Je n’ai jamais eu la prétention d’être un journaliste, j’ai conscience au plus profond de moi que je ne suis pas un  professionnel  de l’écriture, mais je suis certain d’une chose : je suis un fan et j’aime la musique. Aussi, aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter un projet musical qui a heurté le peu de sensibilité qu’il me reste, moi le fin observateur d’une société en pleine mutation, à la croisée des chemins et qui manque parfois, disons-le, de repères. Aussi quand on reçoit de la (très) bonne musique qui permet quelque peu de  s’échapper, il faut le dire, surtout lorsque le groupe dont on va parler est issu de notre belle scène et est composé de musiciens talentueux. Ce projet c’est An Erotic End Of Times qui nous présente son premier album sobrement intitulé "Chapter One" qui voit le jour avec le soutien et le partenariat de Les Disques Rubicon.

Si vous suivez un tant soit peu l’actualité musicale, vous devez savoir les amis qu'An Erotic End Of Times est un duo formé de Erwan Frugier et Philippe Deschemin, membre et leader de la formation rock / indus Porn. Pour ma part, lorsque j’ai reçu la bête chez moi, je ne sais pas pourquoi mais j’ai de suite pensé que j’allais avoir affaire à un album qui ne respire pas la joie (peut-être cela est-il dû au magnifique digipack habillé par Yavan Sek) et lorsque j’ai mis "Chapter One" dans mon système audio, j’étais heureux d’entendre que ce premier coup d’œil ne m’avait pas emmené sur une fausse piste. Je n’aime pas trop faire de comparaisons, mettre des étiquettes ou des stickers sur de la musique, mais si vous êtes fans de Type O Negative, Katatonia ou encore Tiamat (et j’en passe et des meilleurs), eh bien il faut que je vous le dise de suite, cet album est fait pour vous. Encore une fois, j’observe que chez nous non seulement on a de très bons groupes et d’excellents musiciens mais ils savent surtout nous mener loin si vous voyez ce que je veux dire…

"Chapter One" compte huit titres (pour 39 minutes) écrits et composés entre la France, le Maroc, l’Autriche, le Danemark et la Belgique. Au titre de l’album, vous avez très bien compris que nous avons là un premier volume, une première pierre (et donc une ou des suites). Comme je disais un peu plus haut, à lire les influences du groupe, on se situe plus dans un univers et un monde tourné vers le gothic introspectif où chacun des titres (que vous devez voir comme des chapitres) évoque tous la fin de quelque chose, des temps, d’un moment, du monde. Oui, vous vous en rendez compte en me lisant, rien de joyeux mais qui est le mieux placé pour observer le monde qu’un artiste ? On en a la confirmation avec cet album. Il y a longtemps que je n’avais pas été autant touché par un album, il y a un petit moment que l’on ne m’avait pas mis une telle  baffe  sonore et je suis heureux d’observer qu’encore une fois, nous Français, en termes de musique, on a définitivement plus rien à prouver à qui que se soit, et ce n’est pas des titres comme "Love Is The End" ou "The Hangman" qui vont me contredire.

Je le conçois, ce propos peut paraître dithyrambique, élogieux même, mais le constat est bien là : "Chapter One" est un excellent album, d’autant que le son (travail à la fois D’Erwan et Philippe pour l’enregistrement, AEEOT pour le mixage et Altho Mastering pour le mastering) est excellent. Bref, du plaisir du début à la fin. En résumé, ne passez pas à côté de cet album, n’hésitez pas à vous pencher dessus, à contacter le groupe ou Les Disques Rubicon, car on tient assurément entre nos mains un des dix albums de l’album 2017. Je terminerais en vous conseillant d’aller visionner le clip réalisé par Yohann Boennec pour l’excellent "No Rights".