Le groupe
Biographie :

Arkan naît en Mai 2005 de la rencontre entre Abder (Dawn Of Decline) et Foued (The Old Dead Tree, Horresco Referens) qui se retrouvent autour d’un projet commun : monter un groupe de death dans un esprit oriental. Pour les épauler, ils font rapidement appel à Reda et Samir (tous deux membres d’une des formations metal les plus connues en Algérie, Worth) et Florent (Anthea). Ensemble, ils commencent à travailler quelques compos, avec déjà en tête l’idée de sortir une première démo. Dès le mois d’Octobre, Arkan s’attelle à l’enregistrement de quatre premiers titres. Le mois de Décembre est consacré au mixage des six titres finalement retenus. L’année 2006 démarre donc avec la sortie de "Burning Flesh", première production d’Arkan. Le concept développé tout au long de ces vingt minutes de death metal intense retrace les doutes d’un terroriste-kamikaze jusqu’aux derniers instants de sa vie. Le mois de Février débute avec le départ de Reda (pour des raisons de santé) qui se voit remplacé par Mus (également membre de Worth) pour assurer les concerts à venir. C'est en 2008 que le groupe enregistre "Hilal". Le successeur de "Burning Flesh" produit par Fredrik Nostrom mêle sonorités néo metal et musique Chaabi d'Afrique du Nord. Les textes consacrés aux civilisations arabes sont plus philosophiques et placent Arkan dans une approche moins politique. Grâce à un très bon accueil des journalistes et une signature chez Season Of Mist, le groupe tourne avec deux monstres de la scène metal internationale (Septicflesh et Orphaned Land). En 2010, le groupe retourne au Studio Fredman en Suède pour enregistrer "Salam" qui consacre le groupe comme une valeur montante du metal français et européen avec un style oriental qui le place en précurseur d'un genre mêlant rythmique saccadée, voix saturée et chant féminin. En 2011, le groupe sort son album, partage l'affiche avec Paradise Lost et Arch Enemy, et tourne dans tout l'Europe avec Orphaned Land. En 2013, Arkan se rend au Studio Fredman pour la troisième fois, afin d'enregistrer le successeur de "Salam". L'album "Sofia" sortira en Mai 2014 à nouveau chez Season Of Mist. Après l'arrivée de Manuel Munoz (ex-The Old Dead Tree), l'album suivant, "Kelem", sort en Novembre 2016 chez Overpowered Records. Quatre ans plus tard, "Lila H" sort en Octobre 2020.

Discographie :

2005 : Démo
2006 : "Burning Flesh" (EP)
2008 : "Hilal"
2011 : "Salam"
2014 : "Sofia"
2016 : "Kelem"
2020 : "Lila H"


Les chroniques


"Lila H"
Note : 17/20

Quatre ans après "Kelem" qui introduisait Manuel Munoz au chant et à la guitare en plus de Florent Jannier, Arkan est de retour avec le même line-up pour nous livrer "Lila H" Jusqu'à maintenant, la discographie de ce groupe est un sans-faute et son death mélodique nourri de sonorités orientales et de quelques pointes de progressif a toujours fait mouche, on attend donc beaucoup de ce nouvel album.

"Dusk To Dawn" ouvre l'album de manière directe avec déjà de bons gros riffs bien puissants et des growls qui en mettent plein la tronche, avec toujours ces fameuses sonorités orientales qui se marient très bien avec ce metal moderne et puissant. Arkan n'a rien perdu de sa capacité à composer des morceaux aussi puissants et brise-nuque qu'accrocheurs, le meilleur des deux mondes en somme. La brutalité et la mélodie se mélangent sans problème ici avec un équilibre judicieusement ajusté et l'alternance entre le chant clair et le chant hurlé ne sonne jamais téléphoné. L'ajout de Manuel Munoz au line-up était évidemment une très bonne idée puisque son chant clair fait une fois de plus des miracles ici avec des lignes de chant magnifiques et poignantes, de quoi créer encore plus de contrastes dans une musique déjà riche et variée. Arkan suit toujours la même voie mais progresse à chaque album et arrive à pousser sa formule toujours un peu plus loin. "Shameless Lies" présente un visage plus sombre et plus lourd qui laisse plus de place au chant clair et les sonorités orientales se font cette fois entendre. Je trouve la manière qu'à Arkan de les mêler à son metal très intéressante car loin du gimmick, on sent qu'elles sont intégrées dès le départ pendant la composition et non pas ajoutées plus tard en guise d'arrangements. Malgré six bonnes minutes au compteur, ce morceau passe très vite et donne l'impression de n'en durer que la moitié, une preuve supplémentaire du savoir-faire du groupe ! Ce qui joue, ce sont les émotions qu'Arkan insuffle à sa musique, on sent l'implication qu'il y a derrière et cela contribue beaucoup à ce qu'un album aussi dense que "Lila H" passe bien et s'écoute d'une traite sans problèmes.

