Le groupe
Biographie :

Anthon Norwell est le projet du même Anthon Norwell (instruments, chant, batterie, programmation / Anthon Norwell Experiment). Le premier album, "Victoria", sort en Juin 2021 avec la participation de Martial Prevel (chant sur le morceau "Shaman's City").

Discographie :

2021 : "Victoria"


La chronique


Quand je vous disais qu'Anthon Norwell était prolifique, je ne mentais pas puisque voici déjà son troisième album depuis le début de l'année ! Celui-ci sort sous son nom, s'appelle "Victoria" et comme d'habitude, c'est un album concept qui va naviguer dans les terres du rock progressif, entre autres. Un tueur en série, un père qui sombre dans la folie après avoir perdu sa fille entre les mains de ce tueur, des expérimentations psyché avec des shamans, l'ambiance promet d'être joyeuse une fois de plus !

"He Kills On The Way" ouvre l'album et pose effectivement une ambiance assez sombre à grands renforts de claviers pour appuyer les riffs glauques et les harmonies vocales qui se chargent d'assurer le côté accrocheur. Un premier morceau en guise d'introduction puisque celui-ci n'atteint pas les trois minutes et laisse donc vite la place à "Victoria" et sa mélancolie prégnante. L'orientation penche une fois de plus vers le rock plutôt que vers le metal et les amateurs de puissance brute doivent commencer à savoir que ce n'est pas par ici qu'ils trouveront leur compte. Ce sont bien les mélodies et surtout les émotions qui dirigent sur ce nouvel album qui fait d'ailleurs la part belle à un son assez clair pour les guitares, la distorsion à outrance n'aurait pas été raccord avec le propos. Qui dit album concept dit évidemment morceaux qui s'enchaînent et album pensé comme un tout, c'est encore le cas ici et ces douze morceaux forment un unique bloc séparé en plusieurs pistes. "Without You", avec ses ambiances plus space et torturées, reflète plutôt bien la folie dans laquelle tombe le personnage principal et prépare bien le terrain pour "I Want To Believe" qui pousse ce genre d'ambiance encore plus loin. Les accords toujours en son quasiment clair se font plus dissonants et posent un climat plus glauque que les claviers viennent discrètement appuyer. Globalement, si l'univers d'Anthon Norwell vous est familier, vous allez vite retrouver vos marques, on reste dans la même veine rock progressive. Ce sont les ambiances qui se font un peu plus sombres cette fois pour mieux coller au concept, apportant par là même une variété salutaire.

Anthon Norwel est en train de construire un univers à travers ses différents projets mine de rien, on retrouve toujours la même patte mais jamais de la même façon. C'est parfois plus rock, d'autres fois plus metal, mais le bougre commence à se constituer un monde qui se montre sous une facette différente suivant le projet. Vu de l'extérieur, cela peut paraître difficile à suivre tant il est prolifique, sans compter que l'on peut se perdre sous les différents noms de projets (un peu comme Devin Townsend s'amusait à le faire il y a quelques années). Mais une fois plongé dedans, on comprend que tout ça fait partie d'un même ensemble et qu'Anthon Norwell a décidément une patte à part dans le paysage musical actuel. "Victoria" est comme la plupart de ses albums imprégné d'un feeling années 70, cette espèce d'économie dans la musique qui tranche avec la volonté de la plupart des groupes d'en mettre partout de nos jours. Le son est fait avec les moyens du bord donc un peu raw si on le compare aux grosses productions évidemment, c'est relativement épuré mais parfaitement audible et finalement les circonstances servent bien le propos puisque ce côté un peu garage renforce l'authenticité de la chose. Pourtant, malgré ce côté "en dehors des sentiers battus", ses albums restent toujours accrocheurs et laissent suffisamment de place aux émotions pour frapper dans le mille. Sachant qu'on a eu un double album l'année dernière et que "Victoria" est déjà le troisième depuis le début de l'année, on se dit que l'ambition ne manque pas et que le maître d'oeuvre n'a pas froid aux yeux, ce qui laisse penser que l'on n'est pas au bout de nos surprises.

Un nouvel album pour Anthon Norwell qui nous livre une fois de plus un album tout en émotion et au feeling 70's, dans des terres se rapprochant du rock progressif. Un peu plus sombre que d'habitude, on reconnaît tout de même bien la patte habituelle et "Victoria" ne devrait pas décevoir les habitués.


Murderworks
Août 2021


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.facebook.com/anthon-norwell-experiment-1906869562870960