Le groupe
Biographie :

Antropofago est un groupe de brutal death metal basé dans le Sud Est de la France. Le projet est lancé en 2007 avant de vraiment émerger en 2009 suite à un changement de line-up et de nom. Cependant, la direction musicale n'a pas changé : un brutal death laissant place aux mélodies et aux riffs accrocheurs. Le line-up se complète en 2009 avec un nouveau bassiste. La démo "Antropofago" sort au début de l’année 2010, avec au chant Melmoth The Wanderer, et rencontre un franc succès. La vidéo "Ravenous" est tournée quelques mois plus tard. En Avril 2010, Robin (batterie) quitte le groupe, et Vincent (Twilight Opus, Seelentod) le remplace aussitôt. Le groupe se met alors à enregistrer "Beyond Phobia", son premier album, et fait découvrir ses morceaux sur scène. En Octobre 2010, Sebastien (guitare), quitte à son tour Antropofago, et le groupe décide de recruter Hugo Mermet Bouvier, leur luthier et guitar-tech, en tant que guitariste de session, pour les concerts. Entretemps, le label hollandais Miceli Records vient à eux, et leur propose de distribuer leur musique. En Août 2015, Antropofago sort son deuxième album, "Æra Dementiæ", chez Kaotoxin Records avec cette fois Clément Roig comme second guitariste et Alaric Déléris à la basse. En Janvier 2021, Antropofago est de retour avec "A Propensity For Violence... Cruelty Enslavement", reprenant l'EP de 2018 avec notamment Loïc "Trivette" au chant (Redeeming Torment, ex-Ataraxis, ex-Kronos, ex-Diluvian, ex-Mehtnakriss).

Discographie :

2010 : "Antropofago" (EP)
2011 : "Beyond Phobia"
2012 : "Between Fear And Madness" (EP)
2015 : "Æra Dementiæ"
2018 : "A Propensity For Violence" (EP)
2021 : "A Propensity For Violence... Cruelty Enslavement"


Les chroniques


"A Propensity For Violence... Cruelty Enslavement"
Note : 18/20

Antropofago vient nous violenter en ce début d’année. Créé en 2007 en France, le groupe composé de Gordon Huillery (guitare, ex- Deep In Hate), Clément Roig (guitare, Mysticisme, Sunnudagr, Opprobre), et récemment rejoints par Théophile Cabaret (batterie, Ezox) et Eris Capdeville (chant, Caligula, Beneath An Obsidian Sky), nous offre "A Propensity For Violence... Cruelty Enslavement", leur troisième album. A noter que la basse a été enregistrée par Alexis Ruinier, le premier bassiste du groupe.

Vous l’aurez compris, l’album est principalement composé des morceaux de leur dernier EP en date, "A Propensity For Violence", et c’est avec joie que l’on retrouve les rythmiques grasses, groovy et très violentes, enregistrées avec Loïc “Trivette” (ex- Kronos) au chant, que l’on connaît déjà, et sur lesquelles vous avez peut-être déjà violenté votre voisin de concert. Six morceaux d’une incroyablement puissants, dont une reprise de Machine Head (qui m’a personnellement permis d’apprécier pour la première fois le groupe américain), créés dans la plus pure tradition de violence. Je relèverai surtout "Transhumanism (A Propensity For Violence)" et "Spawn The Teratism", qui sont pour moi deux monuments de la discographie du groupe, séparés par "Descent", une douce et sombre instrumentale.

Quatre autres morceaux sont présents à la suite des six premiers, permettant au combo de nous montrer que les années qui séparent la sortie de l’EP de l’album n’ont pas été perdues, bien au contraire. "The Eyewitness" et "The Protagonist" viennent compléter ce tableau de violence grasse et millimétrée avec des riffs puissants et sombres, une basse qui s’exprime pleinement, des frappes rapides, et surtout ces pointes de technicité assommante. Mais comme annoncé précédemment, le groupe a changé de chanteur. Et cet album est une sorte de passage de flambeau, car c’est Eris Capdeville que l’on entend rugir sur "Horror Prevails" et "Misanthropic Whispers", les deux derniers morceaux de l’album. Piochant dans des éléments grind (surtout au niveau de la voix) tout en restant sur la base imposante du groupe, ces compositions seront probablement celles qui vont retourner les salles françaises ! Et ce bassdrop sur le dernier morceau… impérial !

Antropofago a évolué, et le groupe est en pleine forme ! "A Propensity For Violence... Cruelty Enslavement" permet au groupe de nous frapper à nouveau là où ça fait mal tout en présentant à la fois de nouveaux titres mais également son nouveau line-up !


