Ce groupe de power metal d’Allemagne m’était jusqu’à aujourd’hui totalement inconnu. Œuvrant dans le spectre plus "true metal" du style, le groupe s’est mis au défi de produire son quatrième album de manière totalement analogue. Plutôt noble dans cette ère ultra digitale, à la saturation et à la compression sonore omniprésente.

Le pari est réussi et l’album éponyme du groupe s’avère un tour de force, mélange savamment balancé entre un son plus "old school" (beaucoup d’orgue Hammond en particulier) et une approche un peu plus moderne ("Singularity" et ses samples électroniques). Vocalement, Benjamin Jaino est difficilement qualifiable. Autant il peut naviguer pénard sur des vocalises sans trop de risques, autant il parvient à pousser la note, comme sur l’excellente "Aurora" (à nouveau avec la touche "Hammond") où Jaino se permet des voltiges plus périlleuses, sans jamais pour autant s’élever au créneau des chanteurs à voix d’hélium.

Je ne sais si cela est dû à la production, mais une chose qui m’a beaucoup plu sur cet album est le son de la batterie ainsi que de la basse. Il y a ici une profondeur qui manque cruellement à certaines productions modernes et cela ajoute à la richesse sonore du groupe. Avec "To Where A Crown", Alpha Tiger démontre une autre facette de sa personnalité avec une pièce plus heavy, mais qui conserve avec finesse la fusion constante entre l’hommage aux groupes de la NWOBHM et le power metal plus moderne (proche du power USA plutôt qu’européen). À nouveau ce son riche et profond, avec en plus, une performance aux guitares qui saura plaire aux plus affamés de la six cordes.

Autant il est facile de reconnaître certaines des influences du groupe, autant Alpha Tiger parvient à maintenir un niveau d’originalité, en grande partie grâce à une écriture intelligente et un souci de la diversité, qui du coup, empêche l’auditeur de sombrer dans un hypnotisme pièce après pièce. L’ennui n’est ici pas au rendez-vous et fait plutôt place à une anticipation positive. En effet, rien ne laisse présager ce que le prochain morceau proposera tant le groupe a adroitement ficelé sa musique.

Les Allemands d'Alpa Tiger poursuivent sur leur lancée en proposant ici leur troisième album de heavy metal 80's / 90's. Son titre est d'ailleurs intéressant : "Identity", on dit souvent que c'est justement le troisième album qui confirme si un groupe a un réel potentiel ou si ce n'était que deux coups de chance. Pour le coup, je penche plutôt sur la première hypothèse même si tout n'est pas parfait. Sur la pochette on voit le mâle alpha sortant de la meute (qui a les yeux bandés), arrachant le bandeau blanc qui le rendait aveugle. Et il a pas l'air content ce gars-là ! Voyons donc ce qu'il a dans le ventre...

Le heavy, ils ont l'air de l'avoir dans le sang, à croire qu'ils en avaient dans le biberon, mais ce qui est leur point fort est aussi leur talon d'Achille car ça sonne comme un certain nombre de groupes, on pense en premier lieu à Queensrÿche, et ensuite eh bien une bonne partie de la NWOBHM et de la scène allemande du heavy et du power metal. Il y a eu des efforts de fait depuis leur précédent album, "Beneath The Surface", mais je pense que la quête identitaire est encore d'actualité pour eux. D'un point de vue composition, je pense que le groupe est en totale maîtrise, c'est selon moi sur l'inspiration que ça bloque. Globalement l'album est bon et cohérent d'un bout à l'autre mais bien que certains titres se démarquent, aucun ne ressort véritablement du lot et ça c'est bien dommage ! Une fois l'intro passée, on attaque directement le vif du sujet, un metal basé sur des riffs rapides et puissants pour nous accrocher, la voix elle aussi nous met une claque et une bonne putain de claque ! C'est haut perché, c'est contrôlé et pas trop dans la surrenchère. Le reste de la partie rythmique est un poil en retrait, ce qui est bien dommage. Pas trop de surrenchère mais quand même du cliché, on n'y évite pas mais en même temps, comme c'est très bien fait, on n'y prête pas trop attention, ça semble bien assumé donc il n'y a pas de mal à se faire plaisir ! Les titres sont donc très rythmés, essentiellement dans un esprit 80's et 90's mais un morceau comme "Long Way Of Redemption" est résolument plus moderne avec un solo plus long, une bonne poussée de voix, sur ce titre on monte en puissance. On trouve aussi un morceau plus martial, "We Won't Take It Anymore" est un hymne à la rébellion, avec son "no more" repris à tue-tête, c'est aussi l'occasion de caler un beau petit solo. Des bons morceaux, ça ne manque pas, parmi les petites touches agréables on peut noter le synthé sur "Closer Than Yesterday" qui, sans être très présent, aide à donner une ambiance à part sur ce disque. Cependant, on peut noter quand même quelques longueurs sur ce disque, les morceaux auraient gagné à être raccourcis. Comme l'outro, "This World Burn" paraît très long alors que c'est un bon choix pour conclure ce disque, très rapide et plus léger on se rapproche plus du hard rock, il faut bien varier les plaisirs !

Il n'empêche que ce disque s'écoute de façon très fluide, on est totalement dans une continuité des morceaux et tout s'enchaîne sans qu'on ne voit vraiment le temps passer. Le défaut majeur est quand même cette similarité des morceaux mais c'est écrit avec les tripes, gageons que sur scène ça doit valoir son pesant d'or et que ce sera une bonne claque ! L'année débute plutôt bien !

