Le groupe
Biographie :

Angellore est un groupe de doom metal atmosphérique formé en 2007 et actuellement composé de : Rosarius (guitare, basse, chant, clavier), Walran (clavier, chant / Abduction, Betray-Ed), Ronnie (batterie / ex-Arogath), Celin (basse) et Lucia (chant). Angellore sort son premier album, "Errances", en Décembre 2012 chez DreamCell 11 Entertainment. Le deuxième album, "La Litanie Des Cendres", sort en Août 2015 chez Shunu Records. "Rien Ne Devait Mourir" sort en Février 2020 chez Finisterian Dead End.

Discographie :

2008 : "Les Promesses De L'Aube" (EP)
2009 : "Elégies Aux Âmes Perdues" (EP)
2012 : "Errances"
2015 : "La Litanie Des Cendres"
2020 : "Rien Ne Devait Mourir"


Les chroniques


"Rien Ne Devait Mourir"
Note : 16/20

Cinq ans après "La Litanie Des Cendres" et sa beauté envoûtante, les Français d'Angellore sont de retour avec "Rien Ne Devait Mourir", troisième album du groupe. Amateurs de doom, de gothique et de musique mélancolique en général, ouvrez bien vos esgourdes et attachez vos ceintures !

Le groupe ne prend pas de gants et débute l'album avec "A Romance Of Thorns" qui n'est autre que le morceau le plus long d'Angellore avec pas moins de vingt minutes au compteur ! On commence gentiment avec des choeurs funèbres qui installent une ambiance solennelle pour enchaîner sur un metal aux frontières du doom et du gothique, et drapé dans une mélancolie qui transpire par tous les pores. Lucia, que l'on pouvait entendre en guest sur "La Litanie Des Cendres", vient poser sa voix angélique en début de morceau et l'on retrouve ces ambiances mélancoliques qui ont le don d'inciter au voyage. On retrouve toujours cette dualité chez Angellore, ce contraste entre un côté très mélancolique et donc sombre et une beauté aérienne dans les mélodies qui apporte juste assez de légèreté pour nous emmener dans un univers aussi triste qu'onirique. Contrairement aux groupes de doom, on ne sent jamais de désespoir sur "Rien Ne Devait Mourir", la lumière arrive toujours à se frayer un chemin à travers cette couche de brume, et si la mélancolie est constante on ne se trouve jamais au fond du trou. Les influences extrêmes et les growls sont pourtant bien là de temps en temps mais la beauté se trouve toujours une place, et malgré ses vingt minutes ce premier morceau passe très vite, et la musique du groupe reste relativement accrocheuse (pour du doom s'entend, ne vous attendez pas à un tube à chanter sous la douche non plus). Le fait de ne jamais se perdre dans des morceaux répétitifs ou monolithiques est peut-être aussi dû au fait qu'Angellore va piocher dans divers styles pour étoffer sa musique et ne se limite pas aux spectres sonores habituels du doom. Rien d'expérimental certes mais une variété d'ambiances et de sonorités qui permettent au groupe d'enrichir son univers et de proposer des morceaux prenants et profonds.

Comme je le disais, la prédominance de la mélodie permet tout de même d'aborder ce nouvel album assez facilement et même si sa profondeur vous permettra de découvrir encore quelque chose après une bonne paire d'écoutes, "Rien Ne Devait Mourir" garde un côté suffisamment accessible pour que l'on puisse s'y plonger tout de suite. D'ailleurs, "Blood For Lavinia" est un très bon exemple de ce côté accrocheur avec ses riffs mélodiques et directs qui renvoient directement au gothique, avec en plus ce chant clair bien grave qui évoque inévitablement les classiques du genre. Mais ne vous méprenez pas, si Angellore va piocher dans plusieurs influences, l'univers que le groupe crée sur ce nouvel album est bien le sien et on retrouve très vite les ambiances typiques du groupe, à cheval entre la féérie et l'onirisme d'un côté et une mélancolie profonde de l'autre. Tout ça laisse la part belle aux différentes émotions qui viennent s'entrechoquer dans un clair obscur prenant. "Rien Ne Devait Mourir" nous fait passer de moments lumineux à d'autres quasiment funèbres sans aucun accroc, comme si tout ça coulait de source. "Que Les Lueurs Se Dispersent", comme son nom l'indique, termine l'album avec des paroles en français et un chant clair tout en douceur qui n'est pas sans rappeler un certain Alceste. On notera aussi une production propre et suffisamment puissante qui permet de distinguer tout le monde, ce qui n'est pas un mince exploit quand on voit le nombre d'instruments qui peuvent se mélanger sur certains morceaux.

Un nouvel album toujours aussi beau et personnel, à cheval entre le doom et le gothique pour la majeure partie. Angellore ne comblera peut-être pas les amateurs de doom extrême mais sa relative accessibilité et son côté très mélodique pourra justement attirer ceux qui n'ont pas encore osé plonger dans ces eaux troubles.


Murderworks
Avril 2020




"La Litanie Des Cendres"
Note : 15/20

On a parfois de bonne surprises en découvrant de nouveaux groupes français. Là, il s'agit d'Angellore, nous venant d’Avignon, avec son second album "La Litanie Des Cendres" chez Shunu Records. L’artwork, plein de poésie, est la première chose qui nous interpelle, il colle à merveille avec la musique atmosphérique / gothique mêlée à des influences doom.

Les cinq morceaux qui composent l'album sont longs et maîtrisés jusqu’au bout. On se laisse porter avec plaisir par cette atmosphère planante, tantôt enjouée et post-metal comme dans "A Shrine Of Clouds" (qui fait un peu penser à du The Fall Of Every Season) ou tantôt plus mélancolique comme dans "Inertia" avec ses chants clairs masculin et féminin. Le clavier, qui est très présent, est également bien intégré au reste sans tomber dans le "too much", tout comme le violon.

Quant aux riffs, ils sont réffléchis, variés, mélodiques ("Moonflower"), toujours dans une légereté d’une efficacité implacable. Dans un style plus folk, "Still Glowing Ashes", linéaire et mélodique, met en valeur le chant de Lucia qui est en guest sur l’opus. Sa voix est plutôt jolie et fluette, elle se marie bien avec la musique planante. En ce qui concerne les autres chants (oui, parce qu’il y en a plein d’autres), il y a deux chants clairs masculins différents : un plus gothique, l’autre plus post-rock à la Alcest, et des growls. Le morceau le plus intéressant est peut-être "Twillight’s Embrace" qui a un petit côté gothique / folk du groupe Weltenbrand, sans l’indus bien sûr !

Voilà, vous l’aurez compris, "La Litanie Des Cendres" est un bon opus, frais et mature qui est assez apaisant et qui ajoutera une pierre à la notoriété du groupe.


Nymphadora
Septembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/angelloredoom