Même au sein d'un seul morceau, le groupe passe par pas mal de sonorités différentes à l'instar de "Black Decade" qui passe d'un tempo lourd presque martial doté d'un chant bien énervé à un refrain très accrocheur en chant clair, tout en ajoutant quelques leads plus sombres sans jamais délaisser les sonorités orientales ! Et comme si ça ne suffisait pas, ce morceau balance un solo tout en feeling histoire d'en rajouter une couche. La suite est à l'avenant et sans partir dans le track by track, sachez que le groupe sait varier les plaisirs et que le tracklisting est pensé judicieusement et alterne régulièrement des morceaux lourds avec d'autres plus nerveux. La violence brute n'est évidemment pas le propos ici et Arkan n'en a de toute façon pas besoin tant il arrive à déployer une puissance impressionnante avec ses riffs de bûcheron. D'ailleurs, le fait de les mêler à des mélodies aussi belles et aux sonorités orientales amplifie encore leur impact et donne à ce nouvel album autant de profondeur que de patate. Un sacré melting pot sur lequel pas mal de groupes se seraient cassés les dents et qui passe ici comme une lettre à la poste. Si je parlais d'influences progressives plus haut, n'ayez crainte, vous ne tomberez sur aucune partie démonstrative ici et Arkan garde une approche assez directe, c'est surtout au niveau des ambiances déployées et de la richesse de sa musique que le groupe peut laisser deviner quelques influences prog. L'album jouit en plus d'une production très puissante mais sans jamais sonner froide ou synthétique et de nos jours cela fait plaisir d'entendre ça en plus de convenir parfaitement à ce qu'Arkan déploie sur "Lila H".

Un nouvel album qui confirme tout le bien que l'on pensait déjà d'Arkan et qui balance un metal puissant, riche, mélodique, accrocheur et doté d'une profondeur qui fait que l'on y reviendra plus d'une fois. Le groupe continue son chemin et progresse encore un peu plus sur "Lila H" qui envoie une fois de plus une série de morceaux percutants et efficaces à se mettre dans les esgourdes.


Murderworks
Décembre 2020




"Kelem"
Note : 17,5/20

Comme je dis très souvent dans mes chroniques, il est fort agréable de suivre assidument un groupe ou un label. Aujourd’hui, c’est plutôt la deuxième proposition puisque à ce jour, j'ai chroniqué toutes les sorties du jeune mais dynamique label lillois Overpowered Records. Et on ne va pas changer les habitudes, en ces jours pluvieux et gris j’ai le plaisir de porter à vos douces et délicates oreilles le nouvel album (le quatrième de leur carrière) des titis parisiens d’Arkan intitulé "Kelem".

Le groupe originaire de Paris fête en 2016 ses onze ans de carrière et on peut dire qu’il les fête de la plus belle des façons avec un album qui compte pas moins de 12 nouveaux titres (dont un instrumental) pour un peu plus de 50 minutes de metal résolument moderne où se croise la puissance de l’électrique à la puissance d’instruments traditionnels. Oui, les membres d’Arkan sont fiers de leur racines et il le font savoir tout au long de "Kelem", croyez-moi. Vous aimez la mythologie ? L’Histoire avec un grand "H" ? Vous pouvez y aller les yeux fermés.

Je dois vous avouer toutefois que je découvre la musique d’Arkan, son monde, son univers, et l’on peut dire que c’est loin de me déplaire. Je suis ravi de découvrir un groupe, comme je disais un peu plus haut, au son résolument moderne, à la production soignée et qui n’hésite pas à inclure aux côtés de grosses guitares, de grosses rythmiques, des instruments traditionnels (à l’image du titre "The Call"). Et puis que dire de l’excellent " As A Slave", très certainement le meilleur titre de l’album (mon petit préféré, vous l’avez compris) avec un chant féminin en soutien… Un délice. Arkan et Owerpowered, avec ce nouvel album, ont mis les petits plats dans les grands puisque l’édition digipack que j’ai présentement entre les mains est tout simplement magnifique avec à la fois un visuel signé Seth Siro Anton mais également un livret très soigné. Bref, un superbe objet à avoir dans sa collec’.

