Histoire de prévenir l’immeuble que je suis le nouveau locataire, je décide de m’attaquer, 22h passé, à la nouvelle galette d’Arkhan. C’est après avoir écouté "Martyrs" que j’ai réalisé mon erreur… non pas que le death metal du groupe soit un peu trop bestial pour des gens disons, civilisés, mais plutôt que l’album commence par les cris désespérés d’une jeune femme poursuivie ou torturée. Bref, je ne préfère même pas savoir qu’elle image l’immeuble a désormais de moi. Passons.
Si tu aimes les trucs qui défouraillent, tu as frappé à la bonne porte (et heureusement les voisins n’ont pas frappé à la mienne). Déjà, le son ! La galette a été enregistrée par Chris Butticaz et Christoph Noth et a été mixée et masterisée par David Castillo (connu pour ses collaboration avec Bloodbath, Katatonia et Opeth). Tout ça pour dire que nous avons ici un son sacrément couillu, propre, plein, bref, un truc qui nous fait frisoter la moustache façon Dali. Avoir, un gros son c’est bien, s’en servir correctement, c’est mieux. Et alors là, les Suisses s’en donnent à cœur joie, en propulsant à travers l’espace des riffs plutôt typés old-school et pour la plupart, bien branlés. Ça fuse avec "Fragile Equilibrium" et "Lolita", ça cogne fort avec "You, Monster", "Shutdown", et on nous écrase littéralement avec "Atomic Supermen". En somme, un bon gros growl (ouais c’est ridicule à prononcer), des riffs qui restent dans les oreilles, et une batterie qui percute avec du blast, mais pas que ! Les quatre Suisses intègrent aussi, un peu d’originalité. Introduction acoustique pour "Fragile Equilibrium", intro en musique de boîte à poufs avec "The Last Resonance" (comme si on mettait les pieds dans une discothèque bouge-ton-boule-sur-le-tube-de-l’été et que tout ce théâtre était remplacé par la musique que nous aimons… on frôle le fantasme). Mais ces introductions, plus ou moins inspirées, sont aussi le point noir de cet opus puisque c’est ici la seule dose d’originalité… heureusement sauvé par des compositions relativement courtes, à l’image de l’album et de ses 38 minutes qui, finalement, sauve cette galette sur la durée.
Le tout s’achève sur "Dead End", le titre le plus long mais aussi le plus étoffé avec ses 6 min 28 puisqu’il récapitule en son sein le savoir faire du groupe et l’identité de l’album. Malgré les obstacles qui se dressent devant Arkhan, le groupe survit et avance même. Maintenant qu’ils ont confirmé leur légitimité au sein de la scène death européenne, les cartes sont entre leurs mains pour faire la différence…
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