Le groupe
Biographie :

AntropomorphiA est un groupe de death metal hollandais formé en 1989, reformé en 2009, et actuellement composé de : M (batterie / Flesh Made Sin, ex-Legiah), F (chant, guitare / ex-Solutions, ex-Crustacean), Jeroen Pleunis (basse / ex-Villainy) et J. (guitare / Acrostichon, Razend, ex-Age Of Agony, ex-Outburst, ex-Crustacean, ex-Master). AntropomorphiA sort son premier album, "Pure", en 1998, suivi de "Evangelivm Nekromantia" en Octobre 2012 chez Metal Blade Records, de "Rites Ov Perversion" en Septembre 2014, de "Sermon Ov Wrath" en Février 2017, de "Merciless Savagery" en Avril 2019, et de "Devoid Of Light" en Mai 2025 chez Testimony Records.

Discographie :

1993 : "Necromantic Love Songs" (EP)
1998 : "Pure"
2012 : "Evangelivm Nekromantia"
2014 : "Rites Ov Perversion"
2017 : "Sermon Ov Wrath"
2019 : "Merciless Savagery"
2025 : "Devoid Of Light"


Les chroniques


"Devoid Of Light"
Note : 18/20

AntropomorphiA perce les ténèbres avec son sixième album. Malgré quelques années assez silencieuses, Ferry Damen (chant / guitare), Jeroen Pleunis (basse, ex-Villainy), Marco Stubbe (batterie, Flesh Made Sin) et Jos van den Brand (guitare, Acrostichon, Razend) signent avec Testimony Records pour dévoiler "Devoid Of Light".

"The Withering Stench Of Hope" frappe en premier et nous met face à un son certes ancré dans un death metal solide et complété par des parties vocales massives, mais qui n’hésite pas à régulièrement piocher du côté du black metal pour renforcer sa férocité. Le solo sanglant complète à la perfection le son brut, puis "Devoid Of Light" prend la suite en mettant l’accent sur des leads perçants pendant que la rythmique se déchaîne à grands coups de double pédale sous les vociférations caverneuses de Ferry. "Funeral Throne" prend la suite avec une férocité latente qui ne mettra que quelques secondes à nous faire remuer le crâne grâce à une approche old school sauvage, puis c’est "In Writhing Rapture" qui nous enveloppe dans sa brume ténébreuse avant de nous molester lentement.

Les harmoniques restent présentes tout au long du morceau, ne se taisant que pour laisser l’accélération frapper avant de nous mener à "Cancerous Bane" où l’atmosphère est relativement pesante, presque même étrange entre deux parties plus directes et brutales. Le son devient à nouveau très mystérieux avec l’introduction d’"Unending Hunt", mais le groupe reviendra très vite à sa violence habituelle qu’il teintera parfois de mélodies entêtantes qui s’allient toujours naturellement aux riffs solides tout comme sur "Ash Drapes The Earth" qui joue principalement vite tout en sachant ralentir pour tisser les leads angoissants. "In The Shade Of The Devil's Horns" va créer une atmosphère imposante presque majestueuse avant de lâcher les rênes, ce qui rend le morceau extrêmement accrocheur avant de passer par un sample de pourriture, puis le solo final avant "Triumphant Death" qui va faire renaître une lenteur pesante tout en lui donnant une touche assez épique tout au long de cette ultime composition.

La violence sonne comme une évidence chez AntropomorphiA qui nous offre après un temps d’absence un excellent album. ? mêle habilement des sonorités massives avec une approche très sombre et parfois même old school.


Matthieu
Mai 2025




"Merciless Savagery"
Note : 16/20

Amateurs de guitares saturées et de hurlements en tous genres, AntropomorphiA vient de sortir "Merciless Savagery", son cinquième album. Dans la plus pure tradition du death metal, M (batterie, Flesh Made Sin), F (guitare / chant), S (basse, Flesh Made Sin) et J (guitare, Acrostichon, Razend) se sont unis pour donner un résultat plutôt intéressant. Et même si la formation néerlandaise a connu une séparation de dix années qui a pris fin en 2009, leur motivation est présente !

On attaque fort avec un "Merciless Savagery" tout en blast et en riffs sales. Les amateurs du genre seront comblés en quelques secondes, bien que ce titre soit tout de même très accessible pour un public qui découvrirait le death metal occulte d’ AntropomorphiA . Et même si le tempo ralentit un peu, la puissance ne part jamais bien loin. Un peu trop vite, les Néerlandais enchaînent sur "Requiem Diabolica", un morceau qui emprunte aussi bien au son old school avec une double pédale martiale qu’à des influences black metal plus axées sur un son lead perçant, alors que le chant ne perd absolument pas en force et en présence. Troisième morceau, "Womb Ov Thorns" est également un peu plus ambiant que les autres, bien que surmonté par une batterie lancée à pleine vitesse. Et si la violence reste le maître-mot, les riffs du combo sont planants.

On reste dans cette ambiance sombre pour "Cathedral Ov Tombs" et son introduction aérienne qui nous amènent à des riffs lents et lourds, qui laissent parfois place à une éruption de brutalité. Et ce n’est qu’après sept minutes de son que la pression ne retombe sur "Apocalyptic Scourge", un titre rapide et bref mais pas sans impact. Pendant un peu plus de deux minutes, les quatre musiciens nous matraquent littéralement sans relâche. Vous vous en êtes remis ? Parfait, car "Wailing Chorus Ov The Damned" et sa guitare au son clair prennent la suite. Les amoureux du son dérangeant, effrayant et progressif vont autant savourer l’introduction que le morceau en lui-même, puisque c’est tout simplement une tornade de son saturé qui fonce sur nous.

