Le groupe
Biographie :

Askaris est un groupe de death metal originaire d'Amiens (France). Le line-up actuel est composé de Sylvain (basse-chant-programmation) Ludo (guitare-chant) et Jérémie (guitare). En 2001, Sylvain crée le groupe avec Nicholas (batterie) et Simon (guitare), le style est thrash-death. 2 titres seront enregistrés pour faire partie d'une compilation (Enk'Art). Il s'agit de la première expérience studio du groupe. Fin 2003, Ludo remplace Simon à la guitare et épaule Sylvain au chant. En 2005, Askaris sort sa première démo "The Taste Of Human Flesh". En 2006, Askaris se retrouve sans batteur et après plusieurs essais infructueux, le groupe décide de programmer les parties de batterie, évoluant alors sous la forme d'un duo. Le style s'oriente alors vers le death metal. En 2007, sort la deuxième démo "Death Blow". Fin 2008, Jérémie intègre le groupe comme deuxième guitariste. En Mai 2010 débute l'enregistrement du premier album autoproduit, "The Waiting Room", sorti en Février 2011. Le style a évolué vers un death metal plus sombre. Le deuxième album, "Neuronal Corruption", sort en Avril 2014.

Discographie :

2005 : "The Taste Of Human Flesh" (Démo)
2007 : "Death Blow" (Démo)
2011 : "The Waiting Room"
2014 : "Neuronal Corruption"


Les chroniques


"Neuronal Corruption"
Note : 13/20

Sans batteur, il y a toujours moyen d’avoir un batteur ou de faire illusion d’un manipulateur de baguettes avec le drum programming ! Si la programmation est maximisée jusqu’à ses moindres détails, je pense que pas mal d’auditeurs n’y verraient que du feu. Askaris a dû aller jusqu’aux limites du logiciel car le résultat du programming est bluffant et criant de vérité. Je passe donc au compos en elles-mêmes car les titres m’interpellent : "Chainsawdomy", "Body Parts Puzzle". Tout ceci respire la boucherie Sanzot !

La première incision se fait avec "Chainsawdomy", l’odeur du death ricain n’est pas bien loin, le chant se fait sur plusieurs niveaux : pig squeals, grunts, et chant plus aigu "gore". Cette bouillie grumeleuse et néanmoins vocale m’apporte satisfaction pour une première incision. Le rythme passe du gros death brutal actuel à des parties un peu plus slam tout en gardant une ligne de conduite rythmique bien lourde et un pur sens du riff brutal death. Le second morceau est un peu bordélique et sans envergure ni accroche auditive, alors je relâche vite mon attention de "Demonic Metamorphosis" pour passer à "Divine Cleasing" qui ne trouve pas grâce auprès de mes oreilles non plus. Il y a un truc qui ne m’accroche pas vraiment mais pour le moment, j’ai un peu de mal à l’expliquer. L’original "The Fetid Hold Of Astaroth" arrive pour se faire charcuter sans pitié par mes couteaux très aiguisés aujourd’hui. La compo dépareille complètement avec le reste de l’album et c’est pour ça qu’elle est géniale car Askaris a poussé son trip jusqu’au bout sans se soucier de savoir si ça va plaire ou pas. Pour résumer, on y entend juste un chant dément sur une ambiance plutôt glauque. J’adore ! Le titre suivant est plus construit et ne part pas dans tous les sens, "Body Parts Puzzle" s’offre le luxe de devenir le meilleur morceau jusqu’à présent, il m’offre aussi l’explication du truc qui me gêne dans l’album. Les parties de drum programming très rapides sont trop en avant et trop fortes, elles gâchent légèrement l’impact des autres instruments, ce qui rend ces passages rapides pas très cool à écouter. Le souci mis au grand jour, on n’entend plus que ça après car la suite des compos est pour le moins identique aux autres, mis à part "Gra(lo)ve Story", une histoire d’amour tombale un peu plus lente que le reste des pistes et qui fait un bien fou.

"Neuronal Corruption" est mieux produit que "The Waiting Toom", oui et non, car "The Waiting Room" ne souffrait pas du même défaut que "Neuronal Corruption", même si les compos étaient plus classiques. "Neuronal Corruption" a mis en avant le côté un peu brouillon de certaines compos et son mix final un peu discutable. Le chant reste le gros point positif de l’album et certaines idées émergent peu à peu mais ce n’est pas vraiment suffisant pour sortir du magma death brutal qui déferle sur nous depuis un bon paquet d’années. Dommage, je me faisais une véritable joie d’un festin sanglant aimablement partagé avec Askaris.


