’être envolée. Les parties mélodiques ont toujours été
là, mais il leur manque une petite étincelle pour être réellement efficaces.
"Long Live"
Note : 13/20
Après un passage à vide de plus 6 ans et diverses interventions dans plusieurs side projects, "Long Live" a tout l’air d’être l’album de la renaissance et un hommage à la carrière d’Atreyu (17 ans déjà !). Depuis 1998, la formation a produit pas moins de 6 albums, relayant Retribution, successeur mort-né d’Atreyu, au rang d’anecdotes. Digne représentant parmi les grands de la période bénite du metalcore début 00’s, c’est avec intérêt que l’on retrouve les Américains d’Atreyu dans la nouvelle page de leur histoire.
Sans réelle surprise, Atreyu ne réinvente pas sa propre histoire, mais la poursuit avec ce nouveau "Long Live". Cette sensation se confirme dès le premier morceau éponyme et confirme qu’Atreyu est bel et bien un groupe metalcore (à l’ancienne s’il vous plaît), mais à sa façon. En effet, la formation garde son amour pour le rock des années 80’s avec des titres comme "Do You Know Who You Are?", ce dernier rappelant carrément Queen. Fans du son Gothenburg et autre façade du metal mélodique, vous trouverez de quoi vous mettre sous la dent avec notamment le très bon (et probablement le meilleur) morceau "Heartbeats And Flatlines" et ses leads made in Atreyu. Par ailleurs, bonne surprise, le reste nous montrera qu’Atreyu laisse toujours de côté son penchant pour les chants clairs un peu niais type emocore.
Sinon, je ne saurais trop quoi dire d’autre sur ce dernier "Long Live" si ce n’est qu’Atreyu fait du Atreyu, avec quelques petites améliorations, c’est sûr, mais RAS. Comme toujours, et cela n’engage que moi, Atreyu reste metalcore sans trop l’être. Trop hard rock, trop paillettes pour être véritablement metalcore, mais un minimum hardcore pour ne pas devenir Avendged Sevendfold bis. Étant donné le contexte un peu chaud, et le retour sur le devant de la scène après 17 ans de carrière, j’aurais, et je ne dois pas être le seul à le penser, espéré trouver quelque chose en plus dans cette galette et pas un travail "qui sent la routine". Au vu de leur niveau, c’est un peu moyen tout ça. Pour finir, je rappellerai qu’Atreyu reste tout de même dans les clous, fait toujours preuve d’une étonnante polyvalence dans son metalcore maison, et honore ses fans.
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