La vague de black metal de ces dernières années influence beaucoup l'arrivée de nouveaux
groupes. En effet, le groupe originaire de République Tchèque, Arthedain, nous fait part de sa
nouvelle sortie "Infernal Cadence of the Desolate". A l'instar de leur précédente galette "Arias
Exalted", les musiciens nous proposent un black moins traditionnel et beaucoup plus mélodique.
Cet album vous confrontera à plusieurs émotions. Comme l'agressivité et la colère, marquées par
des riffs pesants et frénétiques. On y percevra une batterie au premier plan, et un growl qui se fera
entendre des profondeurs dans "A Garden Lies Barren". La descente dans les abîmes nous
endommage physiquement au fur et à mesure. Quelques instants plus tard, les riffs
tombent et nous englobent sans prévenir d'une vivacité remarquable. Une inspiration à la Mgla se fait
sentir, rajoutons à cela un vocal menaçant qui se module parfaitement durant "None Shall Remain
".
Partons maintenant des sentiments de désespoir et de mélancolie qui prédomineront sur toute la
composition. Les riffs sont doux et montants. La batterie se veut monotone mêlée d'une voix grave.
L'environnement apporté est doux et planant. On trouve encore une fois un côté Uadesque ou
Mglaesque avec "A Testament To Failure". Une lueur d'espoir devient perceptible au bout de ce
tunnel d'émotions négatives. L'atmosphère y est moins sombre avec une ambiance post-metal
moderne. Mais le growl se veut vengeur, ce qui nous laisse penser à une possible dualité à travers
"Consuming The Aurora".
On retrouve cette même idée vers les dernières chansons. Les accords à la gratte se retrouvent
maintenant distordus, presque caverneux, joués de manière convulsive. La mélodie globale est
empreinte de nostalgie. La batterie, par contre, est lourde et suivie d'un chant enragé dans "Infernal
Cadence". Essayons maintenant de nous reconstruire après ces ténèbres. Les genoux au sol, au bord
des larmes, on reprend conscience. La musique de "Arcane Ascension" est méditative et en même
temps viscérale à cause du growl et de la batterie.
Nous voilà arrivés à la fin de l'album, dans l'abîme. "As One" nous laisse seuls dans une atmosphère orageuse
et lugubre. Aucun signe de vie proche, à part un growl descendant.
Les musiciens d'Arthedain me laissent perplexe. Dans un premier temps on pourrait croire à une
simple copie des groupes de melodic black moderne. Mais quelques écoutes plus tard, le désespoir
qu'ils transmettent est subtil. Pour aider à mieux se représenter cela, aidons-nous de la pochette. Un
nuage sombre bleu violacé arrive lourd tel un orage, face au ciel clair rempli d'espoir. Cela nous
refait penser à cette dualité évoquée dans ces morceaux. En conclusion, cette nouvelle sortie n'est
peut-être pas très originale de part sa composition musicale mais nous laisse voir une thématique
du groupe qui reste à développer dans les temps à venir.
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