Le groupe
Biographie :

Amplifier est un groupe de rock Britannique originaire de Manchester. Le trio se compos du chanteur / guitariste Sel Balamir, du bassiste Neil Mahony et du batteur Matt Brobin. Le groupe a sorti trois albums et deux EP's depuis sa formation en 1999. Le premier album est sorti en 2004 chez Music For Nations. Le second album est sorti en Europe en 2006 chez le label SPV. Le troisième album, "The Octopus", est sorti début 2011.

Discographie :

2004 : "Amplifier"
2006 : "Insider"
2011 : "The Octopus"


La chronique


Dans la famille des groupes tordus et inclassables je demande le fils, ben oui parce qu’allez coller une étiquette sur un album pareil vous. L’album en question c’est "The Octopus" du groupe Amplifier, le genre de galette totalement insaisissable et qui vous glisse dans les doigts dès que vous essayez de l’attraper. Si en plus je vous dis que l’album est un double CD vous comprendrez la difficulté de cerner la chose.

Bon on va commencer par le début, le groupe est apparemment classé en prog rock. Bon ok, sauf que prog rock c’est vague et qu’on s’attend à quelque chose de plus ou moins déjà entendu. Et c’est là qu’on se plante parce qu’Amplifier va beaucoup plus loin que tous les autres, on sent effectivement les racines prog rock mais il y a autre chose. Ce qui choque le plus c’est le côté très sombre de l’album, il est même limite flippant par moments et c’est assez inhabituel dans les sphères prog. On a parfois l’impression de se retrouver plongé dans la bande originale d’un film totalement déjanté et glauque, Amplifier veut vous emmener faire un petit voyage et croyez moi vous allez partir très loin.

On entend des touches electro qui viennent se greffer au reste, on enchaine sur des parties quasiment noise et ça repart sur du prog-rock !! Ces mecs sont adeptes des mélanges en tout genre ça saute tout de suite aux oreilles (pas forcément musicaux les mélanges à mon avis…), les frontières musicales n’existent pas pour eux et les barrières vont être totalement réduites en poussière tout au long de ce "The Octopus". Typiquement le genre d’albums pour lesquels il ne sert à rien de résonner en termes purement musicaux, là il faut vraiment se baser sur les émotions véhiculées par le groupe . C’est parfois tellement barré et inhabituel qu’il n’y a qu’à ça que vous pourrez vous accrocher.

L’album est vraiment un voyage dans un monde bizarre et pas toujours rassurant, on se demande à chaque détour ce qui va nous tomber dessus. En tout cas le son est énorme et on ne perd pas une miette de l’instrumentation, la moindre note ou le moindre coup de cymbale est parfaitement audible et à ce niveau c’est vraiment du travail d’orfèvre. Bon musicalement on n’est totalement perdu non plus, puisque le groupe a eu l’idée de garder un côté rock encore assez bien prononcé. Sans ça on aurait été perdus dans un maelström de sons et d’ambiances différentes sans aucunes accroche, déjà que le tout est difficile à cerner !

Le morceau éponyme illustre bien ce que disais à l’instant, il est déconstruit et s’articule autour des ambiances et des sons, pas forcément autour d’accords. En résulte un titre à la fois planant, éthéré, inquiétant et opérant une coupure avec ses prédécesseurs. Le rapprochement est peut-être osé, mais sur ce titre on pense parfois à un A Perfect Circle période "Thirteeth Step" en particulier sur les titres les plus planants dudit album. Autre aspect que j’aimerais souligner, le chant est juste parfait, s’adaptant et voguant dans des styles différents sur presque chaque titre. Le chanteur sait se faire nerveux quand il le faut, plus doux, chaleureux, puis totalement désincarné bref il ne chante pas il donne vie à chaque titre de ce double mastodonte.

En fait avec cet Amplifier incarne la véritable définition de ce genre nommé le prog (rock ou metal peu importe), cette volonté de transgresser, de repousser les limites, de ne pas se soucier des barrières imposées par on ne sait qui, bref en un mot cette volonté de progresser. Oubliez les normes auxquelles le prog vous a habitué ces dernières années, elles voleront toutes en éclats sous les assautes répétés de cet "Octopus" décidément bien surprenant. Un album qui fait du bien au marché musical d’aujourd’hui, les groupes qui osent et qui vont au delà de la simple musique sont trop rares de nos jours pour ne pas être signalés.


Murderworks
Août 2011


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.amplifiertheband.com