Le groupe
Biographie :

En 2013, Anthony Mateus, Quentin Regnault, Mathieu Wilmann, Florent Giudicelli et Baptiste Boudoux se rencontrent et décident de former un groupe sous le nom d'Ao, signifiant "monde, univers" en mahori. À travers son EP "Mahara" (2015), Ao délivre un metal moderne fort, alliant mélodies, technique, intensité rythmique, groove et efficacité, dans la lignée de leurs influences telles que Gojira, Lamb Of God, Architects ou encore Chimaira. Dans la continuité de sa réflexion musicale et personnelle, le groupe emmène la musique de son EP plus loin, en y développant un style plus intime. De ces introspections, et partant d'un constat de ce qui nous entoure, va naître le premier album du groupe (2019). "The Twelfth Hour" (2024) fait entrer le quintette dans une toute nouvelle ère. En premier lieu par la concrétisation de son nouveau line-up, renforcé par les arrivées de Quentin Dabouis (Chrones) au chant, et Clément Douam (First Draft, ex-Chevalien) à la basse.

Discographie :

2015 : "Mahara" (EP)
2019 : "Wairua"
2024 : "The Twelfth Hour"


Les chroniques


"The Twelfth Hour"
Note : 18/20

Aro Ora revient à la vie. Après quelques années d’existence sous le nom Ao, où un EP verra le jour, le groupe change de nom pour adopter son identité actuelle et sortir son premier album. En 2024, Quentin Dabouis (chant), Florent Giudicelli (guitare), Anthony Matheus (guitare), Clément Douam (basse) et Quentin Regnault (batterie) nous dévoilent "The Twelfth Hour", leur deuxième album.

Le groupe attaque avec les riffs saccadés d’"A People Defiled", un premier morceau très agressif qui privilégie les racines metalcore furieuses tout en laissant une place aux influences prog plus planantes. Hurlements et chant clair s’entrechoquent tout au long de ce morceau lourd et groovy, puis c’est avec "To Die A Pacifist" que les musiciens alimentent leur dualité avec un contraste nettement plus marqué entre parties violentes et moments de quiétude aérienne. Le final explosif nous propulse sur "In Sheer Luck Lays No Hazard" où les harmoniques dissonantes et entêtantes vont se multiplier au-dessus d’une base plus complexe et travaillée, où le vocaliste se permet d’alterner les placements de voix. C’est à nouveau sur le final que le groupe place les tonalités les plus motivantes, alors que la rage s’embrase dès les premières secondes d’"Equal In The Sequel", renouant avec un tempo rapide et des riffs puissants, puis on notera une influence très sombre et orientée nu metal sur les passages apaisants.

"Anger And Love" va immédiatement nous plonger dans ses vagues chaotiques qui s’autorisent quelques rares instants de flottement, ainsi qu’un final vaporeux, mais le groupe enchaîne rapidement avec "Tragically Numb" qui revient avec des éléments motivants et des frappes régulières aux influences hardcore belliqueuses ponctuées de leads enivrants, contrastant à nouveau la violence. La deuxième partie de l’album se compose de deux titres bonus - la lente et planante "Long Live", où les influences prog sont exploitées au maximum avant de s’intensifier pour finalement revenir sur des éléments post-metal, puis la massive "Unsung Heroes" qui aligne des riffs énergiques en comptant sur une puissance de feu abrasive ainsi que quelques rares refrains plus doux - mais également une captation live à Chateauroux de "Running On The Mobius Strip", titre de l’album précédent où le groupe ne manquera pas de fédérer son public tout en déversant sa colère.

J’ai découvert Ao Ora avec son premier EP, et bien qu’il se soit fait attendre, ce deuxième album témoigne d’une puissance toujours grandissante pour les Tourangeaux ! La fureur de "The Twelfth Hour" est parfaitement exploitée, et elle n’attend qu’un passage au live pour se déployer pleinement !


Matthieu
Mars 2024




"Wairua"
Note : 15/20

Nouvelle belle signée Klonosphere qu’est ce "Wairua". N’y allons pas par quatre chemins, Aro Ora délivre un metal moderne dont les riffs ou les structures ne sont pas sans rappeler les Gojira, Hacride et compagnie, mais il n’en demeure pas moins très bien exécuté. Le son est à la fois lourd et aéré, intense et lumineux. "Shivering Flame", passé la piste introductive ("Inhale"), ne trompera personne : Aro Ora mise sur l’efficacité.

Le reste de l’album s'inscrit facilement dans la même trempe. Quand bien même certaines compositions, vers les trois quarts de l’album, s'avèrent un peu plus longuette à l’écoute, les quinze titres sont relativement homogènes. Il faut dire que ce "Wairua" a été pensé comme un tout, un cercle, imitant celui de la respiration, débutant par "Inhale", s’échouant sur "Exhale". Et surtout étant pensé comme amené à se répéter indéfiniment. Certes, Aro Ora est encore jeune et ne trompera personne avec ses influences encore fortement perceptibles ("Roots Of Knowledge", "Velvet", "Golden Poetry"). Toutefois, cela ne l’empêche nullement de tisser un univers relativement atypique et de pousser une réflexion tout en musique qui lui est propre. Le tout étant notamment poussé par le concept de l’ibis rouge accompagnant "Wairua" de son artwork à ses textes ("Flight Of The Red Ibis" particulièrement).

En définitive, ce premier album est une belle surprise. Les compositions sont fortes et l’ensemble de l’album assez fluide malgré quelques grosseurs dispensables. "Wairua" se veut certes moderne mais également ancestral dans les thèmes abordées et son approche de différentes cultures, notamment maori. Souhaitons toutefois que la suite de la discographie de la jeune formation soit moins empreinte du spectre de sa principale influence et qu’elle intègre davantage de ces ambiances que nous qualifierons de “tribales” et de “mystiques”.


Rm.RCZ
Avril 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/aroora.ao