Le groupe
Biographie :

Né à Toulouse en 2010 du désir de développer son identité musicale au sein de la scène metal, A Plane To The Void évolue dans un registre groove-metal deathcore. Après avoir enregistré un premier EP, "Memento Mori" chez David Castel (Manimal, Psykup), le groupe prépare un nouvel album "Commedia" pour 2015. Faisant honneur aux sonorités brûlantes et rageuses des guitares 8 cordes, l’album sort sur le label Send The Wood Music.

Discographie :

2011 : "Memento Mori" (EP)
2015 : "Commedia"


Les chroniques


"Commedia"
Note : 17/20

A Plane To The Void est un groupe toulousain de djent. Leur musique s'inspire autant du metal progressif que du hardcore ou du death. Leur première sortie est un EP, paru en 2011, intitulé "Memento Mori". Il mettait déjà bien en avant le talent et la technique du groupe mais les compositions et la production n'étaient pas aussi bonnes que pour leur premier véritable album, paru le 16 Février 2015. En effet, "Commedia" bénéficie d'une qualité de production assez exceptionnelle... Il a été enregistré et mixé au Studio Antistatic (Psykup, Manimal, Nojia...) par David Castel, dit Vidda. Le mastering, quant à lui, a été assuré par Yannick Tournier. Aucun instrument n'est laissé derrière. Le son est lourd, épais, froid et le rendu général est net et d'une grande cohérence.

"Limbus" ouvre l'album. Après un sample ambiant angoissant, l'avalanche sonore se déverse sur nous. Ce premier morceau pose les bases de ce que sera l'album. Tout est basé sur le décalage rythmique, les asymétries et l'utilisation courante des dissonances. La section de cordes et la batterie forment un bloc sonore d'une épaisseur et d'une précision impressionnantes. La voix caverneuse de Raphaël vient se poser sur le tout, tantôt death, tantôt core, elle ajoute au côté massif de la musique. Les riffs de chaque morceau sont particulièrement efficaces, souvent peu mélodiques mais très rythmiques. Le jeu basse / batterie et guitares y est chirurgical comme sur l'excellent "Phlegias". Il s'agit probablement de l'un des meilleurs morceaux du disque. La première partie rappelle sans hésiter Meshuggah, tant par la voix que par le jeu instrumental. Son centre est un pont, quasiment a capella, suivi par un brutal changement de tempo et une sorte de mosh part où les guitares oscillent entre note grave et dissonances dans les aigus, instant particulièrement bien pensé et efficace.

L'autre grand morceau de ce disque (disons plus grand que les autres, qui le sont déjà pas mal) est "Furies". Longue plage de 8 minutes où Julien Cassarino de Psykup, Manimal et Rufus Bellefleur vient prêter main forte à Raphaël pour un duo vocal surpuissant. Ce morceau oscille entre des parties plutôt ambiantes et d'autres bien plus violentes où les voix s'entremêlent pour rendre un aspect quelque peu étouffant mais des plus intéressants. A Plane To The Void n'est pas que dans la violence et la technique, presque tous les morceaux du disque sont ponctués de passages ambiants, en son clair, quasi planants. Ces passages surprennent et reposent, ils tombent souvent à l'instant nécessaire, au moment où on ressent le besoin de souffler. Mais ce n'est pas ce souffle bienfaiteur, ce souffle calme et posé... C'est un souffle angoissant où cris désespérés et dissonances continuent de percuter l'oreille. En plus d'être servis par une technique irréprochable à tous niveaux, les titres de "Commedia" bénéficient d'une qualité de composition rare. Dorian Dutech a réussi à donner un sens àa ses morceaux et une cohérence à l'album. Il joue tantôt sur la froideur et la technique très poussée tantôt sur l'aspect angoissant et oppressant, notamment avec les divers changements de voix et de timbres et l’utilisation de samples discrets mais bien pensés...

Le djent est souvent un style où la technique est tellement prédominante qu'elle ne laisse pas place aux émotions alors que "Commedia" est un juste milieu entre les deux. C'est sûrement l'une des choses les plus appréciable de ce disque et ce qui le rend vraiment différent de ce qui a déjà été fait. L'album se clôt sur "Cocytus", un morceau lourd, complètement instrumental, au tempo lent et pesant mais qui nous laisse parcourus de frissons... Voilà un groupe très prometteur. A Plane To The Void nous livre un album de haute qualité, tant techniquement qu'au niveau de la production. Il ne dénoterait pas aux côtés des plus grands du genre...


Thomas
Février 2015




"Memento Mori"
Note : 17/20

Totalement futuriste et ornée de belles couleurs, A Plane To The Void séduit d'entrée par la pochette de "Memento Mori". Introduit par "The Obstacle's Passion", l'EP débute sur quelques notes légères rapidement remplacées par un mid-tempo où une voix particulière mais pas désagréable se pose, pas pour très longtemps puisqu'une grosse voix bien virile vient la déloger ! Le morceau puise dans diverses influences et le groupe en tire une originalité certaine et cohérente. Mais attendons la suite pour s'avancer davantage.

La brutalité reste de la partie avec "The Holocene Extinction", c'est musicalement intéressant et les vocaux posés intelligemment mais le groupe percute également quand il travaille dans un registre d'émotions différent. A savoir le regret, la nostalgie, la mélancolie, des sonorités et des émotions bien plus post-hardcore que la fin du premier titre laissait présager. Des émotions renforcées par un titre instrumental court mais réussi intitulé "Errare Humanum Est". Ne laissez pas trop vos oreilles refroidir puisque "Omote And Ura" assomme pour nous emmener un passage vocal clair où la guitare paraît déstabilisante. Bancal de prime abord, le titre étale sur vos tympans une panoplie musicale et émotionnelle complète, originale et assumée pendant près de neuf minutes ! Ce premier effort s'achève sur "Ars Moriendi" qui reprend bien entendu le concept des morceaux précédents en nous calant tout de même un passage jazzy s'intégrant dans un morceau où la voix beaucoup plus postcore, limite screamo fait à nouveau des siennes.

A Plane To The Void est impressionnant de maturité pour un premier enregistrement. Le groupe parvient à réussir l'exercice difficile de naviguer entre les émotions en basculant de styles à d'autres. Le tout agrémenté d'un très bon son pour un premier EP. Voici un groupe qui mérite une reconnaissance plus élevée, mais ça n'est que le début, laissons leur le temps de poser leurs marques.


Kévin
Novembre 2011


Conclusion
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