Matthieu
Janvier 2021




"Æra Dementiæ"
Note : 18/20

Bien que certaines personnes puissent s'estimer un peu lassées, voire blasées du death, on réussit tout de même à dénicher certains groupes qui parviennent encore à faire preuve d'originalité en cette année 2015, comme en témoigne Antropofago. Ce jeune groupe formé dans le sud de la France délivre un death à la fois très technique et très brutal. Loin d'avoir le cul entre deux chaises, il réussit au contraire un excellent mélange parfaitement dosé, qui mérite une belle reconnaissance.

Quatre années après leur premier album, qui laissait déjà présager un bel avenir, les revoilà, cette fois-ci chez nos amis de Kaotoxin Records, pour casser la baraque. À la frontière entre un Necrophagist et un Nile version frenchy, Antropofago s'illustre par une excellente ambiance, très malsaine, sombre, comme le prouvent à merveille leurs lyrics, qui tournent autour de la démence et autres problèmes psychiatriques. Indéniablement, le groupe a gagné en maturité, en professionnalisme je dirais même, ainsi qu'en talent, tout simplement. On saluera aussi la présence de quelques guests sur cet opus : Laurent Chambe (Nephran-Ka), Aara (Savage Annihilation), Benoit Jean (Insain) ou encore Nicolas Alberny (Gorod). Ce travail parfaitement abouti permet d'accoucher de pistes originales, glaciales (un petit côté scandinave parfois, comme sur "The Other Me"), qui ne laissent jamais place à l'ennui. La technicité de haut niveau se ressent bien évidemment au niveau des riffs (mélodieux mais très violents), mais aussi, et presque surtout j'ai envie de dire, au niveau des coups de blast infernaux qui viennent merveilleusement bien zigouiller nos oreilles. Écoutez "Body Cell", vous n'en sortirez pas indemnes ! Même l'intro vaut le détour, puisqu'elle annonce immédiatement l'atmosphère lugubre qui sera nôtre durant toute l'écoute de ce petit bijou.

Si je devais trouver un reproche à faire, il serait infime et porterait sur le chant. En effet, on en prend tellement plein la vue avec l'instru, qu'à côté de ça, la voix pourrait peut-être sembler un peu faiblarde à certains moments, pas dans le sens "trop molle" (coquin) mais juste en manque de hargne, d'explosion de rage, de torture venue du fond de la gorge. On peut illustrer ces propos grâce à "Encounter With The Doppelgänger", qui néanmoins reste une très bonne piste. Le bilan est on ne peut plus positif, puisque Kaotoxin Records parvient une nouvelle fois à dénicher une perle rare made in France qui risque de faire parler d'elle d'ici peu.


Grouge
Août 2015




"Beyond Phobia"
Note : 15/20

Antropofago est un groupe issu du Sud de la France. Avec un nom pareil on aurait pu penser à un groupe de grind voire à un film d'horreur de Lucio Fulci mais non, on a droit à du brutal death pour mon plus grand plaisir. Après une courte intro on rentre dans le vif du sujet, 38 minutes et 1 seconde (c'est pas de la précision ça ?) de brutalité. Les tempos sont très rapides, rythmés pas des blast beats et de la double pédale à foison. Pour ceux que cela peut rassurer, par moments ça ralentit légèrement mais juste un peu, hein ! Le batteur est bien précis et conserve un bon groove malgré les murs de double et de blast. Les guitares, quant à elles, riffent sévèrement et ont un niveau technique élevé et n'oublient pas de taper dans les harmonies survoltées. La basse, quant à elle, est malheureusement un peu trop étouffée dans le brouhaha mais sur certains titres on ressent très bien sa présence. La voix est dans un mix growl / hurlé, pas vraiment gutturale mais bien maîtrisée dans son ensemble et chose à noter, les paroles sont très bien articulées. Le problème de cet album c'est qu'il n'est pas très original, un peu trop "déjà entendu" même si le sujet est parfaitement maîtrisé. La production sonore est de très bonne facture et la pochette est sympa sans plus. Au final, je dirais que 38 minutes ça peut paraître court mais dans un tel contexte c'est juste suffisant, un album du même acabit durant une heure aurait pu être chiant s'il n'avait pas été plus varié. Donc un bon album mais pas très original ni sur le fond ni sur la forme, ce qui en fera sa qualité ou son défaut selon ce que vous recherchez.


Danivempire
Janvier 2011


Conclusion
L'interview : Gordon

Le site officiel : www.facebook.com/antropofago.deathmetal