Le groupe
Biographie :

Originaire de Bordeaux le groupe sort sa première démo en 2006 pour deux années plus tard, proposer un premier album autodistribué et enregistré par Franck Hueso (Hacride, Inside Conflict, Hellmotel) : "Among Wolves". A peine un an passe avant de pouvoir découvrir "Blank Solstice", toujours enregistré par Franck Hueso, sur Maximum Douglas Records. Christophe (batterie) décide alors de quitter le groupe et se fait remplacer par Mike (Pretty Mary Dies). Il faut ensuite attendre 2012 pour que le groupe nous livre "Crimson Shades" enregistré par l’éternel Franck Hueso. Appollonia revient avec un quatrième album, "Dull Parade", en Octobre 2014.

Discographie :

2006 : Démo
2008 : "Among Wolves"
2009 : "Blank Solstice"
2012 : "Crimson Shades"
2014 : "Dull Parade"


Les chroniques


"Dull Parade"
Note : 16,5/20

N’ayant jamais entendu parler d’Appollonia et ce malgré ses quatre albums studio, c’est sans appréhension et avec des oreilles fraiches que nous découvrons ce power trio originaire de l’Aquitaine. Formé en 2005 par Vincent Méry (chant * guitare), Olivier Grivel (basse) et Christophe Grichon (batterie – remplacé depuis par Mickaël Martin), le groupe nous propose sa quatrième réalisation longue durée, sous le couvert de sa propre structure Appollonian Industries. Confiné à l’autoproduction (par choix ou non, je ne le sais), les Bordelais méritent pourtant un tout autre statut et une bien meilleure reconnaissance tant "Dull Parade" est une véritable réussite. Cet album ne ferait pas tâche au sein du catalogue de labels modernes comme Send The Wood ou Klonosphere.

Sous la protection du fier paon arborant la pochette du digipack, Appollonia nous offre "Dull Parade", un album que l’on qualifiera tout simplement de rock. Un rock multi-facettes, riche, varié et coloré, renfermant de nombreuses subtilités d’écriture et d’interprétation. Les influences sont très nombreuses mais parfaitement intégrées, Appollonia ne sonne ni vraiment hard, ni vraiment stoner. Ni vraiment metal, ni vraiment alternatif. Appollonia forge son son dans un moule unique, retrouvé dans une vieille usine des années 90, où d’autres métallos comme Deftones, Alice In Chaines, Monster Magnet ou Smashing Pumpkins se sont égarés. Les chansons sont toutes excellentes et ont chacune leur propre identité, de petites perles rock / hard / alternatif, racées et puissantes ("Everest", "Strange Blooms"), très efficaces ("On A Bed Of Sulphur", "Ammunitions Please") regorgeant toujours de mélodies fines mais furtives. Le tryptique de chansons finales lorgne plus vers le rock indé / alternatif mais n’en demeure pas moins interessant et de très haute qualité. Une mention spéciale à la ballade "Anelace", placée en avant-dernier et inattendue, une magnifique chanson mélancolique, quoique bien trop courte à notre goût, rappelant Placebo avec son phrasé et son rythme electro.

Le grand gagnant de cet album est sans nul doute Vincent Méry, qui exprime toute sa mélancolie et ses expériences via des soli de toute beauté, à l’émotion palpable et des leads de guitare toujours déchirants, à forte tension dramatique, et qui ajoute une forte valeur ajoutée aux compositions, rendant cette musique très vivante. Un petit mot également pour les paroles torturés et évocatrices, très bien écrites et qui ne sauraient être autre chose que la trame de ces chansons, petites pépites de rock sombre et classieux. Le timbre de voix de Vincent Mery est très particulier, dilué entre passion suave et torpeur narcotique, mais ce chant est franchement bon, personnel et affirme le groupe dans sa position originale.

En résumé, une excellente découverte que ce "Dull Parade", subtile, profond et maîtrisé par un groupe qui gagne à percer sur la scène nationale. A l’image de la pochette de l’album avec ce paon au plumage bleuté et à la queue aux intriguants motifs, baignant dans une clarté lunaire, voilà un disque à la beauté sombre et étrange renfermant bien des secrets.