Si je résume bien la situation, on a : 1- un album très très intéressant musicalement, attirant même dirais-je et 2- un objet à avoir si on est amateur d’objet physique. Je crois que l’on tient un petit "must have" ! Franchement, elle n’est pas belle notre scène ? La réponse est oui, et n’oubliez pas une chose : "J’aime la musique, je la soutiens", profitez-en pour faire un petit tour sur le site d'Arkan ou sur celui d'Overpowered Records, histoire de vous faire plaisir. Bon eh bien je crois que je vous ai tout dit, ah non… 1.2.3, foncez !


Vince
Novembre 2016




"Sofia"
Note : 16/20

Troisième album du groupe Arkan et de leur mélange unique de metal et musique orientale. Pour ce nouvel opus appelé "Sofia", le groupe s'est orienté vers un style qui bouleverse totalement les albums précédents "Hilal" et "Salam". En effet, vous ne retrouverez plus autant de force et de puissance qui pouvaient nous faire headbanguer ou bien nous faire rentrer dans le pogo. "Sofia" nous plonge dans un style plus malsain et mélancolique, chose à laquelle le groupe ne nous avait pas vraiment habitués sur les précédents albums.

D'entrée, le chant féminin de Sarah couvre la plus grosse partie de l'album (le chant de Florent restant énormément en retrait excepté sur la piste "Wingless Angels"). On y reconnaît facilement ses intonations ainsi que l'instrumentation qui la suit toujours sans aucun souci sous des rythmiques restant orientales. Les compositions sont toujours aussi riches et variées et une nouvelle fois, l'impression de lassitude n'existe pas. Chaque morceau est une nouvelle facette à explorer avec pour la plupart des pistes instrumentales pouvant faire office d'interludes dans une ambiance orientale (tiens, ça me fait penser que certaines pistes de tous les albums confondus d'Arkan pourraient coller à l'ambiance du jeu vidéo "Assassin's Creed"). Pour en revenir à l'album "Sofia", l'envie d'écouter cet album du début à la fin est bien présente tellement nous voyageons dans différents rythmes allant de surprise en surprise. En plus de leurs compositions, Arkan continue à toujours garder cette identité avec leur qualité sonore qui m'avait rendu très vite accroc au groupe (les avoir vus en live avant de connaître leur album studio y est aussi pour quelque chose). Mais ce qui risque de dérouter les fans d'Arkan de la première heure, c'est justement ce côté malsain et mélancolique qui s'exprime. L'effet musical y est tellement fort qu'il pourrait presque nous prendre ou nous emporter dans un deuil. En effet, ce que l'on ressent nettement dans "Sofia" est que cet album a été réalisé avec bien plus que de la musique, mais avec de réels sentiments de deuil et d'une profonde tristesse qui se répercutent sur l'auditeur. Ressentir une telle sensation en écoutant l'album nous plonge vraiment dans un monde où la jovialité ne peut exister.

Alors, que dire de cet album qui possède des sensations qui n'auraient pu être de mise sur leurs précédents albums ? Eh bien qu'il vaut vraiment la peine d'être écouté pour son style unique si vous êtes fans du mélange de metal et musique orientale. De mon côté, je resterai plus accroc à "Salam" pour la musique pêchue qui se dégage de cet album.


JU
Juin 2014




"Salam"
Note : 18/20

Deuxième album du groupe Arkan mariant la musique folk orientale et le death metal. Après leur excellent premier album "Hilal", Arkan a renforcé son style de base en apportant un travail de qualité sonore et musicale. En effet, on ne peut qu’être charmé par le son tellement pur au niveau de tous les instruments. D’où vos oreilles ne souffriront pas le martyr et par conséquent, vous ne pourrez pas nier que l’enregistrement est de mauvaise qualité. Un bon point. Côté instrumental et vocal, c’est énorme ! Oui, je sais, résumer de cette façon n’est pas la meilleure façon de s’exprimer mais c’est la première impression qui m’est venue en écoutant "Salam" pour la première fois. Pour décrire ce folk death metal oriental, on se doit de rentrer dans une ambiance aux sonorités faisant penser à Orphaned Land.

