Les jours passent, les disques sortent et les chroniques défilent. Parfois, il y a de très agréables surprises ; parfois, c’est la déception. Quoi qu’il en soit, ce qui est certain, c’est que le nombre de sorties mensuelles nous empêche définitivement de nous ennuyer (une telle formulation est plus poétique, vous en conviendrez, que : "il nous arrive de nous retrouver complètement à la bourre !", bien que ceci serait sans doute encore plus éloquent). C’est donc "complètement à la bourre" que je me penche sur "Lacus Somniorum", premier album d’Alwaid.

Tout d’abord, Alwaid : qu’est-ce que c’est ? En astrologie, ce nom, plus communément connu sous le terme de "Beta Draco", désigne une étoile présente dans la constellation du Dragon. Le Alwaid qui nous intéresse davantage aujourd’hui est un groupe de metal mélodique / symphonique nous venant tout droit de Lille. Après une démo éponyme sortie deux ans plus tôt, le quintette a mis dans les bacs, le 21 Mars dernier, "Lacus Somniorum". Et pour ce faire, un vrai travail a été abattu, de la pochette au fil conducteur de l’album, axé sur différentes étapes du sommeil. Aucun doute : le maître mot sera "poésie". Du moins si tout va bien.

Et tout va bien, qu’on se le dise ! Pour un premier album, Alwaid a été capable de se révéler, dans un style dont nous connaissons pourtant tous les ficelles par cœur. Mais il va sans dire que quand les "tuyaux" sont utilisés pour le meilleur, il n’y a aucune raison de faire la fine bouche ! Et de quoi donc me plaindrais-je devant des compositions aux constructions classiques (et légèrement – "légèrement", j’insiste !– monotones sur la longueur ; tout ne peut pas être parfait), mais intelligentes, distillant ci et là, par exemple, un solo de guitare aérien, ou encore des claviers symphoniques, très efficaces en introduction.

Les influences des ténors du genre, de Therion à Epica, ne se cachent certes pas, mais il en faudrait davantage pour que ces références soient embarrassantes. Une fois de plus, de quoi se plaindre lorsque la composition des morceaux est si bien agencée ! La voix séduisante de Marie Perrier, douce sans manquer de dynamisme, se suffit à elle-même aussi bien qu’elle ne se marie au timbre hurlé de son comparse masculin. Et il va sans dire que c’est une qualité primordiale pour être capable de se montrer crédible à la fois sur les passages dominants typiquement symphoniques, les rythmiques énervées portées d’une main de maître par le batteur Robin Grabman, voir le titre curieusement axé "doom" de l’album : "The Cypress Doom".

Grâce à Alwaid, la déception ne sera pas pour aujourd’hui. Superbe premier opus, très encourageant pour la suite ! A l’image du fameux "Cypress Doom" mentionné il y a un instant, n’ayez pas peur d’oser, les amis ; cette audace vous réussira !

P.S. : j’adore cette pochette !

"Alwaid"
Note : 11/20

Alwaid, à l'écoute, est un groupe de metal mélodique avec un petit côté symphonique. Avec cette démo de trois pistes au logo bien dessiné, le groupe veut démontrer son potentiel dans le milieu du metal. Après une introduction au clavier où arrive progressivement la batterie dans "Hall Of Masks", nous rentrons dans le vif du sujet en matière de metal. La guitare rythmique accompagne bien le chant clair féminin, celui-ci peut se classifier dans le rock et le lyric metal. La composition instrumentale tient bien la route. Tout est entraînant comme il faut, même si par moments l'accent anglais de Marie n'est pas tout à fait au point, ainsi que certaines de ses intonations lyriques. Le chant masculin rauque qui l'accompagne n'est pas mauvais et se pose au bon moment. Et pour parler des deux autres pistes de cette démo, "Advice From A Caterpillar" et "The Cypress Grove" (que je trouve moins imposantes que "Hall Of Masks"), ces compositions sont là aussi plutôt bonnes mais on retrouve les mêmes petits défauts que pour la première piste. Ensuite, le truc qui m'a donné envie de décrocher, c'est cette prod' qui n'est pas vraiment au top, donnant du fil à retordre pour s'imprégner de l'esprit musical d'Alwaid. Trêve de critiques, le groupe peut avoir une certaine reconnaissance de par son style et son identité. Reste maintenant à progresser sur certains points cités précédemment et sur la qualité sonore.

JU Novembre 2012