Le groupe
Biographie :

Artery est un groupe de thrash metal français fondé en 2005 par les deux guitaristes Thierry et Uelcos. Après deux premières démos, en 2006 et 2007, le groupe enregistre l'album "Avoid The Unknown" en 2009 chez Saurian Records avec Benoît au chant, Manu à la basse et Simon à la batterie. Après une série de concerts, le chanteur Benoît quitte le groupe. Le chant est alors assuré par le bassiste Manu sur scène comme en studio avec la sortie de deux nouveaux albums auto-produits en 2015 et 2017. Après la sortie de ces trois albums, Artery connaît un nouveau changement de line-up avec le départ de son bassiste / chanteur qui marque le retour de Benoît au chant et l'arrivée de Dusios à la basse. Le groupe sort alors deux EPs : "Deadland" (qui reprend des morceaux de l'album précédent avec le nouveau line-up), puis "Deep Nature" en 2018. Actuellement, Artery est composé de Benoit (chant), Thierry (guitare), Uelcos (guitare), Dusios (basse) et Micka (batterie).

Discographie :

2007 : "Eternity" (Démo)
2009 : "Avoid The Unknown"
2015 : "Eternal Sanctuary"
2017 : "Dreamland"
2018 : "Deadland" (EP)
2018 : "Deep Nature" (EP)


Les chroniques


"Deep Nature"
Note : 11/20

Un an après la sortie du très bon "Dreamland", les Charentais d'Artery nous reviennent avec une nouvelle formation et deux nouveaux EPs sous le bras. On peut donc dire que ces gars-là n'ont pas chômé ! On s’intéressera aujourd'hui au petit dernier, intitulé "Deep Nature", qui propose cinq nouveaux morceaux, précédés d'une courte introduction.

Encore une fois, c'est le guitariste Thierry Desvars qui mène la barque en assurant la composition, l'enregistrement, le mixage, le mastering et même l'illustration de cet EP. Celle-ci montre un fœtus baigné dans une lumière rouge menaçante. Future victime d'un monde à la dérive ou coupable en puissance de nouvelles atrocités ? Le groupe pose ici avec intelligence et élégance la question de la "nature profonde" inscrite dans les gènes de l'être humain.

Conformément à l'emballage, le CD s'ouvre sur les pleurs d'un bébé progressivement repris par une voix adulte tandis que l'environnement sonore se fait de plus en plus oppressant. Arrive alors le morceau éponyme "Deep Nature" qui entame cet EP avec fracas. Une question s'impose alors rapidement à l'auditeur : c'est quoi le problème avec le chant ? En effet, la prestation de Benoît ne semble tout simplement pas coller avec la musique du groupe. Tant dans le rythme que dans l'intention, celui-ci donne l'impression d'être bancal et à côté de la musique. Une sensation désagréable que j'ai déjà pu éprouver à l'écoute d'un Brujeria ou d'un vieux Kataklysm. Il y en a qui apprécieront, mais pour moi ça ne passe pas. De plus, la voix est placée très en avant dans le mixage venant ainsi complètement parasiter l'excellent travail des autres musiciens. En effet, les guitaristes Thierry et Uelcos sont toujours aussi épatants avec d'excellents riffs thrash/death pas piqués des hannetons. Le jeu de batterie de Simon est toujours aussi droit et efficace. Quant au nouveau bassiste, il parvient à s'attirer l'attention de l'auditeur avec quelques bonnes trouvailles qui ponctuent régulièrement cet EP.

Malheureusement, on retrouve les problèmes de placement du chant sur l'ensemble des cinq morceaux. Il y a, heureusement, quelques améliorations notables sur les passages plus aérés durant lesquels celui-ci peut prendre le temps de se poser correctement en proposant, parfois même, un peu de voix claire plutôt bienvenue. Il faut dire aussi, pour la défense du vocaliste, que le guitariste / compositeur en chef semble s'être fait vraiment plaisir sur cet EP avec des morceaux très denses qui, justement, ne laissent peut-être pas suffisamment de place au chanteur pour qu'il puisse poser ses parties de façon plus cohérente. Il tente donc de s'imposer comme il peut en hurlant plus fort que tout le reste. C'est, en tous cas, l'impression qui s'en dégage.

Au final, Artery signe ici un EP avec un bon visuel, une bonne production et un énorme potentiel musical... complètement gâchés par un chanteur qui ne parvient pas à y trouver sa place juste. Le rendu est donc chaotique et décevant pour un groupe qui nous avait habitué à mieux. J'espère donc ne pas retrouver ces défauts sur le prochain album !


