Le groupe
Biographie :

Né en France en 2019, Arkness est un collectif de metal progressif initié par Magali Cantinot (compositions, paroles et claviers). Avec Johann Brassac (batterie), Sébastien Rouzoul (basse) et Mathieu Vergez (chant), il mélange rock progressif, musique cinématographique, électronique et metal, dans une démarche expérimentale, entre ombre et lumière. Sur leur premier album, "Tales From The InBetween", les quatre musiciens sont rejoints par de nombreux artistes et amis sur les neuf compositions de l’album : Clément Longuet, Lucas De La Rosa, Tao Painvin, Maxime Ruel, Louis Marçais et Donnchadh Mullaghy (guitares) ; Anne Cya, Nico Moroni et Raphaël Vallaury (chants) ; Swann Mayolle (basse) ; Léa Cuny-Bret (saxophone); et Daniel Pierce (paroles).

Discographie :

2022 : "Tales From The InBetween"


La chronique


Nouveau venu sur la scène française, le groupe Arkness, ou plutôt collectif vu le nombre de personnes impliquées, nous amène son premier album "Tales From The InBetween". Si le terme collectif a été lâché, c'est tout simplement parce que le projet a été conçu par Magali Cantinot qui s'occupe en plus de la composition, des textes et des claviers et qu'elle est entourée d'un noyau de musiciens qui comprend Johan Brassac à la batterie, Sébastien Rouzoul à la basse et Mathieu Vergez au chant. Sauf qu'autour de ce noyau gravitent pas mal d'invités qui apportent leur patte, participent à l'écriture ou amènent d'autres instruments.

Comme son titre l'indique, "Tales From The InBetween" a donc l'intention de proposer un voyage musical et si une étiquette devait vraiment être posée sur la musique d'Arkness, ce serait celle de metal progressif au vrai sens du terme, celui qui implique un mélange de sonorités différentes et une absence de barrières. Si "Aquarius" démarre en douceur, les gros riffs finissent par mettre leur grain de sel et le groupe nous fait entendre une orientation assez moderne. Le niveau technique est d'entrée de jeu très élevé et le groupe nous le fait entendre de façon subtile dans quelques patterns de batterie bien placés, dans un solo de guitare mélodique mais ardu ou dans les parties de basse à qui la production et le mix laissent une bonne place. Un son globalement propre, clair, puissant et organique, ce qui donne une patte moderne là encore à "Tales From The InBetween" tout en évitant l'écueil du son synthétique et faiblard. "Six Steps Of Madness" démarre lui aussi avec des mélodies aériennes et quelques arrangements electro et de discrets growls pour un morceau à cheval entre le rock progressif et le metal. "The Witch From Below", quant à lui, nous fait vite comprendre qu'il faut s'attendre à tout avec Arkness puisqu'après un début là encore assez planant, le groupe nous balance un plan digne d'un groupe de jazz de cabaret des années 20 ! Même si on sent sur chaque titre un socle commun ancré dans le progressif qu'il soit rock ou metal, ils amènent chacun leur propre ambiance, aidés en cela par ces nombreux invités justement qui amènent leur touche au passage.

"Paradoxe" nous fait d'ailleurs entendre le groupe plus groovy et accrocheur tout en gardant les mélodies aériennes dont l'album est rempli. Un album qui a été pensé par le groupe comme un recueil de contes, ce qui se ressent à l'écoute par cette variété d'ambiances proposée par chaque morceau, ambiances posées sur un socle commun attaché au progressif. Si l'ensemble est difficile à rapprocher d'un groupe en particulier, l'apport régulier de mélodies et de plans accrocheurs permet à "Tales From The InBetween" de rester abordable. Arkness tente des choses, mélange plusieurs sonorités différentes, passe d'une ambiance à l'autre mais ne se perd pas dans son univers et ces quarante-huit minutes s'enchaînent d'un seul bloc. Encore une fois, il y a une cohérence et une base solide qui permettent au groupe d'expérimenter autour de ça sans se détourner de son propos. Ce premier album va certes demander un minimum d'attention et d'ouverture d'esprit mais il n' y a là rien d'insurmontable pour qui ne serait pas familier avec le metal ou le rock progressif. "Circus Dazzling Lights" sort d'ailleurs des guitares plus graves, accordées plus bas ou en tout cas avec des accords joués sur des tons plus bas et un saxophone qui amène une ambiance à la fois mélancolique et surréaliste. Une impression renforcée par ces orchestrations en fond qui semblent en décalage complet avec le reste du morceau.

"Tales From The InBetween" fournit bien le voyage promis et si vous n'êtes pas allergiques au metal moderne et que vous avez l'esprit un minimum ouvert, Arkness a quelque chose d'intéressant à vous faire écouter. Varié et légèrement aventureux certes mais toujours abordable, mélodique et accrocheur donc ne vous laissez pas repousser par l'étiquette "metal progressif" collée ici faute de mieux.


Murderworks
Juin 2022


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/arkness.musicband