"Dream Elegy"
Note : 17/20
Almach revient, toujours drapé de ses mystères. "Dream Elegy", le deuxième album de la
formation, ne dévoile pas plus d’informations quant à la composition du groupe qui,
rappelons-le, viendrait de Kaboul en Afghanistan.
Si le dernier album d’Almach nous avait emmené aux portes du désert avec pour
compagnon un black metal atmosphérique aux accents épiques teintés d’un folk oriental,
celui-ci nous fait rêver avec des passages planants et envoûteurs. On retrouve parfois un
doux chant féminin, parfois des hurlements en arrière-plan, mais toujours ce son distant et
pénétrant, qui nous assure un dépaysement total. Tous les morceaux reposent sur cette
dualité entre claviers aériens, rythmique solide et impénétrable, ambiance enchanteresse
empruntée aux sonorités folk locales, et des parties vocales certes incompréhensibles dues à
cette saturation. Le passage de l’une à l’autre se fait tout naturellement, et les moments où
les deux univers se rencontrent sont à la fois extrêmement beaux et massifs. Je retiendrai
surtout "Dream Elegy", le titre éponyme, mais également "Death Is An Illusion", une
composition à l’ambiance oppressante, et "Dragonheart", un titre qui pioche dans des
sonorités médiévales. L’album se referme avec "Wind Of Registan Desert", qui nous emporte
une dernière fois sur le sable brûlant en compagnie d’une rythmique aux sonorités martiales.
Mystérieux et prenant, l’univers d’Almach est encore trop peu connu à mes yeux. "Dream
Elegy" reprend là où son prédécesseur nous avait laissés, c’est à dire au beau milieu d’un son
enchanteur et dépaysant qui se savoure sans modération.
"Battle Of Tours"
Note : 18/20
Nous ne savons rien d’Almanach. Ni l’histoire du groupe, ni l’identité des membres. Le
groupe déclare venir de Kaboul, en Afghanistan, mais rien n’est sûr. Pourtant, "Battle Of Tours", leur premier album, est là.
Le groupe propose six titres de black metal atmosphérique, couplé à des sonorités épiques,
illustrées par la Bataille de Poitiers en Octobre 732 du peintre français Charles de Steuben,
nous indiquant une deuxième fois que c’est sur la guerre que la musique du groupe est
basée, et plus précisément cette bataille (“Battle Of Tours” signifie “La Bataille de Poitiers” en
anglais).
Dès "Abdul Rahman Al Ghafiqi", le premier titre, l’atmosphère envoûtante que le groupe nous
présente s’assombrit. Elle devient oppressante, puis explose et laisse place aux riffs black
metal, sans jamais négliger les cette ambiance majestueuse et épique. Des murmures
rejoignent le champ de bataille tels une brume insaisissable, comme sur la glaciale "Temple
Of Old Gods". Si les douces tonalités de l’introduction peuvent sembler rassurantes, elles
seront contrastées par de la noirceur. A nouveau le chant passe en arrière-plan, comme une
illusion, pendant que la rythmique et les tonalités orientales font leur oeuvre, tout comme sur
"Sons Of Umayya". Les amateurs de culture orientale auront reconnu la référence de ce
morceau, sur lequel on retrouve également un chant féminin envoûtant, puis des moments
d’accalmie bienveillante, qui sont entrecoupés de riffs épiques. "Yamrā", le titre suivant, se
repose sur les tonalités ambiantes pour quelques minutes de douceur apaisante avant le
retour des guerriers sur "Battle Of Tours" et son sample introductif martial qui nous projette au
coeur de la bataille. A nouveau, l’oppression est de plus en plus forte, comptant autant sur
les riffs black metal que sur ces sonorités ambiantes, et ces éclats de voix pour un paysage
musical incroyable. "Blood Brother", le dernier morceau, se pare d’une certaine mélancolie et
d’une tristesse palpable afin de refermer l’album comme il se doit.
Almach sort de nulle part, et vient nous enchanter grâce à son univers richissime.
L’aventure que propose "Battle Of Tours" mêle parfaitement un black metal glacial avec des
influences entraînantes, dépaysantes, entêtantes et lointaines, qui nous donnent envie
d’évasion.
|