Pas si différent que ça, "Luciferian Tempest" est également un morceau très efficace et qui mettra vos nerfs à rude épreuve si par pure folie vous avez déclaré ne pas souhaiter bouger votre nuque sur cet album. Et petite particularité, la douce voix de Farida Lemouchi (Molasses, ex-The Devil’s Blood) viendra se greffer au mélange pour un final d’anthologie. Une fois le rituel achevé, "The Darkest Light" prend la suite et renoue avec un death old school brut de fonderie, avec un petit jeu de cymbale qui fait toujours son effet, avant de terminer l’album sur la non moins grandiose "Unsettling Voices". Agrémentée de quelques effets ambiants, cette composition est pour moi celle qui mélange le mieux les deux aspects de la formation.

Si les forces occultes de ce monde avaient prévu de prendre un peu de repos, "Merciless Savagery" a probablement troublé leur sommeil. AntropomorphiA a réussi avec ce cinquième album un rituel sombre, puissant et d’une efficacité redoutable qu’ils nous déversent en pleine face sans modération.


Matthieu
Juin 2019




"Sermon Ov Wrath"
Note : 15/20

AntropomorphiA est un groupe de death metal formé en 1989 aux Pays-Bas. Il est composé de Ferry Damen (chant, guitare), Jos van den Brand (guitare), Marco Stubbe (batterie) et Marc van Stiphout (basse). Le groupe sort le 24 Février son troisième album "Sermon Ov Wrath", chez Metal Blade Records.

L’album commence plutôt bien avec "Sermon Ov Wrath", titre éponyme. On est dans du death agressif et rentre-dedans, avec de gros riffs tranchants et répétitifs. Le chant est guttural, juste ce qu’il faut. Le son est très old school, et le rendu est plutôt sympa. On continue dans ce voyage au cœur des années 90, où le death était loin de faire dans la dentelle. "Suspiria De Profundis" s’enfonce un peu plus dans la noirceur, la batterie blaste frénétiquement, sur un lit de guitares gargouillantes. La basse, assez mise en avant sur ce morceau, est gérée d’une main de maître et apporte le détail qu’il manquait à ce morceau pour totalement délivrer son message. La pression redescend d’un cran, "Murmur Ov The Dead" fait dans un autre registre, celui du morceau plus lent et également plus recherché. Le mur de guitares est toujours là, mais plus groovy. Lui non plus n’invente rien dans le death, mais dégage une atmosphère, une aura puissante.

Jusque là, AntropomorphiA reste dans ce qu’il fait le mieux, et ne s’éloigne donc pas des sentiers battus du death traditionnel. Pour ceux qui ne versent pas là-dedans, pas de panique, l’album va prendre une toute autre direction, et ce sans qu’on s’y attende. Après "Ad Me Venite Mortui", un interlude d’une minute de guitares très solennelles, s’ensuit "Crown Of The Dead" dans une parfaite continuité. Ce morceau de presque huit minutes est lui aussi empreint d’une certaine gravité dans l’exécution. Et, bien qu’il soit relativement long pour un morceau death, on ne s’ennuie pas une seconde. Le groupe a même eu l’idée judicieuse d’incorporer des voix féminines dans cette composition fine et bien ficelée. Vous l’aurez remarqué, là, nous sommes bien loin du lavage de cerveau du début de l’album ! On reste dans la même veine avec "Within Her Pale Tomb Ov Putrid Lust", plus accessible à l’auditeur "non averti". Il commence par une intro de basse et de guitare, et part en envolée teintée de mélancolie. Cependant, et malgré la qualité de ce morceau, je n’arrive pas à accrocher réellement. Tout comme "Sinful Rapture", présent dans cet album, il manque encore une fois – car c’est là toute la difficulté de la composition musicale -, ce petit plus qui fait qu’on l’écoute sans s’en lasser. L’épopée mélodique se poursuit, "The Blistering Splendour Ov Darkness" est lisse et n’a pas un poil qui dépasse. Et ce n’est pas à connotation péjorative, car il est très bien fait. Entre riff catchy et chant efficace, on en a pour notre argent !

Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin ! "In Bestial Decadence" ne déçoit pas, bien au contraire ! A l’instar de "The Blistering Splendour Ov Darkness", elle est rythmée et entraînante. Malgré cela, on hume à nouveau les effluves du death 90’s. Même si le groupe ne se débrouille pas trop mal en voulant sonner plus moderne, son pouvoir de composition dans le domaine est tout de même moins marquant. Le rapport de force entre ces deux opposés est cependant parfaitement équilibré ici. C’est pour moi un des titres les plus efficaces de cet album, il le conclut donc en toute beauté.

Trois ans après "Rites Ov Perversion", AntropomorphiA revient avec un album qui envoie du lourd ! "Sermon Ov Wrath" est au final un album assez éclectique, avec des morceaux prenant parfois des directions très différentes, on navigue ainsi entre différentes ambiances et ressentis. De plus, le groupe a creusé plus profondément dans le death metal, pour en sortir des compositions nouvelles, plus modernes et tout aussi appréciables pour la plupart. L’ensemble est bon sans pour autant atteindre l’excellence, mais ce n’est pas bien grave, car on passe un bon moment en l’écoutant, et c’est le plus important !


Candice
Mars 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/antropomorphia