Le groupe
Biographie :

Formé en 2006, All Hail The Yeti est un groupe californien de sludge-hardcore. Aujourd’hui composé de Brian Harrah et Craw NeQuent aux grattes, Nick Diltz à la basse, Steve White à la batterie et Connor Garritty au chant le groupe sort un EP en 2010 ("Trees On Fire With Songs Of Blood") et propose un premier album en 2012 avec "All Hail The Yeti". En 2016, le groupe revient avec l'album "Screams From A Black Wilderness".

Discographie :

2010 : "Trees On Fire With Songs Of Blood" (EP)
2012 : "All Hail The Yeti"
2016 : "Screams From A Black Wilderness"


Les chroniques


"Screams From A Black Wilderness"
Note : 14,5/20

Après quatre ans de réflexion, le yéti est de retour avec un album concept dont l'idée est de raconter une histoire d'horreur différente à travers chaque morceau, exactement comme ces histoires que l'ont conte autour d'un feu de camp au milieu d'un forêt sombre. Ce concept est d'ailleurs très bien représenté au travers de l'artwork cauchemardesque.

Dans cet album, tout s'enchaîne à une vitesse folle, pas de temps de pause, on ressent à peine le passage d'un morceau à l'autre et finalement on se prend vite au jeu du "feu de camp". Le groupe ne nous laisse pas le temps de respirer et nous oppresse autant que possible avec ses histoires horrifiques. La recette reste la même, une instru énergique, une basse lourde, du scream, beaucoup de scream, et un chant clair pontuel mais directement identifiable par dessus tout ça. Ça en deviendrait presque trop répétitif car finalement, si on n'entre pas totalement dans le concept en se concentrant sur les paroles, l'album semble perdre beaucoup d'interêt. Les morceaux se suivent et se resemblent... Même le featuring avec Brock Lindow du groupe 36 Crazyfists n'apporte rien de bien nouveau.

Il faut attendre la fin de l'album pour voir un réel changement. La musique d'outro "Angels Envy" est bien plus douce et différente de tout ce qu'on a entendu plus tôt dans l'album. Le chant clair se fait plus présent et ça n'en devient que plus agréable. N'oublions pas que All Hail The Yeti est censé raconter des histoires et pas hurler des histoires.

Ce qu'il manque réellement à cet album c'est une ambiance et des intonations permettant de faire comprendre à tous le sens de l'histoire d'horreur en cours. Même si le scream de Connor n'est pas incompréhensible, les moins anglophones auront du mal à saisir le moindre mot. Parce que le groupe a oublié que, contrairement à l'anglais, la musique est un langage universel, tout le monde ne saura pas saisir la beauté du concept. Jusqu'à preuve du contraire, le yéti existe (comme le père Noël, Dieu et le fantôme de Michael Jackson). Le groupe n'a plus qu'à faire les efforts nécessaires pour que celui-ci ne soit pas classifié dans les espèces disparues.


John P.
Novembre 2016




"All Hail The Yeti"
Note : 15/20

On sait tous que le métalleux a une fâcheuse tendance à être d’un naturel velu mais est-ce que porter le nom d’un personnage aussi poilu que le yéti accordera davantage de crédit au groupe devant un public averti ? Pas sûr. Néanmoins le groupe possède bien d’autres arguments à commencer par un artwork aussi massif que classieux. Mais au niveau du son alors ? On est là pour exploser de la bûche ou on se tricote un pull en poil de mouflon ? Bizarrement, ce n’est probablement pas "Deep Creek" qui déclenchera chez vous un coup de cœur. Les présentations sont faites certes, un sludge titanesque doté d’un son drôlement bon, mais le déclic ne survient pas.

On commence à sentir ce qui se trame là-dessous avec "When The Sky Falls" avec un chant clair qui fait son apparition par-dessus le grondement des grattes. La vraie déclaration arrive donc avec "Suicide Woods" qui donne l’impression de découper une feuille de papier à la tronçonneuse. On comprend alors le lien qu’il est possible de faire entre la délicatesse de Big Foot et ce qui coule dans vos oreilles. Changement radical d’ambiance avec "The Weak And Wounded" et même le début de "After The Great Fire", pour ensuite nous emmener vers quelque chose de plus mélodique, de plus mélancolique aussi, sans pour autant oublier les riffs plombés, faut quand même pas déconner ! L’album continue son grand bonhomme de chemin avec "Bloodguilt" et "The Art Of Mourning" dans un style proche avec toujours ce son extrêmement dense, qui remplit bien les oreilles si on a de bonnes enceintes capables d’en recracher toute la teneur. AHTY possède également un groove fort sympathique comme le prouvent les titres "I Am Wendigod" ou même "Axe Murder Hollow". Un groove qui, à mon avis, pourrait être encore plus mis en avant. Non pas que je prône les extrêmes jusqu’à en faire une caricature mais le groove paraît beaucoup plus léger en début d’album. Petit coup de cœur pour "I Am Wendigod" qui joue des cordes avec précision et brutalité ou, comment faire de la chirurgie avec un pied de biche. All Hail The Yeti n’a rien trouvé de plus raisonnable que d’achever son album sur un titre de vingt et une minutes. Fort heureusement le titre est bon et tout a été prévu, pour ceux qui aurait égaré leur CD de détente "Bois d’automne et rivière qui coule" acheté l’année d’avant à "Nature et découverte", le groupe leur a collé des minutes entières de chants d’oiseaux et d’animaux en tout genre agrémentés de craquement de bois et d’eau ruisselante. Aussi incompréhensible qu’original, peut-être faut-il y comprendre une allusion à l’abominable homme des neiges. A vous de juger.

Toujours est-il qu’All Hail The Yeti nous a pondu (oui je sais ça ne pond pas un yéti) un bon premier album. Une galette très bien travaillée où l’effet mur de son-surpuissant-qui-vous-fait-prendre-4kg-par-oreille est parfait. En ce qui concerne les compositions il y en a peu à jeter également avec toutefois une seconde partie d’album bien plus intéressante. Le groupe ne devrait d’ailleurs pas hésiter à étaler son groove avec parcimonie et à le mettre encore davantage en valeur, ce qui permettrait d’effacer quelques légers flottements. Pour le reste, c’est une valeur sûre !


Kévin
Février 2013


Conclusion
Le site officiel : www.allhailtheyeti.com