Zemurion
Décembre 2018




"Dreamland"
Note : 17/20

La bourse s'affole, la planète est menacée, les scientifiques en quête de technologie perdent le contrôle de la situation et risquent de se voir supplantés par des monstres extraterrestres... Non, je n'écris pas cette chronique sous l'effet de la drogue, je retranscris juste ce que m'inspire la pochette de "Dreamland", troisième album des Français d'Artery ! Un voyage au pays des rêves ? Pas si sûr, si l’on en croit les titres des différents morceaux. En effet, il y est question de guerre, d'oligarchie, de cannibales, de ténèbres, de fanatisme, de manipulation et même d'apocalypse... On pourrait rêver mieux !

Après une intro de guitare claire derrière laquelle une agitation médiatique digne d'un film catastrophe se fait entendre, l'album démarre sur les chapeaux de roues en mode thrash metal ultra efficace et accrocheur. C'est brut, c'est inspiré, c'est extrêmement carré avec tout juste ce qu'il faut de mélodie pour aérer le propos et ne pas tomber dans l'overdose de violence. Le son des guitares est assez moderne, la basse est bien présente et le chant thrash plutôt personnel de Manu colle parfaitement à l'ensemble. On note aussi l'utilisation de samples sur plusieurs introductions et même d'orchestrations sur la fin du dernier titre, qui permettent de renforcer l'atmosphère et l'identité des différents morceaux.

Outre une batterie volontairement "triggée" à outrance en mode marteau-piqueur, on a du mal à déceler un point faible dans la musique des Charentais. Les dix morceaux s'enchaînent avec une très bonne dynamique pour quarante-cinq minutes de pur plaisir. Bien sûr, ce "Dreamland" ne révolutionne pas le genre mais il est bigrement bien foutu et les fans de thrash à la Kreator devraient y trouver plus que leur compte !

Inutile d'en dire davantage. En lisant les chroniques des albums précédents, vous pourrez voir qu'Artery nous a toujours habitués à de l'excellent travail et ce n'est clairement pas ce nouvel opus qui viendra contredire cette réputation. On ne pourra d'ailleurs que s'étonner qu'un groupe de cette trempe ne fasse pas plus parler de lui !


Zemurion
Juillet 2017




"Eternal Sanctuary"
Note : 18/20

Artery nous présente aujourd'hui son nouvel album, le deuxième de sa carrière, intitulé "Eternal Sanctuary". Le groupe, fidèle à ses convictions, le présente encore une fois en autoproduction. Artery fête cette année ses 10 ans d'existence, on peut dire que la formation originaire d’Angoulême les fête avec classe. "Eternal Sanctuary" laisse entendre encore une fois un power thrash de derrière les fagots qui va, espérons-le, terrasser le plus grand nombre. Avec Artery, ce qu'il y a de bien, c'est que se sont des "anciens", et personnellement les anciens je les apprécie car le courant, le feeling, passe souvent très bien, et à l'écoute de "Eternal Sanctuary", le courant est passé de suite ! 50 minutes, 11 titres (dont un bonus) de power thrash au son moderne et puissant.

On peut dire qu'il existe entre Artery et French Metal une réelle amitié, il nous était donc impossible de ne pas vous présenter "Eternal Sanctuary" ! Amateurs de gros son ? Amateurs du puissance et de mélodie ? Je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille à ce nouvel album des Charentais. On a l'habitude de dire que le thrash est plutôt l'affaire des Anglo-Saxons et des Américains, mais Artery prouve avec ce nouvel album qu'il est aussi l'affaire des Frenchies, et Artery nous prouve encore une fois que la scène française est de grande qualité, surtout quand elle produit des disques d'un tel acabit. Lorsque vous écoutez (ou écouterez) "Eternal Sanctuary", vous vous rendrez vite compte qu'Artery transpire la sincérité et ne fait à aucun moment semblant.

Si vous ne connaissez pas l'univers d'Artery, je vous conseille fortement d'aller visiter leur site web officiel où en plus de trouver de nombreuses infos sur le groupe et la possibilité de les soutenir, vous pourrez écouter le très bon "Vikings" extrait du nouvel album et vous rendre ainsi compte de mes dires. A l'écoute de "Eternal Sanctuary", je ne pense pas trop me tromper si je dis que nous tenons avec cet album la meilleure production d'Artery à ce jour, gageons que le groupe dont le style est taillé pour la scène puisse s'y exprimer le plus souvent possible. Avec ce nouvel album, preuve est encore faite que nous tenons là non pas seulement un groupe aux qualités saluées mais aussi un digne représentant du metal français. Dans ma présentation, je disais que "Eternal Sanctuary" sortait en autoproduction, effectivement, tout a été fait par les membres du groupe : de la production en passant par l'enregistrement, le mixage, le mastering et bien sûr le visuel, chargé de symboles.

