Décembre 2009 marque la date de "sortie" de la première demo d’Anhedone. Démo qui, en réalité, est en téléchargement libre sur le site officiel du groupe. Son nom ? Ne lui en cherchez pas : elle n’en a pas. Pas de pochette non plus, étant donné qu’elle n’est pas destinée au support CD. Ce qui la compose ? Deux titres. Oui, seulement deux, mais dont les durées respectives évoluent entre 14 et 18 minutes. Rien que ça ! Encore faut-il que ces morceaux soient capables de tenir l’auditeur suffisamment en haleine pour que celui-ci en vienne à bout (non, je ne suis effectivement pas une grande fan de très longs morceaux, mais, après tout, pourquoi pas ?) ! "Disappearance" comme tout en douceur, en arpège, avant que la voix douce de Sophie ne se lance dans une succession de paroles mélancoliques (mais néanmoins naïves) et désabusées. Elle sera rejointe par Ludwig, tandis que le tempo, loin de s’accélérer, demeure paisible et d’une quiétude délicieuse, grâce aux charmantes mélodies des guitares et du piano. Le rythme général, au bout de dix minutes, se fera pourtant plus agressif (néanmoins toujours avec modération), avec qu’un solo ne vienne, de manière très plaisante, poser une brève pause, annonciatrice de l’instant "tempête", où le chant féminin sera abandonné au profil de grunts hostiles, qui perdureront jusqu’au court final, en arpège également. "Rise In Misery" sonne lui on ne peut plus différemment. Lourd et lancinant, le chant de Sophie y apparaît comme une détente fraîche au milieu de cette atmosphère emprunte de mal-être et d’accablement de bout en bout. Les courts passages en guitare acoustique et au piano se maintiennent dans cette ambiance négative, à l’affliction perceptible. Après quelques minutes plus calme, ‘Rise In Misery’ se veut douloureux à nouveau. C’est à ce moment que l’on se fait cette réflexion : Anhedone n’aurait pas été capable de se choisir meilleur patronyme que celui-ci (petit instant culture : l’anhédonie désigne en effet l’incapacité du sujet à ressentir des émotions positives) ! Mon opinion sur ces petits Français se révèle finalement positive. Malgré leur jeune âge apparent (l’âge de la plupart des membres actuels avoisine les seulement vingt ans), ils savent vers quoi ils désirent s’orienter, dans le respect des "traditions" de leurs influences (Opeth, The Old Dead Tree, Katatonia,…). Croyez-moi : si, malgré la longue durée des compositions, je n’ai aucunement trouvé le temps long, vous ne vous ennuierez pas, vous non plus !