Man Of Shadows
Novembre 2014




"Crimson Shades"
Note : 17,5/20

Pour être tout à fait sincère je n’étais pas extrêmement confiant quant au contenu de ce "Crimson Shades". Tout d’abord parce que je ne connaissais absolument pas Appollonia mais surtout parce que l’artwork qui l’accompagne ne m’inspirait guère bien que très soigné. C’est donc armé de curiosité et d’un regard pensif, vide, que ma patience laisse défiler la longue introduction de "Porcelain Whales" avant d’éclater en un jouissif riff rejoint sans trop attendre par une voix brutale, noire.

Au-delà de la surprise que représente cette bonne première approche, Appollonia nous en réserve une seconde, du chant en clair, très beau, très juste, et qui a parfaitement sa place dans la musique des Bordelais. Le groupe décide de nous malmener encore un peu plus en poursuivant avec "Redeemer" doté d’une lourdeur dynamique où la basse joue un rôle prépondérant d’autant plus qu’on a la chance d’avoir un son qui retransmet plutôt bien ce qu’il y a à écouter. Mais… mais… qu’est-ce que c’est que ce délire pseudo-pop en plein milieu là ? J’adore ! Ils commencent sérieusement à m’interpeller, si ce n’est me plaisent ces "Appollons". Transition parfaite avec "The Crooked Monarch" qui pourtant se démarque par son côté barré et son travail sur le chant qui fait respirer le morceau à tel point qu’on est assez tenté de l’écouter en boucle et de marquer le rythme en levant le bras droit en l’air. On ne finit pas d’en découvrir avec quelques notes de guitare sèche accompagnant un titre plus lancinant, langoureux, moins enjoué mais pas sombre dans l’excès. Il s’agit de "Of Stillness And Space". Timidement, "Heirs And Assigns" prend la suite, dans un registre relativement similaire, mais davantage planant, aérien même dans les parties où s’invitent la distorsion. Ce même morceau qui au bout de quelques minutes nous balance dans les oreilles des sonorités plus hardcore. C’est "Muninn" et une sorte de hardcore’n’roll parfaitement ficelé, sujet d’un plaisir d’écoute très agréable qui nous fait une nouvelle fois profiter du son de leur fidèle Franck Hueso. Le travail fournit n’étant bien entendu que remarquable, même lorsqu’on lui trouve quelques petites imperfections ici et là. On arrive déjà au dernier titre, certes, mais qui dure plus de onze minutes. "Sol" n’apporte rien de nouveau que ce soit en termes de technique ou d’originalité, cependant il résume un peu à la manière d’une quatrième de couverture, l’univers du groupe. Ceci ne retirant en rien l’intérêt du titre puisqu’il est composé avec le talent de ces prédécesseurs.

C’est une très belle découverte pour moi et j’espère qu’elle le sera aussi pour certain d’entre vous. Ce "Crimson Shades" rafraichit gentiment les oreilles sans forcément jouer des extrêmes, ça se digère comme une mousse en terrasse par une chaleur étouffante.


Kévin
Mai 2012




"Blank Solstice"
Note : 17/20

Jonglant subtilement entre le mélo et la violence efficace du hardcore, Appollonia tire son épingle du jeu bien trop encombrant des groupes de hardcore d’aujourd’hui. Les parties de chant hardcore sèches et terre à terre évoluent en lentes compositions sonores avec une légèreté et une aisance digne d’un très bon groupe ("Acrobat"), d’autre part le chant parfois hurlé, parfois plus clair et vraiment bien maîtrisé, beaucoup de passages font l’effet d’un calme très bruyant qui mute en chaos de chant et batterie lourde mais bien calibrée ("Thirty Cents Judas").
Mon petit bémol perso se prononcera sur les parties parfois trop longues et moins compréhensibles en chant crié ("Gospel Of The Dead Earth"), heureusement très vite relayées par ce chant clair qui m’a très vite séduite. Bref, je vous conseille "Blank Solstice" car Appollonia mérite d’être écouté, pour apprécier leurs mélodies l’originalité et la complexité de leurs morceaux et tout simplement pour découvrir ce plus si nouveau groupe si vous n’en avez pas déjà eu l’occasion.


Lenore
Décembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.appollonia.fr