La première piste "Origins" ne fait pas dans la littérature douce des contes de fées orientaux. En effet, une fois la guitare sèche jouée en introduction, les guitares saturées s'imposent accompagnées du chanteur Florent. Ce dernier possède toujours le chant rauque aussi puissant que dans leur précédent album "Hilal". De plus, des intonations musicales de guitares orientales plus discrètes mettent en valeur la piste. Mais cette fois-ci, Florent ne s'impose pas sur scène comme le chanteur leader. En effet, il est dorénavant au même niveau que le chant féminin de Sarah. Tout cet ensemble s'alterne avec force et puissance démontrant que le groupe a su évoluer de manière positive. Dans la piste "Inner Slaves", il y a de nouveau cette introduction de musique folk orientale qui va se couvrir par des riffs lourds sous un chant masculin en recul. Cette force du metal va s'atténuer doucement au moment où le chant féminin entame le couplet. Et le refrain repart dans une double pédale marquante avec la voix masculine hurlante. Le chant féminin revient mais toujours couvert par les guitares saturées du couplet qui va se calmer progressivement pour mieux repartir. Le plus marquant sont les intonations des voix qui s'alternent dans des tons vraiment accrocheurs et prenants. Pour "Deus Vult", le morceau est composé au niveau instrumental de la même structure que la première piste avec l'altercation chant masculin et féminin. L'âme instrumentale des pays d'Afrique du Nord y est toujours conservée et le chant masculin de Kobi Farhi aux sonorités classiques orientales s'ajoute suivant de près le chant rauque masculin de Florent. Pour l'instant, j'en suis à trois chansons décrites et déjà pour moi ce sont des incontournables dans le monde du metal. La lourdeur du metal combinée avec la musique des pays du Magreb signée Arkan est une réussite sur tous les plans.

Pour parler des pistes suivantes "Blind Devotion" et "Beyond Sacred Rules", et si vous avez apprécié les précédentes, alors vous n'aurez pas de mal à vous imprégner de ces chansons envoûtantes vous transportant dans un voyage sans fin au milieu du désert du Sahara. A noter pour la piste "Jerusalem - Sufferpolis", celle-ci est uniquement consacrée au chant de Sarah sous les guitares orientales ainsi que les percussions douces en harmonie avec son chant clair. Celui-ci continue dans les mêmes sonorités avec des moments poussés sous des guitares saturées bien lourdes. Une chanson douce et en même temps forte qui ne vous déconnectera pas de l'album de sitôt. La transition s'effectue par "Commun Ground" calmant la furie dévastatrice des pistes précédentes par des guitares claires et tout repart dans "Sweet Opium" avec le retour du chant masculin et féminin s'altérant toujours dans ce bonheur issu de la forgerie orientale death metal. Les pistes "Salam" et "Call From Within" oublient les guitares saturées au profit de l'instrumentation orientale acoustique classique où Sarah s'y adonne seule au chant. La batterie et la basse y sont mises en valeur de façon très évidente, permettant de ne pas oublier le style de musique dans lequel nous sommes toujours plongés. Ces deux pistes restent tout de même très calmes et reposantes même si une guitare solo saturée continue à nous bercer dans l’environnement metal. Quant à "Lightened Heart", il est grand temps de se réveiller car les riffs lourds viennent vous chatouiller les oreilles pour enchaîner sur "The Eight Doors Of Jannah" dans la même lignée que les premières pistes de l'album. Il n'y a pas à dire ni à contredire, Arkan possède vraiment la force et un style proprement à eux.

En plus d'avoir un gros son superbement travaillé ne crispant pas les oreilles, Arkan a tous les atouts pour s'imposer et se faire connaître au-delà de l'hexagone. Tiens, j'ai oublié de parler de la dernière piste "Amaloun Jadid II", ou plutôt des deux chansons uniquement instrumentales sur cette même piste. Elles marquent la fin de l'album avec des pistes orientales stylées BOF, histoire de montrer qu'Arkan a encore de la ressource et de l'énergie à revendre. Toutefois, j'espère qu'ils continueront à toujours en garder un grand stock notamment pour s'exporter et s'imposer au niveau studio et live sur la scène metal.


JU
Mai 2011




"Burning Flesh"
Note : 13/20

Arkan nous pond ici 6 beaux titres de death très lourd sur une galette très bien produite avec en petit bonus un joli artwork. Le death metal de ce quintette est carré et massif, mais manque à peine de vigueur que même les quelques solos de guitare ne parviennent pas à véritablement faire décoller. La voix est vraiment gutturale et la batterie blaste bien, mais l’ensemble reste timide et semble introverti. Cela gâche un peu les compositions dont les riffs sont vraiment puissants et variés. Si plus de place était accordée aux guitares, "Burning Flesh" se verrait peut-être insuffler une bonne dose d’énergie sauvage qui dévaste tout quand elle est utilisée à bon escient. D’un autre côté, les paroles des chansons abordent sans se cacher des thêmes sérieux comme les attentats et la religion. J’apprécie le dernier titre "Ray Of Hope" qui est le plus vigoureux, mais qui comporte aussi un message. Arkan parle d’irréversibilité de nos actes, mais cette chronique ne condamne en rien les quelques petits défauts de cet EP ; la scène ouvre d’autres dimensions, et Arkan doit certainement réussir à y trouver sa voie pour tous nous faire headbanguer. Affaire à suivre.


La Patte de l'Ours
Février 2007


Conclusion
L'interview : Florent

Le site officiel : www.arkan.fr