Le groupe
Biographie :

Fondé en 2020, notamment par des membres d’Horskh et de Asidefromaday, Alta Rossa rassemble des musiciens de différents horizons de la sphère des musiques extrêmes. Se définissant comme un projet post-metal, Alta Rossa allie l’énergie et la rage du punk-hardcore à des atmosphères plus sombres, plus sludge, en s’appuyant sur des sonorités noise ou encore black metal. La musique, les paroles et les réflexions d’Alta Rossa ne sont que le fruit de l’observation de la complexité de l’espèce humaine et du monde dans lequel elle évolue. Ce monde où les puissants influent tant sur notre environnement, nos vies, notre évolution, au détriment du commun. C’est devant tous ces vices et déviances lourdes de conséquence qu’Alta Rossa puise ces moments écrasants, lourds et violents caractéristiques de son univers sonore. Comme son nom italien l’indique, Alta Rossa est la bande originale de cette alerte rouge face à ce terrible constat d’échec qui nous rattrape peu à peu.

Discographie :

2022 : "Void Of An Era"
2024 : "A Defiant Cure"


Les chroniques


"A Defiant Cure"
Note : 18/20

Alta Rossa travaille sa médication. Antoine Lauzel (chant), David "Dess" Demesmay (basse), Jordan Daverio (guitare), Thomas Dubois (guitare) et Mathieu Martinazzo (batterie) reviennent deux années après leur précédente production avec "A Defiant Cure", leur deuxième album, toujours chez Source Atone Records.

La dissonance emplit immédiatement l’air lorsque "Exalted Funeral" débute, accueillant par la suite le chant éraillé, renforçant ce sentiment d’oppression et de lourdeur déroutante tout en apportant une touche encore plus agressive. Le groupe s’offre tout de même des passages plus planants avant de céder sa place à "Delusion" et à sa rythmique parfois énergique qui sait ralentir pour temporiser la fureur avant d’exploser à nouveau. Le son s’apaise une fois de plus avant de donner vie au groove remuant et saccadé de "The Emperors" qui nous attrape par la gorge et nous matraque sauvagement dans un premier temps, puis qui freine et reprend progressivement du poil de la bête. On prend enfin le temps de respirer avec "Dédale", interlude aérien inquiétant qui retrouve de la saturation en arrivant à "The Art Of Tyrant #SlashTheMinotaur", la plus longue composition de l’album, qui débute avec des tonalités mystiques et quelques choeurs.

Le chant hurlé refait alors surface et est rejoint par des vagues de puissance brute qui contrastent avec les passages plus lancinants, avant d’être à nouveau soumis à la quiétude en rejoignant "Where We Drown Our Nightmares", où le groupe nous accorde une nouvelle pause douceur. L’atmosphère s’intensifie lentement, puis "From This Day On" prend la suite pour nous proposer des tonalités futuristes écrasées par un sludge épais et qui semble ultra pessimiste, tout comme sur "Stratification" qui construit peu à peu sur agressivité avant de lâcher totalement les rênes grâce à une batterie déchaînée. Le final angoissant déteindra sur "Fields Of Solar Flames" qui nous dévoile ses riffs insondables qui s’abattent sur nous très régulièrement avec une ambiance de fin du monde, puis "And Chaos Fell Silence…" nous enfermera une dernière fois dans son voile suffocant, avec à peine quelques sursauts de vitalité après la moitié du morceau.

L’univers d’Alta Rossa est plus sombre que jamais. Le groupe développe sur "A Defiant Cure" une approche tellement oppressante et abrasive que l’on se sent littéralement enfermé dans leur musique, et que l’on y développerait presque un syndrôme de Stockholm !


Matthieu
Décembre 2024




"Void Of An Era"
Note : 18/20

Il est 8h, je me suis couché à 4. J’ai les yeux collés et le premier réflexe quand je rentre dans ma Saxo Bic c’est de fourrer un nouveau CD dans le lecteur. Plusieurs fois, l’autoradio rejette le disque comme s’il était indigeste. Tous les matins la même bataille. Il fait beau. Et quand il fait beau j’aime écouter de la musique violente, très fort, dans les enceintes de ma Saxo Bic.

Bon mood, dès le matin, avec Alta Rossa : un mélange subtil de force brute et de mélodies envoûtantes. Exécution et interprétation, rien à redire, tout est en place. C’est bien fait. Tout le travail autour de la prise de son et de la post-production est léché. Et, sur tout l’aspect purement créatif, le groupe parvient à me transporter dès la première écoute. En terrain connu oui, mais ça, c’est d’la bombe. Je ne me lasse pas du dialogue entre les parties mélodiques entêtantes et la brutalité naturelle inouïe rythmant l’album à travers sept titres.

Pour lier le tout et renforcer l’univers et la capacité à capter l’attention : le chant. Avec une voix qui impose, qui intimide, qui nous rend silencieux, muet. La musique, de temps à autre parvient à inverser la tendance et à dominer cette voix brûlante. Le plus souvent, les deux se complètent pour muter en quelque chose de monstrueux. "Void Of An Era", c’est trente minutes de violent-post-metal-sludge, plus connu sous le nom de VPMS. Non, franchement, on s’en bat les couilles, c’est du hardcore, post- à la rigueur si ça te fait plaisir.

En tout cas tout y est. Le plaisir bien présent. Cet album m’aura accompagné une bonne quinzaine de jours non stop. Durée de vie plutôt longue quand il y a encore une bonne dizaine de disques qui attendent leur tour. Bref, j’ai mis un nouveau disque dans la Saxo Bic et j’ai hâte de t’en parler.


Kévin
Août 2022


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/altarossa