"A Defiant Cure"
Note : 18/20
Alta Rossa travaille sa médication. Antoine Lauzel (chant), David "Dess" Demesmay
(basse), Jordan Daverio (guitare), Thomas Dubois (guitare) et Mathieu Martinazzo
(batterie) reviennent deux années après leur précédente production avec "A Defiant Cure",
leur deuxième album, toujours chez Source Atone Records.
La dissonance emplit immédiatement l’air lorsque "Exalted Funeral" débute, accueillant par la
suite le chant éraillé, renforçant ce sentiment d’oppression et de lourdeur déroutante tout en
apportant une touche encore plus agressive. Le groupe s’offre tout de même des passages
plus planants avant de céder sa place à "Delusion" et à sa rythmique parfois énergique qui
sait ralentir pour temporiser la fureur avant d’exploser à nouveau. Le son s’apaise une fois
de plus avant de donner vie au groove remuant et saccadé de "The Emperors" qui nous
attrape par la gorge et nous matraque sauvagement dans un premier temps, puis qui freine
et reprend progressivement du poil de la bête. On prend enfin le temps de respirer avec
"Dédale", interlude aérien inquiétant qui retrouve de la saturation en arrivant à "The Art Of
Tyrant #SlashTheMinotaur", la plus longue composition de l’album, qui débute avec des
tonalités mystiques et quelques choeurs.
Le chant hurlé refait alors surface et est rejoint par
des vagues de puissance brute qui contrastent avec les passages plus lancinants, avant
d’être à nouveau soumis à la quiétude en rejoignant "Where We Drown Our Nightmares", où
le groupe nous accorde une nouvelle pause douceur. L’atmosphère s’intensifie lentement,
puis "From This Day On" prend la suite pour nous proposer des tonalités futuristes écrasées
par un sludge épais et qui semble ultra pessimiste, tout comme sur "Stratification" qui
construit peu à peu sur agressivité avant de lâcher totalement les rênes grâce à une batterie
déchaînée. Le final angoissant déteindra sur "Fields Of Solar Flames" qui nous dévoile ses
riffs insondables qui s’abattent sur nous très régulièrement avec une ambiance de fin du
monde, puis "And Chaos Fell Silence…" nous enfermera une dernière fois dans son voile
suffocant, avec à peine quelques sursauts de vitalité après la moitié du morceau.
L’univers d’Alta Rossa est plus sombre que jamais. Le groupe développe sur "A Defiant
Cure" une approche tellement oppressante et abrasive que l’on se sent littéralement enfermé
dans leur musique, et que l’on y développerait presque un syndrôme de Stockholm !
"Void Of An Era"
Note : 18/20
Il est 8h, je me suis couché à 4. J’ai les yeux collés et le premier réflexe quand je rentre dans ma Saxo Bic c’est de fourrer un nouveau CD dans le lecteur. Plusieurs fois, l’autoradio rejette le disque comme s’il était indigeste. Tous les matins la même bataille. Il fait beau. Et quand il fait beau j’aime écouter de la musique violente, très fort, dans les enceintes de ma Saxo Bic.
Bon mood, dès le matin, avec Alta Rossa : un mélange subtil de force brute et de mélodies envoûtantes. Exécution et interprétation, rien à redire, tout est en place. C’est bien fait. Tout le travail autour de la prise de son et de la post-production est léché. Et, sur tout l’aspect purement créatif, le groupe parvient à me transporter dès la première écoute. En terrain connu oui, mais ça, c’est d’la bombe. Je ne me lasse pas du dialogue entre les parties mélodiques entêtantes et la brutalité naturelle inouïe rythmant l’album à travers sept titres.
Pour lier le tout et renforcer l’univers et la capacité à capter l’attention : le chant.
Avec une voix qui impose, qui intimide, qui nous rend silencieux, muet.
La musique, de temps à autre parvient à inverser la tendance et à dominer cette voix brûlante.
Le plus souvent, les deux se complètent pour muter en quelque chose de monstrueux.
"Void Of An Era", c’est trente minutes de violent-post-metal-sludge, plus connu sous le nom de VPMS. Non, franchement, on s’en bat les couilles, c’est du hardcore, post- à la rigueur si ça te fait plaisir.
En tout cas tout y est. Le plaisir bien présent. Cet album m’aura accompagné une bonne quinzaine de jours non stop. Durée de vie plutôt longue quand il y a encore une bonne dizaine de disques qui attendent leur tour. Bref, j’ai mis un nouveau disque dans la Saxo Bic et j’ai hâte de t’en parler.
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