Davidnonoise
Novembre 2014




"The Waiting Room"
Note : 13/20

Bon pour faire court, on va présenter les soldats d'Askaris comme un groupe qui existe dans sa partie originelle depuis une dizaine d'années et après les sempiternels problèmes de line-up et les démos qui vont avec, 2011 voit enfin le premier album des Amiénois comme une bouffée d'air frais qui surgit des profondeurs du néant. Et si le groupe a début en jouant des turcs thrash death, ça semble bien loin maintenant.

Oui, ça semble bien loin, parce que c'est du death metal très gras presque grind par moments, qu'Askaris a décidé de jouer actuellement. Et mis à part les passages aux vocaux gruikés pas très ragoûtants dont on aurait pu se passer, leur death metal laisse pas mal de traces chaudes et nauséabondes sur son passage. Leur premier problème, enfin si c'en est un, car cela n'a jamais été un problème pour Necrophagist à l'époque de leur premier album, c'est que la batterie... ben c'est de la boite à rythmes. Et faire à trois ce que l'on peut faire à quatre, c'est toujours handicapant, même si le groupe est en quête d'un batteur pour des futurs concerts. Enfin bref, la production de cet album maison est plutôt propre, sans chaleur particulière mais c'est propre, on notera un mastering réalisé au Walnut Groove en début de cette année. L'artwork est quant à lui très à mon goût, ça me rappelle un peu l'album de Psoriasis sorti en 2009, "Lethal Treatment", dans les couleurs, dans l'ambiance boucherie anthropophage.

Askaris ne présente pas un brutal death particulièrement original, les morceaux sont d'une brutalité scolaire où c'est l'intensité qui décide de la vitesse de tel ou tel passage, mais il y a des rythmiques qui cassent les petites pattes arrières comme celles de "Neighbour" ou encore "The Waiting Room" elle même titre de l'album et chanson aux multiples identités. Point de dentelle, point de fioriture, hormis quelques introductions sympathiques tantôt gore, tantôt... gore, qui ne sont pas sans nous rappeler là aussi du Mortician, ou du Denial Fiend (avec la tronçonneuse). Askaris n'est pas transcendant, mais ce n'est pas une fin en soi, on passe du temps agréable sur certaines pistes qui vont un peu plus hors des sentiers battus, comme avec "The Angel's Sex", une chanson un peu folle, un peu schizophrène, dans les guitares, mais qui déboîte les muscles du cou ; Ce n'est d'ailleurs pas la seule à présenter des passages étranges, car lorsque sur "The Waiting Room" on en arrive à avoir une percussion presque electro à la Diabolos Rising, on sent que Askaris n'a pas envie de s'enfermer totalement dans le brutal death, avec des effets vocaux spéciaux.

Les vocaux de Sylvain et Ludo sont très efficaces, c'est pour cela que judicieusement les cris porcins trop opportunistes et trop blindés dans la scène actuellement n'ont aucun besoin de figurer chez Askaris, qui n'a pas besoin de ça pour attirer du monde. Et vlan !! Au deux tiers de l'album on découvre une pistouille "Leviathan Master..." qui envoie une atmosphère tribale, très ritualistique là aussi ça m'a fait penser à des trucs comme Necrophagia. La bonne idée que cette composition !

Alors, la fin de l'album est beaucoup plus inspirée, parce qu'en plus de prendre dans le brutal death ricain, Askaris, va chercher son grindinou et son inspiration gore-horrifique dans des rythmiques plus aérées, plus groovy même. Au final les trente deux minutes qui composent ce "The Waiting Room" ne sont certainement pas les plus utiles de notre vie, et dans l'immensité de l'existence de groupes brutal death grind, que ce soit en France, en Europe et surtout aux Etats-Unis, Askaris se perdra inévitablement et se noiera dans la masse visqueuse. En revanche, celui qui tombera par hasard, par curiosité, ou par envie, sur cet album pourra éventuellement se faire un petit plaisir solitaire l'espace d'une demi-heure, pourquoi pas après tout, non ?


Arch Gros Barbare
Avril 2011


Conclusion
Le site officiel : www.askaris-metal.com