Le groupe
Biographie :

Alustrium est un groupe de death metal progressif / technique américain formé en 2010 (anciennement Altered Image) et actuellement composé de : Mike DeMaria (guitare / ex-Altered Image), Chris Kelly (guitare, chant / Galactic Empire, ex-Altered Image), Jerry Martin (chant / Minarchist, ex-Altered Image, ex-Regression), Kevin Penny (basse) et Kevin Corkran (batterie). Alustrium sort son premier album, "An Absence Of Clarity", en Novembre 2011 chez Toil Inc., suivi de "A Tunnel To Eden" en autoproduction en Juillet 2015, et de "A Monument To Silence" en Juin 2021 chez Unique Leader Records.

Discographie :

2011 : "An Absence Of Clarity"
2015 : "A Tunnel To Eden"
2020 : "Insurmountable" (EP)
2021 : "A Monument To Silence"


La chronique


Voici le troisième album d’Alustrium, et le véritable premier opus du groupe à sortir sur un label. Pour le coup, c’est chez Unique Leader que se retrouve le quintette de Philadelphie. Formée en 2010, la formation nous pond un disque de grande classe. Le death metal progressif et virtuose de l’équipe de fines gâchettes accroche dès les premières secondes. Il faut dire que c’est un peu comme un bon gratin de restes, on retrouve une myriade d’influences qui s’imbriquent de manière intelligente avec un rythme soutenu, un vrai délice. Pendant plus d’une heure, Alustrium développe son art sombre et rageur et défend une musique puissante servie par une production implacable.

Tout au long de l’écoute, il se dégage quelque chose de noble et de soigné, à l’instar d’un Hour Of Penance, ou d’un Fleshgod Apocalypse, dans le sens où ces groupes se concentrent beaucoup sur le son et la prod’. En effet, ce qui surprend, c’est la propreté de l’ensemble, la richesse des détails et la netteté des riffs. Porté par un son de batterie monstrueux et des guitares ultra lourdes, "A Monument To Silence" est le genre de disque qu’on peut écouter et réécouter si on désire capter les moindres subtilités. Alustrium est un groupe qui structure admirablement bien ses compositions. Même si parfois on a droit à des passages complexes et surprenants, le moment d’après on est embarqué ailleurs par une mélodie bien branlée, et l’opération ne sonne pas patchwork pour autant. D’ailleurs, malgré le maelstrom ravageur que les ricains développent, le penchant mélodique est omniprésent. Sur les moments les plus virulents, lorsque la batterie s’emballe et que les guitares détalent leur flot de doubles croches, la mélodie reste aussi omniprésente, alors oui, je vois déjà la grimace se pointer sur certains visages, la mélodie c’est nase, mais ici, elle a tout son sens et participe à cet atmosphère parfois sinistre, parfois triste, parfois majestueux. Même si le groupe propose de nombreuses occasions de dévoiler toute sa virtuosité, celle-ci est cependant plus contenue que certaines formations de tech-death comme Archspire ou Inferi. Le côté progressif emboîte le pas sur le côté complexe, et honnêtement, c’est vraiment un plus car ainsi, Alustrium se distingue de ses nombreux congénères.

Sur certaines mises en forme, on pourrait entendre des influences de Dream Theater qui, depuis quelques albums maintenant, utilise la complexité, plus au niveau des riffs et de leur imbrication qu’au niveau de passages complètement dédiés à cela. Autrement, et c’est important de le préciser, il y a une grosse louchée de deathcore chez nos tortureurs d’instruments, voire même de moments aériens plus djenty. Le chant est à 95% guttural, profond et viril, mais on retrouve aussi quelques passages en voix claires, souvent accompagnés de guitares cristallines, et le truc, c’est que ça n’est jamais pompeux, c’est là parce que ça doit y être, pas pour remplir des quotas. Autre influence notable, Between The Buried And Me, on retrouve pas mal de structures qui inspirent ce rapprochement. Pour terminer, je ne peux pas ne pas vous parler des solos de guitares, la tuerie, les deux tricoteurs sur manches présents dans ce groupes dévoilent une virtuosité maîtrisée, et les solos sont tous parfaitement inspirés, jamais too much, bref, comme je le disais au début, c’est la grande classe.

Quelle bonne surprise de voir dans le catalogue de Unique Leader un tel groupe qui rafraîchit l’image du label, qui en revanche, a toujours su dénicher d’excellents groupes, assez régulièrement. A l’instar des autres poulains du label, Alustrium a un son monstrueux, maîtrise parfaitement son art et ne se trompe pas lorsqu’il s’agit de faire du riff qui tue tout. Si vous êtes en recherche de brutalité mais que vous prendre un bloc de parpaing dans la tronche, c’est pas forcément ce que vous recherchez, Alustrium est fait pour vous. Moins accès sur la technique qu’un Decrepit Birth, un River Of Nihil ou un Obscura, il n’en est pas pour autant plus manchot, les cinq membres du groupe parviennent à créer un son compact et des compositions aussi envoûtantes qu’efficaces. Le côté prog’ passe très très bien, et rend l’écoute encore plus captivante. Un quasi sans-faute !


Trrha’l
Octobre 2021


Conclusion
Note : 18,5/20

Le site officiel : www.facebook.com/alustrium