Le groupe
Biographie :

Assignment est un groupe de power metal progressif allemand formé en 1994 et actuellement composé de : Heiko Spaarmann (basse / Poverty's No Crime, ex-Thorn), Diego Valdez (chant / Electronomicon, Helker, ex-Bizarro, ex-Azeroth, ex-Dhak, ex-Lethal, ex-RetroSatan, ex-Skiltron, ex-Triddana, ex-Eidyllion, ex-Anublar Cetro, ex-Angelus, ex-Hipnosis), Michael Kolar (batterie / Herman Frank, Horseman, ex-Devil's Fate, ex-Almanac), Goran Panic (guitare) et Gert Sprick (clavier / ex-Disjecta Membra, ex-Footstool, ex-Madonna King, ex-Schnietzel). Assignment sort son premier album, "Progressive Changes", en Septembre 2003, suivi de "Disunion Denied" en Avril 2008 chez GP, de "Inside Of The Machine" en Octobre 2013 chez Mausoleum Records, de "Closing The Circle" en Juillet 2016 chez Massacre Records, et de "Reflections" en Août 2020.

Discographie :

2003 : "Progressive Changes"
2008 : "Disunion Denied"
2013 : "Inside Of The Machine"
2016 : "Closing The Circle"
2020 : "Reflections"


Les chroniques


"Reflections"
Note : 14/20

Si Assignment a visiblement commencé par faire du death / thrash sur ses démos, c'est bien du metal progressif qu'il fait sur ses albums, plutôt radical comme changement ! Le premier album penchait plus vers une sorte de power / heavy mélodique et le virage s'est affirmé au fil des sorties, culminant sur "Closing The Circle" en 2016. "Reflections" prend le relais et continue sur cette voie progressive avec un bon petit pavé de près d'une heure à se mettre dans les oreilles.

Ce sont les trois minutes instrumentales de "Trilogia Balkanica" qui ouvrent l'album avec les sonorités idoines et des guitares qui prennent progressivement (haha...) leur place. Ce qui nous amène à "Mercyful Angel" qui démarre réellement les hostilités avec ce heavy / power mélodique teinté de prog donc assez nerveux et agressif. On a même quelques petits blasts vite fait et les tapis de double grosse caisse sont très présents. Même pour le chant quelques petits growls font leur apparition sur ce premier véritable morceau qui se montre donc assez véloce et teigneux pour du metal prog. C'est d'ailleurs plus ou moins le rythme que gardera le groupe tout au long de l'album, il est rare que Assignement lève le pied et c'est peut-être un des petits points noirs de cet album et encore c'est vraiment pour chipoter. Un peu de variété n'aurait pas fait de mal surtout sur une durée de cinquante-huit minutes, c'est vrai, mais globalement "Reflections" passe bien et ne connaît pas vraiment de baisse de régime donc ce n'est pas vraiment un problème. Le death / thrash des démos a disparu mais l'envie de rentrer dans le lard et de proposer une musique agressive est toujours là. "Corporate Men" ralentit un peu le rythme mais balance quand même du gros riff par paquet de douze, ce qui est plutôt efficace d'ailleurs puisque le morceau passe tout seul. Le morceau-titre présente une ambiance un peu plus posée aux allures de power ballad, agrémenté du chant d'Inés Vera-Ortiz et permet de placer une coupure bienvenue en milieu d'album. Mais après ces deux morceaux c'est reparti pour du gros metal progressif puissant et agressif.

A part ce rythme soutenu sur tout l'album qui pourrait en gêner certains, il n'y a rien à jeter, le groupe est plutôt inspiré, les morceaux sont travaillés et si les mélodies sont assez classiques pour le genre, le tout est efficace. Cette orientation vers un metal prog puissant et agressif permet en tout cas d'éviter le piège de la démonstration technique et permet de garder une accroche mélodique constante, ce qui pourrait permettre aux détracteurs habituels du progressif d'accrocher à la musique d'Assignment. On peut même entendre plusieurs fois le groupe flirter avec le thrash sur les riffs les plus méchants, une petite réminiscence de leur passé qui refait surface. On pourrait à la limite dire qu'il manque le petit grain de folie, la petite étincelle qui permettrait à Assignment de se démarquer de la masse. La scène est tellement chargée qu'il devient difficile de faire son trou, à moins de présenter quelque chose de particulier, si en plus on prend en compte l'absence de live en ce moment c'est encore pire. Pourtant, "Reflections" est de bonne facture et il y a un bon équilibre entre les passages techniques typiques du metal prog et l'agressivité venue des racines du groupe. La production est elle aussi dans les standards du genre avec un son ssez puissant et propre pour que l'on distingue tout le monde et vu la technicité de certains passages et le nombre de notes balancées, c'est une bonne chose.

Un nouvel album efficace qui fonce presque pied au plancher et qui envoie des mélodies accrocheuses par palettes. Peut-être encore un peu classique et manquant d'un peu de folie pour sortir son épingle du jeu mais c'est suffisamment efficace et puissant pour faire effet, il n'y a donc aucune raison pour que les accros passent à côté.


Murderworks
Février 2021




"Closing The Circle"
Note : 17/20

Elegy est le nom qui m’est immédiatement venu en tête dès que j’ai entendu les premières notes poussées par le chanteur Diego Valdez, tant il m’a fait rapidement penser à Ian Perry. Les mélodies de Valdez, même si elles souffrent d’être parfois linéaires, tout comme Perry, sont par contre tout en puissance. Sa tessiture vocale et son registre sont plus qu’appropriés pour le style de musique que présente Assignment sur son quatrième album. De l’excellent metal mélodique qui flirte avec les limites du néo-classique, le tout avec une touche plus que moderne au niveau des guitares.

Principalement dans la sphère du power metal, la musique d’Assignment ne se gêne pas pour aller flirter avec le progressif comme en témoigne l’excellente et complexe intro de "Chemical Healing", y allant même d’un petit passage de clavier que n’aurait pas renié Dream Theater ou Ayreon. Malgré des arrangements soutenus et intelligents, l’album est surtout orienté vers les guitares, et d’ailleurs la tonalité de celles-ci est fort intéressante, définie et puissante. L’atmosphère futuriste qui ressort tout au long de l’album est une cassure fort bienvenue de l’usuel moule "Donjon et dragon" auquel une certaine partie de l’Europe nous a habitués lorsqu’il est question de power metal. L’excellent travail de Norbert Leitner et de Mike Wulf derrière les consoles rend hommage au travail du groupe en s’assurant de leur fournir le son adéquat à leur style : clarté, puissance, dynamique.

Tout au long de l’heure que dure l’album, il n’existe aucun temps mort. Les pièces ont été travaillées, peaufinées et livrées avec les soins d’un orfèvre. Pas de gaspillage de note, pas de longueur pour faire progressif, du metal intelligent sans faire dans les formules mathématiques incompréhensibles. Quatre albums sur plus de douze ans, cela peut sembler plutôt mince comme discographie pour un groupe, mais je préfère de loin la qualité à la quantité et Assignment met un point d’honneur à offrir à ses fans la musique qu’ils méritent.


Mathieu
Septembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.assignment-music.com