Si je vous disais que Children Of Bodom n’était pas mort, seriez-vous ravis ? De mon côté, je serais plus qu’enchanté, et j’en profite du même coup pour rendre hommage à Alexi Laiho et son ancienne formation. C’est d’ailleurs en partie ce que fait Alphoenix, groupe japonais de death / metalcore mélodique avec son deuxième album "Evil Ways".

Sans s’y limiter, comme vous pourrez le constater dans cette chronique, disons seulement que le fantôme de la formation finlandaise observe de près le travail d’Alphoenix. Les groupes japonais ne sont pas rares (2 754 sont répertoriés dans Encyclopaedia Metallum), cependant, c’était une première pour moi pour ce qui a trait au death metal mélodique venant du pays du soleil levant.

Premier constat : Alphoenix ne lésine pas sur la vitesse. La plupart des morceaux constituant les 48 minutes de l’album se veulent surtout frénétiques et furibonds. Deuxième constat : le groupe ne lésine pas sur les influences et incorpore dans sa musique pratiquement tout ce qui fait la pluie et le beau temps du death mélodique, sans pour autant que cela se termine en un chaos incompréhensible. Au contraire, ce qui aurait pu être totalement éclectique au final s’avère d’une précision chirurgicale. Chacune des pièces frappe fort et laisse une marque fracassante. Qui plus est, le groupe en ajoute une couche et se permet même de se lancer dans la pure tradition metalcore avec "Silver Lining".

On peut donc entendre, comme je le mentionnais d’entrée de jeu, du Children Of Bodom derrière le death de Alphoenix, mais aussi du Soilwork, du In Flames, et même du Eternal Tears Of Sorrow dans les moments les plus "doux", si on peut les qualifier ainsi. De ce palmarès d’influences, nous obtenons riffs par-dessus riffs appuyés par des blast beats endiablés, le tout porté par un duo de voix growlée / clean bien balancé.

Qui aurait cru qu’une formation asiatique serait le porte-étendard du Gothenburg metal ? L’on serait en droit de croire que l’Allemagne est en tête de liste, tout comme la Suède et la Finlande, seraient les premières à porter bien haut le flambeau, et pourtant non, c’est bien Alphoenix, du haut de ses sept années d’existence, qui proclame haut et fort la bonne parole du death mélodique.