Le groupe
Biographie :

American Heritage est un groupe de metal crée en 1997 oscillant entre de multiples styles allant du punk-hardcore au noise en passant par le sludge. Originaire de Chicago le quartet est signé chez Solar Flare Records sur lequel sort le troisième album "Sedentary", enregistré en 2011 mais disponible sur le continent européen en 2012. Deux années après le groupe décide de nous proposer "Prolapse", toujours sur le même label.

Discographie :

1998 : "Hamerican Heritage" (EP)
1999 : "Why Everyone Gets Cancer"
2000 : "We Will Pay You $125 To Observe You Deteriorate" (EP)
2001 : "Through The Age Of Quarrel And Into The Era Of Putting Up With !" (EP)
2006 : "Millenarian"
2012 : "Sedentary"
2014 : "Prolapse"


Les chroniques


"Prolapse"
Note : 17/20

"Prolapse" vient du latin pro-lapsus qui signifie "glissement en avant", une descente d’organes quoi ! C’est une pathologie dont on parle peu et une pratique sexuelle dont on parle encore moins. Il est clair que dans nos sociétés modernes il est de meilleur ton de parler de parler du dernier film pour cinquante(naires) frustrées que d’organes qui vous sortent par le cul.

Evidemment c’est hardcore, et ce n’est pas en écoutant le dernier American Heritage qu’on va changer de thème. Neuf pistes, trente-quatre minutes de musique explosives, des riffs qui cisaillent, une batterie-hachoir, voilà un album qui va laisser un trou béant dans… vos oreilles, et peut-être votre tête aussi. Clairement inscrit dans la continuité de "Sedentary", "Prolapse" distille un gros punk-hardcore qui s’écoute sans effort. L’enregistrement est fidèle à la musique du groupe c’est à dire ni trop propre, ni trop cradingue. On est sur quelque chose de naturellement puissant et ça sonne drôlement bien ! Les compositions oscillent entre un punk’n’roll musclé ("Anxious Bedwetter"), un sludge plongeant ("Constant And Consuming Fear Of Death And Dying"), un hardcore qui crache ("Eastward Cast The Entrails", "Mask Of Lies") et parfois pile entre deux ("Obliviocrity"). Le titre "Blackbird", quant à lui, est un condensé de tout ça en à peine quatre minutes, autant vous dire qu’il faut s’accrocher. Les trois dernières pistes de l’album sont en fait des reprises avec dans l’ordre "Hürtin Crüe" de Descendants, "Thirsty And Miserable" de Black Flag et "Bulletproof Cupid" de Girls Against Boys. Trois covers qui s’intègrent parfaitement au reste de l’opus et en assurent la continuité puisqu’on imagine très bien que ces trois groupes font partie des influences directes des Américains et la facilité avec laquelle ils se les approprient nous le confirme.

A aucun moment, American Heritage n’a de tendance mielleuse, sa musique est toujours salvatrice et déferle sur nous sans jamais flancher. Le groupe tabasse avec une expérience frénétique et nous délivre pendant trente quatre minutes du ramassis de conneries quotidien. On devrait trouver ce genre d’objet en pharmacie.


Kévin
Mars 2015




"Sedentary"
Note : 15/20

Je tiens entre les mains un objet de relaxation intense. Pas le truc avec la rivière qui coule et le chant des oiseaux au loin, non, celui qui te vide d’une journée tellement chiante qu’elle en est devenue fatigante. C'est-à-dire un skeud sans fioriture, qui baisse la tête et fonce comme un taureau qui veut t’encorner sans sommation. Avec "Sedentary", American Heritage fait fuser riffs et batterie sur des rythmiques pour la plupart endiablées. Ici on y est avant tout pour s’éclater.

L’album s’ouvre sur un cri de fillette en plein caprice rapidement rejoint par un riff saillant et une batterie compulsive. Nous voici avec "City Of God" et c’est parti pour onze titres. Le groupe n’ayant pas de bassiste attitré, ils ont invité onze copains à venir tabasser de la corde sur l’opus. Initiative plutôt sympathique qui apporte un intérêt supplémentaire à l’objet. Ca enchaîne sans jamais souffler ; "Sickening Rebellion", "Chaotic Obliteration", "Vessels / Vassals" et "Fetal Attraction" pour ce qui est de la face A et je peux vous dire que ça sent bon le hardcore à l’ancienne et le rock’n’roll. La face B provient du même moule avec toujours une alternance entre titres expéditifs et titres tirant un peu sur la longueur. On fait de la musique efficace sans se prendre la tête ("Tomb Cruise", "Morbid Angle") et on laisse la gratte divaguer à quelques solos bien menés ("Morbid angle", "Sickening Rebellion"). Vocalement, Adam Norden ne chante pas, ne gueule pas non plus, à mi-chemin entre les deux la performance peut laisser naître une agréable petite frustration. La galette se ferme sur "WWDHD" une piste dépassant les sept minutes, plus progressive, bien agréable donc, pour abandonner jusqu’à la prochaine écoute, l’univers du groupe.

Avec "Sedentary", American Heritage nous livre un matériau brut, agréable comme l’odeur d’un bois fraîchement coupé. Pour ma part j’ai reçu la version CD. Il faut l’avouer, la faiblesse de American Heritage sur cet opus réside peut-être dans la durée. Le groupe fait plaisir mais peut paraître quelque peu rébarbatif. Le fait d’avoir deux faces sur le vinyle permet de casser un peu ce sentiment de longueur. Il n’en reste pas moins que ce dernier effort du groupe se digère extrêmement bien. A découvrir avec le cerveau en veille !


Kévin
Octobre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.americanheritage.bandcamp.com