Amken est un groupe de thrash metal formé en 2011, en Grèce. Il est composé de Vanias Apostolopoulos (chant, guitare), Giannis Karakoulias (guitare), Vasilis Chytiris (basse) et Charis Zampoukos (batterie).
Après un premier EP "Adrenaline Shot" (2014), Amken revient avec l’album "Theater Of The Absurd", sorti le 7 Avril chez No Remorse Records.
Du thrash grec ? C’est plutôt rare d’en entendre dans nos contrées ! La pochette nous indique déjà que celui-ci fera dans le "vieux". Encore un groupe de thrash revival ?
C’est parti pour le premier morceau, "Shattered Serenity", et ça crache sévère. La production est entre le traditionnel - le son des instruments -, et l’actuel, où j’entends par là que tous les instruments sont parfaitement audibles, la basse, les guitares et la batterie sont au même niveau. Ça nous rappelle Havok ou encore Vektor, c’est bon signe ! Les riffs sont puissants et frénétiques, la batterie les accompagne avec grande maîtrise.
Bien qu’au début nous ayons eu l’impression d’être une nouvelle fois tombés sur du thrash vu et revu, eh bien, c’est une erreur ! Vers le milieu de la chanson, un virement s’opère, où la basse et la guitare se partagent le champ d’action, le tout dans la classe et le groove. On s’éloigne petit à petit du morceau de thrash préconçu, pour en faire un titre à la structure poussée et originale.
Il en va de même pour "Theater Of The Absurd", ayant lui aussi un riff guitare / basse hypnotique qui en fera craquer plus d’un. Il a la mélodie d’un Testament, et la lourdeur d’un Exodus. Cependant Amken n’en fait pas de trop, et ne tombe pas dans le piège du copier-coller. "D.A.P" continue dans ces influences, et donne naissance à un morceau d’une efficacité sans pareil. Les riffs et la structure sont plus simplifiés, ce qui le rend plus incisif. On note le jeu de la basse, dont le son est tout simplement parfait, sans qui le morceau serait bien triste et fade. Un petit titre très sympathique en somme, qui allège un peu cet album qui s’annonce recherché et fleurissant.
Honte à moi d’avoir osé insinuer qu'Amken était un groupe de plus dans l’océan du thrash des années 2000. Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
"Wired" est selon moi l’exemple même de cette fusion entre le thrash rentre-dedans et celui plus mélodique et technique. Le riff conducteur rentre vicieusement en tête, et le morceau dans son ensemble relève du génie. En effet, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas entendu un groupe de thrash "nouvelle génération" délivrer un hit, un vrai. Celui-ci a une puissance que je n’ai entendu que rarement ces dernières années. En plus d’être terriblement accrocheur, il a une structure qui sort des sentiers battus, pour inclure des petits ponts et solos de toutes sortes, où chaque instrument a sa minute de gloire.
Dans le même style, sans être aussi bon – il faut dire que la barre est placée très haut -, "Sacred Machine" se défend tout de même plus que bien. Après une longue intro instrumentale, le morceau se poursuit dans une sonorité presque heavy metal, dans ses riffs et ses solos. Ce morceau à la Heathen est une nouvelle réussite de ce groupe prodige.
Hélas, "Theater Of The Absurd" touche à sa fin, et nous profitons au maximum du dernier morceau "Addicted To Green". Contrairement aux autres, celui-ci ne se démarque pas particulièrement, mais il n’en est pas moins très appréciable et tapageur comme on aime. C’est une nouvelle fois une explosion de rythmes et de riffs, qui par leur grande maîtrise font de "Addicted To Green" un morceau à côté duquel il ne faut pas passer.
Que dire de plus, si ce n’est que je suis littéralement scotchée ? De la première seconde à la dernière, "Theater Of The Absurd" ne fait pas un seul faux pas. Malgré la jeunesse du groupe, celui-ci nous délivre un album qui pourrait être celui d’une formation de plusieurs décennies d’expérience. Chacun des membres est extrêmement talentueux, et se sert à merveille de son potentiel. Incontestablement un des albums de thrash les plus aboutis de 2017.
|
|