Le groupe
Biographie :

Le projet d'Artefact est né en 2000, dans les esprits de Guillaume et Pascal, tous deux guitaristes. Ensemble, ils composent et enregistrent une démo, mais peinent à trouver des musiciens dans la region niçoise. Ce n'est qu'en mars 2002 qu'ils font la rencontre de Nicolas (batterie) et Alexis (basse), ex-membres d'Oktopod, groupe aujourd'hui dissout. Le groupe se monte alors autour des compositions de Guillaume et Pascal et de reprises de Dissection, Emperor, Cradle Of Filth, At The Gates, Dimmu Borgir. Faute de temps pour s'investir dans le groupe, Pascal quitte Artefact au bout de quelques semaines. Le groupe continue alors en trio quelques temps. Artefact enregistre alors sa première démo sur CD. Peu après l'enregistrement de la deuxième démo, un nouveau guitariste, Camille, rejoint les rangs d'Artefact. Le line-up à quatre fait rapidement ses preuves lors de plusieurs concerts. En 2003 Artefact enregistre son premier album. Le CD contient de nouveaux titres, ainsi que des anciens qui ont été réarrangés. L'album est sorti en avril 2004, il est en vente sur ce site, ainsi que sur le catalogue Adipocere. Après cet enregistrement, Artefact change de line-up : Pascal réintègre le groupe, remplaçant Camille à la guitare. Artefact s'adjoint aussi les services d'un chanteur, en la personne de Sebastien, qui officie comme guitariste-chanteur dans le groupe Deviance.

Discographie :

2000 : "Same"
2002 : Démo "Son Of Solstice"
2004 : "Son Of Solstice"
2006 : "Magic Spellcraft"
2008 : "Ruins"


Les chroniques


"Ruins"
Note : 17/20

Voilà déjà deux mois que "Ruins" est sorti et c'est seulement maintenant qu'il est chroniqué me diriez vous ? Je me justifirais donc par le fait que ce tout dernier Artefact nécéssite de nombreuses écoutes pour en saisir les moindres subtilités et qu'il mérite par conséquent que l'on s'y attarde davantage... Pour les petits retardataires qui ne connaitraient pas le groupe, une révision s'impose ! Artefact est un de ces groupes montants de la scène Française, originaire de Nice et officiant dans ce que l'on pourrait qualifier de "black metal fantastique" selon le groupe lui-même. Mais le style pratiqué par ces musiciens de talent ne peux se contenter d'être défini de la sorte tant il est unique et abouti. Et pour cet opus les acolytes ont encore une fois affiché leur volonté de se distinguer des autres en l'enregistrant et le mixant eux-mêmes, afin de lui apporter un son des plus naturels. C'est donc ainsi que le voile se lève sur "Their Cave" révélant une intro toute en douceur et en beauté qui demeure dans l'esprit médiéval du groupe. "Gargoyles Unleashing" fait ensuite surface et déverse sur son auditoir la rage de musiciens qui maîtrisent à la perfection leur instrument et ont ainsi la faculté de leur faire dire tout ce qu'ils désirent. Les neuf compositions suivantes sont dans la continuité de ce titre tout en sachant se distinguer les uns des autres en apportant des éléments nouveaux et des ambiances variées. L'ambiance justement parlons-en... Elle se trouve être plus sombre, plus noire que précédemment, plus directe et plus brutale aussi, les longs passages mélodiques étant un peu plus délaissés ici ce qui n'est pas pour déplaire ! Une interlude de chants Grégoriens ("Catharian Ruins") vient s'immiscer donnant un côté intemporel à la musique d'Artefact, renforcés par ces passages mélodiques si envoûtants et propres au groupe. Le virage musical emprunté ici est des mieux trouvé : "Magic Spellcraft" affichait déjà ce même niveau d'excellence mais "Ruins" semble avoir trouvé l'équlibre parfait et satisfaire les fans autant que les critiques. Le dernier titre "Gargoyles Rest" enfonce le clou et clôture cette oeuvre musicale sur une outro sublimissime toute en piano qui nous transporte définitivement dans un autre siècle... Si ça ne n'est pas une preuve que ces musiciens sont véritablement doués et complets ! Au final on se dit qu'avec "Ruins" la barre a été placé très haute et on peut de se demander comment Artefact parviendra à faire mieux dans l'avenir ?