Anciennement connu sous le nom de Satin Black, Alpha Tiger s’apprête à nous faire part en ce début d’année 2013 de son second opus intitulé "Beneath The Surface". Après un très prometteur "Man Or Machine" paru en 2011 et à travers de très bonnes prestations scéniques comme au Hellfest en Juin dernier, que nous réserve donc cette nouvelle galette ?

Comme dans le précédent album, le quintette originaire de Saxe excelle dans le heavy power aux allures très eighties. Pas très original certes, mais les titres concoctés sont d’une très grande efficacité et démontrent tout le potentiel musical de cette jeune formation teutonne. Des titres aux refrains très accrocheurs, des solos de guitares mélodiques et ravageurs, un jeu de batterie à couper le souffle, donnant le tempo à l’ensemble des compositions sont les principaux atouts de la galette. Le chant de "Heiko", très aigu, manque un peu d’affirmation même s'il est dans la veine de Andi Deris (Helloween). Donc un album très orienté heavy power comme le démontre "The Alliance" ou "Beneath The Surface", des morceaux de très bonne facture. "From Outer Space" ou "Along The Rising Sun" affichent, quant à eux, des rythmiques clairement plus heavy, plus speed, et toujours accompagnées de refrains de bonne qualité, qui resteront ancrés dans vos mémoires. Ensuite, les tracks "Rain" ou "Crescent Moon" sont dotées aussi d’un son bien heavy mais affichent un aspect plus ballade avec des parties relativement plus posées. Des compositions assez longues aux changements rythmiques bien pensés, bien exécutés, bien ficelés, tels sont les arguments probants que nous propose ce "Beneath The Surface".

Alpha Tiger ne réinvente pas le heavy teuton loin de là mais nous propose un album complet, agréable à l’écoute et est prêt à faire headbanguer tout individu amateur de bons solos et de sensations fortes ! "Beneath The Surface" nous montre que le quintette est un valeur montante de la scène heavy ! Penchez donc une oreille dessus et surtout ne les ratez pas sur scène si vous avez l’occasion de les voir !

"Man Or Machine"
Note : 19/20

Alpha Tiger… ce jeune groupe allemand revisite la NWOBHM en 2011. En effet l’album "Man Or Machine" est prêt à faire parler de lui. Pourquoi ? Parce qu'après l’écoute de ce disque je me suis réellement demandé si les autres chroniqueurs du net ne l’avaient que survolé ! Quand je vois des notes moyennes sur cet album, je me demande s'il faudrait pas leur greffer une autre paire d’oreilles… voici une chronique qui va mieux recenser et mettre en place ce qu’il y a à mettre en place.

Déjà l’album est composé de 9 titres qui avoisinent souvent 6 voire 7 minutes, on a donc des masterpieces presque à chaque musique, et on ne peut assister qu’à un débordement de génie, de réels riffmakers emportent ce disque presque à la perfection, celui-ci se profile vers ce que je dirais la renaissance du heavy metal old school undeground qui se voit modernisé. Le premier titre "Starrider" n’est autre qu’une mise en bouche lyrique qui nous emporte dans les heures de gloire du heavy metal, "Martyr’s Paradise" est là pour confirmer un peu la première musique pour nous dire "Attention, vous êtes en terre conquise, on ne vous a pas mis le meilleur morceau dès le début pour vous proposer de la soupe après". Mais le décollage sera pour "Crimson Desert" qui donne une leçon de heavy / power / speed à souhait, on ne peut que se prosterner devant son lecteur en faisant des prières… c’est à ce moment-là qu’on se dit "Putain c’est possible, les groupes old school peuvent avoir une production digne de ce nom…" et au niveau écoute, c’est le panard ! Les solos sont fluides tout en retraçant la bonne époque, ça sent la transpiration, la double est à l’honneur, c’est réellement un plaisir. Le mixage est juste parfait… les guitares ressortent bien, un son plutôt "moderne" je dirais, je n’aime pas ce terme, mais même au niveau de la batterie, ou de la basse, on sent une réelle évolution par rapport aux groupes des années 80, faire du old school avec un son moderne est assez contradictoire, mais bordel qu’est ce que ça poutre ! Que dire des chefs d’œuvre qui suivent ? "Against The Time", "Men Or Machines", "Karma", "Black Star Pariah" sont des titres que vous aurez la chance d’écouter si vous vous procurez le CD.

Comment décrire ce subtile mélange de speed et de heavy si cher à mes yeux ? C’est bien simple, c’est vraiment LE type de groupe à écouter pour se donner une réelle idée de ce qu’est devenu le TRUE heavy metal de nos jours… il faut être conscient que les groupes qui ne sont pas connus réservent souvent de bonnes surprises, et là ce fut la surprise pour moi aussi quand j’ai reçu le CD à la maison. Rien que par la pochette on se dit "Putain ça sent le heavy metal old school", ce lion merveilleusement bien dessiné prêt à bondir hors du livret nous glace le sang et nous réjouit. Dans une demi-mesure, ce groupe me fait un peu penser à Enforcer, Iron Kobra, et plein d’autres, c’est avec ce type de groupes qu’on se dit que le heavy metal sera toujours présent quoi qu’il arrive, et que même si c’est le type de groupes à se retrouver devant 200 personnes maximum par soir, ces 200 personnes seront conquises.

Motörbunny Octobre 2011