Vous l'avez très certainement compris, nous tenons avec "Eternal Sanctuary" une belle pièce de thrash metal, c'est lourd, turbo compressé, puissant et ça remue les tripes, que demander de plus... ? Merci Thierry, Manu, Fred, Simon, pour ce super moment !


Vince
Juin 2015




"Avoid The Unknown"
Note : 16,5/20

Quand j'ai ouvert le booklet de ce CD, de toute façon je me suis dit que je ne pouvais qu'apprécier. Il était indubitable qu'avec un bassiste qui porte un t-shirt de Razor la musique ne soit pas intéressante. Puisque je ne sais pas grand chose sur Artery, je suis donc allé chercher les infos moi-même.... C'est du Poitou Charentes et plus précisément d'Angoulême d'où le groupe vient. J'ai vu qu'il avait sorti une démo en 2006, et un CD "Eternity" en 2007, autoproduit, celui-ci faisant office d'album ou pas... .Je ne sais que dire.... En tous les cas "Avoid The Unknown" est considéré vraisemblablement comme le premier album, donc au risque de froisser du monde, je suivrai le pas en disant qu'ici Artery annonce fièrement une bonne galette de thrash death. Ouais c'est ce qui caractériserait au mieux la musique du groupe, bien que les incursions multiples dans plein d'autre genres et sous genres sont légion, ce qui enrichit considérablement la musique de ces messieurs. Avant de parler morceaux, penchons nous d'abord sur l'artwork, le layout...

Tout d'abord, nous avons ici un booklet avec une cover qui ne met pas en valeur le potentiel de ce groupe, de mon point de vue évidemment. Il est évident que tous les goûts sont dans la nature, mais je n'ai pas trouvé la cover fabuleuse, alors que les photos sur le booklet sont très sympa et la back cover est plutôt bien foutue également. Je suis allé voir qui avait fait le design et l'illustration. Il s'agit de Rudak et Thierry guitariste du groupe. Pour Rudak, je me suis permis d'aller sur son MySpace et à en écouter les morceaux, le monsieur a l'aire de savoir de servir d'un manche ! Enfin tout ça pour dire, je n'ai pas été pulvérisé par la jaquette. A côté de ça , on a quand même un booklet propre, avec paroles, peut-être que plus de froufrous auraient été bienvenus pour donner un peu de piquant à la présentation... En revanche, musicalement, Artery c'est du pain béni... Oui du véritable pain béni. Lorsque j'utilisais le terme thrash death c'était minimaliste, car ce groupe propose à la base du thrash. Un thrash qui peut sembler parfois brutal, voire très brutal, fleurtant avec le death metal, mais point de vue technique et guitares on surfe largement sur des vibrations heavy metal, langoureuses et pleines d'émotions...

Oui, c'est avant tout du thrash que j'ai ressenti à l'écoute du premier morceau qui soit dit en passant décrasse la turbine à cérumen . Je me suis mis le CD avec écouteurs, un peu fort dès le départ je le reconnais et la mise en bouche de "Avoid The Unknown", premier morceau et titre de l'album a failli me faire tomber de mon canapé, une prise de respiration et Benoit le chanteur attaque immédiatement en nous déboitant les tympans. Ce chanteur a une voix puissante qui oscille entre thrash, sans tomber dans la caricature à la crossover ou thrash ricain stéréotypé, et thrash / death, en se permettant un débit de hurlement largement émérite. Le petit reproche que je ferai c'est que par moment, il a tendance à caresser le monde du core, en se limitant dans un même registre un peu suraigu et c'est ce côté là qui rebute parfois. En poursuivant les morceaux, ma première claquouse a été "Iced Earth", ce morceau est du pur joyau de thrash. D'abord parce que le riff du début est mortel, avec pour ma part une grosse influence allemande à la Kreator, dans ces eaux là. S'il vous plait, j'ai cherché pendant pas mal de temps, et celui qui me dit à quel groupe ce riff vous fait penser, il m'envoie un mail, parce que je n'en peux plus de me creuser la tête... Et donc je disais... "Iced Earth" a commencé par dévoiler le talent de Artery parce qu'en plus de faire du thrash sans montrer de véritables influences particulières, on a droit à ce moment là à des soli vraiment riches en mélodies sans partir dans la démonstration auto-branlette. Et quand le groupe parle de sources comme Arch Enemy, on peut dire que c'est vrai parce qu'à 1 mn 30, vous avez un feeling totalement similaire guitaristiquement parlant au groupe du père Amott... Et on avance encore dans l'album, pour aller de surprise en surprise... De la même manière "Justice Has To Be Done" vient encore enfoncer le clou avec une rythmique harmonisée d'entrée, pour montrer le côté mélodique et crasseux en même temps que peut avoir Artery. Benoit se lâche dans des horizons plus death metal, le morceau lui-même d'ailleurs a un thème et une atmosphère plus death. Je suis resté sur le cul, (déjà tombé par terre au début de l'album ne l'oublions pas), par les soli qui sont d'une efficacité à toute épreuve.