Jillian
Mars 2008




"Son Of Solstice"
Note : 18/20

Artefact, c'est le projet de deux guitaristes de talent (Guillaume et Pascal), et l'aventure de cinq musicos passionnés à mort dont Nico (batterie), Alexis (basse), et Sébastien ou Sebopathe (chant, officiant également en tant que guitariste-chanteur chez Déviance). Notons que c'est Camille qui occupe une des deux places de guitariste sur cet album (ainsi que sur la 1ère et la 2ème démo) puisque Pascal quitta le groupe dans les débuts et le réintégra (remplaçant ainsi Camille) après l'enregistrement de "Son Of Solstice"… Maintenant, place à l'écoute… Une très jolie intro acoustique en arpèges ouvre le bal… et puis c'est parti on envoie la sauce ! Ce que je peux d'ores et déjà vous dire, c'est que ça démarre fort et que mon attention est de plus en plus intense jusqu'à ne plus déscotcher une seule seconde. Après avoir écouté cette galette, j'ai une première remarque assez caractéristique de l'ensemble de l'album ici présent : les passages heavy prennent régulièrement une tournure black avec l'arrivée d'une double qui dépote et d'un chant assez caractéristique. Incroyable ! Artefact est une des rares formations qui parviennent à créer un lien musical concret entre le heavy et le black. C'est la première fois que j'écoute des morceaux sachant traduire ce lien indubitable qui existe entre ces deux styles, et de façon intelligente et naturelle. Lorsqu'on écoute l'ensemble, ça coule de source… solos épiques s'incorporant à merveille à des variantes black ("Antares-Son Of Solstice") ou plans black fantastiques laissant place à des plans heavy ("Towers Of Equinox"). On a très souvent une pensée pour la grande époque de Maiden avec des albums tels que "Seventh Son…" ou encore "Somewhere in Time",avec l'ambiance épique et fantastique qui se dégage en permanence , et ces variantes heavy-metal monumentales ("Onslaught", "Antares…", "Allegiance"). Des rythmiques comme on les aime et un parfum d'aventure inoubliable ("Oracle"), des passages prodigieux maintenus par une lead efficace, aérienne, structurée, (des solos comme ça, on aimerait en entendre plus souvent…vive le heavy !),ou entrainants ("Allegiance"); un mid-tempo accompagnant la lead qui enchaine de plus belle dans des tons plus bas, des moments tellements beaux qu'ils en sont trop courts, on voudrait que cela dure éternellement ("Oracle"). On gobe sec ! Le chant est parfois (sur certains passages) orienté death ("Menhir", "Allegiance"), mais s'illustre le plus souvent dans un registre black plutôt médium, se rapprochant parfois de manière impressionnante d'un chant à la Abbath d'Immortal… un vrai bonheur ! Référence d'autant plus flagrante sur "Menhir" avec un passage très fort rappelant les envolées fantastiques d'un "Sons Of Northern Darkness"…Ici, l'utilisation du clavier exhale l'aspect émotionnel se dégageant de la mélodie (clavier qui, je précise, est très bien utilisé tout au long de l'album, et avec parcimonie). A la première écoute, je me souviens avoir ressenti un immense frisson parcourir mon corps, et c'est toujours le cas d'ailleurs : un des nombreux moments forts, puissant et magnifique. On notera un seul passage en chant mélodique sur une variante heavy dans le splendide "Allegiance". Cet enchainement passe très bien et ne nous laisse aucune seconde de répit….carrément énorme ! Une place très importante est donnée aux passages acoustiques dans cet album… "Menhir" et "Omen" (morceau instrumental au même titre que "Codex") nous offrent de magnifiques parties acoustiques en arpèges, et "Codex" est un superbe extrait mélancolique mais incroyable de naturel et de beauté. Sur "Omen", l'alternance de parties acoustiques et saturées, ainsi que la lead surplombant des rythmiques bien particulières, nous rappellent incontestablement les recettes utilisées par Opeth sur des albums comme "Blackwater Park" et "Still Life",tout comme dans "Allegiance" (au début du morceau et vers la fin), où l'on baigne dans une atmosphère très "Äkerfeldtienne", pour notre plus grand bonheur… Morceau par ailleurs magistral, utilisant des chœurs masculins sombres, beaux autant que tristes : puissant et émouvant ! Sur "Menhir", la gratte saturée et la gratte acoustique créent une alliance rythmique du plus bel effet, on a des variations, des solos et on retient la lead vite et bien. "Antares-Son Of Solstice" nous ballance des déferlantes tour à tour black et heavy qui nous font facilement voyager dans un univers médiéval-fantastique sauvage mais de toute beauté, tandis que "Towers Of Equinox" nous propulse vers les étoiles : moment magique ! LE morceau qui peut paraître déconcertant au premier abord est "Onslaught". En effet, il est plus différent mais néanmoins efficace et surprenant. Au début, ce morceau peut paraître un peu "hors contexte" par rapport à l'utilisation du riff principal qui est plus simple et direct dans sa structure. Il semble privilégier l'énergie plutôt que les émotions… Puis, il prend une tout autre tournure en alternant entre différents tempos et retourne ainsi dans le contexte de l'album de façon subtile et réfléchie : Bravo ! Cet album est une pure tuerie inspirée par le meilleur du metal…Artefact sait définir à merveille la frontière entre le heavy et le black et nous fait voyager entre le meilleur de ces deux mondes, en y incorporant d'autres influences, du death au gothique. "Son Of Solstice", est une œuvre de composition maîtrisée. On apprécie une telle maturité artistique ! C'est recherché, technique, beau, empreint de mysticisme et d'aventure… Ici, nul besoin de rajouter "l'Orchestre Philharmonique de Prague" pour donner à cette œuvre le titre de prod monumentale. Le son est plus qu'honorable et sait rendre justice à chaque instrument. A l'écoute de cette oeuvre, je me suis rarement sentie aussi proche de la signification du concept "metal" et de ses racines… "Son Of Solstice" ou quand le metal est un joyau dont Artefact est l'écrin…


Sab
Juillet 2004


Conclusion
L'interview : Ranko

Le site officiel : www.artefact-metal.com