Le groupe
Biographie :

Asystole est un groupe de death metal américain formé en 2017 et actuellement composé de : Kyle Linderman (basse / ex-Subterfuge), James Applegate (batterie / Replicant, Windfaerer, ex-Exorbitance, ex-Framework), Pat Hawkins (guitare / Aberrated, Needlepusher, Thætas) et John Dunn IV (chant / Abominism, Dark Waters End). Asystole sort son premier album, "Siren To Blight", en Avril 2023 chez I, Voidhanger Records.

Discographie :

2023 : "Siren To Blight"


La chronique


Jeune groupe américain, Asystole nous amène son premier album "Siren To Blight" et annonce des influences allant de Gorguts à Krallice en passant par Cryptopsy et Virus. Vous allez donc vous retrouver avec un death metal technique, chaotique et brutal avec quelques teintes progressives. Un premier album très compact qui va droit au but malgré ses velléités expérimentales puisque l'on n'atteint même pas tout à fait la demi-heure !

"Blanketed In Flies" ne s'embarasse pas d'introduction et démarre directement pied au plancher avec riffs déconstruits et dissonants au menu, de quoi rappeler très vite le Gorguts de "Obscura" entre autres. La brutalité est bien là et quelques blasts brefs mais brutaux viennent régulièrement mettre un peu plus de bordel là-dedans. Au bout de près de deux minutes d'agression de tous les côtés, on a droit à un court break en son clair sur fond de blasts qui amène une ambiance quasiment onirique assez surprenante ! En à peine quatre minutes, Asystole a prouvé qu'il se démarquait du reste de cette scène en n'hésitant pas à apporter des ambiances différentes et en cassant le ton de manière parfois brutale. "Song Of Subservient Bliss" se fait plus intense et multiplie les cassures rythmiques, les passages brutaux et les riffs dissonants pour un morceau aux allures de cauchemar Lovecraftien. D'ailleurs, le court interlude instrumental "Respite" est pas mal aussi dans le genre cauchemar sonore, car s'il offre effectivement un répit en terme d'intensité et de brutalité il balance quand même des arpèges extrêmement dissonants. Pour le reste de l'album, c'est évidemment une pression constante qu'applique le groupe avec une brutalité étouffante et de morceaux déstructurés et dissonants à outrance. Pourtant, le groove typiquement death metal arrive encore à se faire une place et "Siren To Blight" pose quelques passages plus lourds quand il le faut pour marquer une pause et briser quelques nuques.

Asystole propose une musique intense mais ne sombre pas dans l'abus d'expérimentation et nous livre donc un premier album qui semble suivre un fil rouge et garde une certaine homogénéité au milieu du bordel qu'il déploie. Tout cela aurait pu être totalement décousu et n'avoir ni queue ni tête, mais "Siren To Blight" propose quelques ambiances intéressantes, des passages brutaux très efficaces, un groove destructeur malgré la déconstruction générale et sa courte durée de vingt-neuf minutes en fait un premier essai percutant. Asystole ne perd jamais en impact puisque les morceaux ne dépassent jamais les cinq minutes, on ne se perd donc pas en route et on évite le piège qui consiste à vouloir trop en mettre partout. Ce premier album ne sera pas accessible pour tout le monde pour autant, son intensité et sa bizarrerie vont clairement lui aliéner la partie la moins extrême des amateurs de metal et on se dit que le groupe est bien à sa place chez I, Voidhanger Records. "Privatio Malus" fait d'ailleurs partie des morceaux qui aèrent un peu le propos et qui développent des ambiances plus sombres et inquiétantes. Ce qui fait plaisir à entendre pour tout le monde par contre c'est la production, le son est puissant mais organique et la basse se fait une bonne place dans le mix. Le tout est suffisamment clair pour que l'on puisse distinguer tout ce qui se passe là-dedans, et vu le bordel ambiant ce n'est clairement pas du luxe ! Heureusement que l'album est aussi court parce qu'il est déjà bien assez éprouvant comme ça !

Asystole nous met donc k.o avec "Siren To Blight" et son death metal chaotique, technique, brutal et inquiétant. Si certains tombent dans le piège de l'expérimentation à outrance et de la démonstration, Asystole garde toujours des ambiances inquiétantes et quelques passages un peu plus aéré pour y placer une poignée de mélodies étranges. On se retrouve donc avec un premier album personnel et qui évite l'écueil de la musique stérile en développant un univers plus sombre et plus inquiétant que ses confrères.


Murderworks
Mai 2023


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/asystoleband