Encore un émoi intense sur "Burning Tears" qui est beaucoup plus heavy que ses prédécesseurs, et à 2 minutes, l'auditeur fond comme du chocolat Suisse dans la bouche d'une Suédoise un soir de partouse dans un hammam Marocain. Woaw, un côté symphonique harmonisé magistralement pour casser le morceau. C'est sur ce morceau que le côté core du chanteur est ressorti trop flagrant alors qu'il nous offre en même temps des vocaux super grave sur certaines phrases.... Chaque morceau est synonyme de coup de matraque sur cet album, c'est vrai avec "Painful Fate" alors qu'on se dit, "ouais, c'est pas mal quand même, ça poutre bien", on avance encore dans l'extase, le thème rythmique de ce morceau est sans doute le plus mélodique de l'album, le plus mélancolique. Au moment où j'écris ces lignes, je repense que je discutais dans la journée du fait qu'on avait trop de groupes et peu de qualités en 2009... Ben Artery fait partie du lot qui va rester dans le haut du chapeau. "Painful Fate" est un hymne au heavy thrash voire heavy speed, avec un feeling Megadethien en étant perso, et original. Ce groupe devrait bien s'en sortir, parce que les membres n'ont pas l'air tout jeune, (bon ça va, je n'ai pas dit que c'était des papis !!) et on sent une expérience, on sent un vécu derrière la composition. Je ne vais pas dire "old school" parce que maintenant on le bouffe à toutes les sauces, mais Artery, sait quelles sont les rythmiques qui se sont bonifiées avec le temps. Tous les reste de l'album est comme ça "Protect The Earth", claque gauche, "2000 Years" crochet du droit avec un peu de chant parlé en début, "Demons Are Back", c'est l'uppercut qui mène au chaos (jeu de mots s'il vous plait), c'est clair, j'ai même eu une érection (non ce n'est pas vrai, je n'irai pas jusque là, il n'y a rien de sexuel),

Les enfants, on a 11 morceaux à tenir , 11 rounds où Artery nous en met plein la patate, et c'est la première fois que je prends des coups avec plaisir. L'album dure 50 minutes, rien que ça, je ne sais plus quoi dire pour vous inciter à acheter cet album, et je n'ai pas été payé pour cela... Le son est très bon , j'ai lu que c'est David Chaignaud qui s'était occupé de tout ça, mixage, mastering... C'est un nom qui ne m'est pas inconnu et qui revient pas mal ces derniers temps... Voilà, l'album se termine sur "No Blood Artery" un morceau mid tempo aussi violent que mélodique, j'ai halluciné jusqu'à la fin de cet album, je suis vidé tellement c'était excellent... Je sais que sur le coup j'ai été prolixe, mais j'ai écouté cet album au moins quatre ou cinq fois avant d'écrire une ligne et chaque écoute m'a mis dans tous mes états, bouffées de chaleur, crampes, anxiété... Mince, je n'ai pourtant pas 50 ans et je suis un mec, ce n'est pas possible que ce soit la ménopause, non c'est l'effet Artery !! Et franchement tous ceux qui aiment le thrash avec de bons passages heavy, death un mixage de bonne musique, ça ne paye pas de mine comme ça, mais j'ai sincèrement pris un pied phénoménal sur cet album...


Arch Gros Barbare
Septembre 2009




"Eternity"
Note : 15/20

Artery, groupe angoumoisin de heavy / thrash / death nous arrive avec ce premier album particulièrement influencé par des groupes cultes comme, entres autres, Megadeth et Slayer. Bien que l'on ressente fortement les influences de ces derniers, on aura toutefois le plaisir de noter que Artery arrive tout de même à sortir son épingle du jeu en ne pas restant dans la pâle copie. Tout au long de l'écoute on s'aperçoit qu'Artery est très riche dans ses compos et qu'il ne manque pas de bon gros riffs ravageurs. Tout est bien en place, tout est fluide... sauf la voix... Je ne dis pas qu'elle est mauvaise, mais elle manque encore de beaucoup de travail et de maturité. La plupart du temps elle envoie ce qu'il faut, mais je trouve qu'elle fait légèrement pâlir l'énergie des morceaux par son manque de puissance. Mais avec du boulot ça devrait se réparer facilement. En tout cas ce qui est sûr, et c'est le principal, c'est que la musique d'Artery est vraiment sincère et qu'ils se font plaisir à la jouer et nous de l'écouter !


Paradoxis
Janvier 2008


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/arteryfrance