Prétendre connaître Anthares avant ce nouvel opus serait malhonnête de ma part. Il est vrai que les Morlaisiens sont surtout connus régionalement pour avoir réalisé nombre de concerts entre 1997 et 2000, ainsi que des premières parties rondement menées, notamment pour Loudblast. Un EP en 1997 suivi d’un premier album remarqué "Pro Memoria" en 1999 avant de splitter l’année suivante. Le combo se reforme en 2013 autour de trois membres originels, Fanch, Fanfan et Phil. Julien et Tanguy rejoindront le line-up. Un retour aux sources sous forme de consécration puisque le groupe se produisit l’année suivante au Hellfest et sortit un nouvel album "To My Last Breath". Composé de sept titres homogènes et intenses, ce sept titres se veut comme un hommage honnête et intègre au thrash old school qui a fait les beaux jours du genre.

A commencer par "Green River" qui propose un mid-tempo entre slayer et pantera deuxième époque, un phrasé orienté "Love To Hate" de Slayer et une ligne de guitare résolument heavy, un passage slamé à mi-titre qui préfigure l’envolée double caisse et des pickings agressifs qui parachèvent l’ouvrage. Dès cette entrée en matière, nous observons des relents progressifs qui montrent une réelle volonté de fluidifier les compos tout en ne tombant pas dans une linéarité structurelle. Pour preuve, ce "Braindead" (hommage appuyé à votre serviteur ?) qui propose un groove metal aux riffs cadencés et des breaks appuyés qui font réellement penser à certains titres d’Annihilator. "Atomic War" est un titre que j’apprécie énormément, quitte à me faire des ennemis les riffs massifs et quasi martiaux me font réellement penser au Bück Dich des célèbres Teutons. "To Kill" est plus conventionnel avec de longs solos de guitares très heavy renvoyant à la vierge de fer, une basse speed, et des chœurs prononcés. "Soldier Of Hell" réjouira les fans de Down avec un chant éructé bien accompagné de chœurs agressifs faisant écho au frontman, et des riffs stridents qui poutrent sévères. Il en est de même pour "Countdown", à la construction similaire, taillé pour le live, avec un petit côté "Enter Sandman" dans le refrain. On retrouve cette impression sur "Dance With The Fog" où la référence au "Sad but True" de Metallica est encore plus évidente.

Au final, un album de thrash old school aux multiples références, sans titre faible, jamais too much, et représentant par conséquent une excellente surprise. En à peine un an, Anthares a su rebondir, gonflé par une maturité salutaire lui permettant sans aucun doute de franchir ces échelons qui avaient freiné son début de carrière. Petit bémol en guise de conseil, la cover de l'album est vraiment affreuse et le design du logo ne préfigure en rien le genre musical.