Le groupe
Biographie :

Alea Jacta Est est un groupe de metal hardcore créé en 2006 à Toulouse, rapidement une démo 3 titres sort en 2007 et permet de les lancer sur une première tournée en Espagne et au Portugal, puis une seconde en 2008. A suivi un Split CD avec Fat Ass sorti en 2009, une tournée française puis le premier album "Gloria Victis" en 2010, sortie mondiale, en Russie, Asie du Sud Est, Etats Unis, Europe. Le groupe enchaîne les concerts en Europe, avec quelques sorties au Maroc, en Turquie puis une version vinyle de "Gloria Victis" voit le jour en 2011. Le groupe tourne en 2012 puis 2013 notamment en Russie pour enfin retourner en studio à l'été 2013 et préparer son deuxième album "Vae Victis", à venir en Avril 2014 sur Useless Pride Records. Le troisième album, "Dies Irae", sort en Septembre 2016.

Discographie :

2007 : Démo
2008 : Démo
2008 : Split CD avec Fat Ass
2010 : "Gloria Victis"
2014 : "Vae Victis"
2016 : "Dies Irae"


Les chroniques


"Vae Victis"
Note : 18/20

Il paraît qu'après Paris, Toulouse est la ville la plus attrayante pour tous les jeunes fêtards français. Il faut dire qu'il y en a pour tous les goûts, comme nous le prouve aujourd'hui cette charmante formation qui a fait craquer mon petit coeur fragile il y a déjà quelques années : Alea Jacta Est. J'ai déjà eu la chance de chroniquer l'album de SpitBack il y a quelques semaines, et grande fut ma joie lorsque j'ai découvert que nos amis de la ville rose allaient eux aussi sortir un petit bijou.

Bon, on ne va pas faire d'omelette sans purger des anarchistes, Alea Jacta Est continue sur sa lancée. En gros, c'est comme avant, mais en mieux. Typiquement, des airs qui restent dans la tête, du mosh pit quasi thrashy qui vire dans le hardcore le plus bourrin qui soit, vous n'aurez aucun mal à reconnaître la patte de nos amis, sans parler des excellents back vocals toujours aussi bien placés ("Not A Machine"). En général, plus j'aime le HxC français, plus c'est parce qu'il se rapproche du NYHC. Ici, j'ai envie de dire oui... Mais non. Alors certes, on retrouve cette rage qui prend aux trippes et qui fait un max de dégâts dans la fosse, mais ce n'est pas tout. On sent moins d'influences hip-hop que les rois de la discipline made in America (Madball par exemple), et davantage une volonté de produire des riffs qui se rapprochent du metalcore. Tant mieux.

Alors pour tous ceux qui penseraient "en live je prends mais chez moi je préfère me branler", j'ai vraiment envie de leur claquer à la tronche qu'ils ont faux sur toute la ligne. C'est sûrement en cela qu'AJE a le plus progressé, ne se contentant plus seulement d'envoyer la sauce comme un sanglier mais démontre une véritable volonté d'offrir de belles mélodies, qui ne reposent pas que sur trois accords (je déconne, ça reste du hardcore quand même hein...). Je garde le meilleur pour la fin : "Veni Vedi Vici". Une merveille, tout simplement. Le début se veut tout en douceur, avant d'envoyer du thrash ultra rapide, puis vient ce putain de refrain qui donne franchement envie de tout casser. Décidément, l'avenir du groupe laisse entrevoir de très belles choses. Le sort en est jeté.


Grouge
Septembre 2016


"Vae Victis"
Note : 17,5/20

Le hardcore français se porte bien, Alea Jacta Est, groupe de Toulouse, nous déboîte la tête sévère avec son nouvel album "Vae Victis" qui sort chez Useless Pride Records. Il est inutile de vous conseiller, si vous êtes fans de Biohazard, Agnostic Front ou Sick Of It All de vous jeter littéralement sur ce nouvel album d'Alea Jacta Est. Le groupe, qui s'est crée en 2006 dans la ville rose et qui s'est rapidement mis au travail dès 2007 pour proposer une démo trois titres, n'a cessé depuis d'occuper le pavé et de tourner dans toute l'Europe. "Vae Victis" est leur deuxième album et fait suite au très remarqué "Gloria Victis" sorti lui en 2010. Le groupe qui est une véritable machine de guerre sur album l'est encore plus sur scène où son hardcore fait mouche.

"Vae Victis" c'est onze titre d'un hardcore pur et dur et Alea Jacta Est n'a pas à rougir face aux formations qui incarnent le mieux ce genre musical. C'est simple, sur cet album il n'y a aucun temps mort, on ne cesse de se prendre des uppercuts et des jazz d'une rage folle ! Et ça commence dès "A Sword Called Revenge". Alea Jacta Est a la rage et ça s'entend sur ce nouvel album, tous les ingrédients d'un groupe de hardcore sont réunis : gros riffs, voix haineuse, batterie puissante, refrains et chœurs à plusieurs voix. Un pur délice. A s'y méprendre, on pourrait penser que l'on écoute du NYHC, eh bien non, on a bien affaire à un groupe français qui a la haine et qui le fait savoir !

Alea Jacta Est assène ses nouveaux morceaux comme un boxer assène ses coups sur le ring, avec hostilité et méchanceté, à l'image d'un "ou c'est lui ou c'est moi". Si vous appréciez ce genre musical, il est certain que vous trouverez en Alea Jacta Est la réponse française à ce qui peut se faire de mieux en hardcore, car Alea Jacta Est est tout simplement ce qui se fait de mieux en hardcore chez nous. Alea Jacta Est va exactement là où il souhaite : vous faire mal. A l'image de "Harder Than Nails" avec son intro qui en dit long sur les envies du groupe : on va transformer tes poings en bombes. Alea Jacta Est, à l'image du style dans lequel le groupe évolue, dénonce la différence sociale, la dictature, la politique corrompue... Un programme hardcore en somme. Cet album est un véritable condensé de puissance sonore et cela fait beaucoup de bien. "Vae Victis" donne une pêche d'enfer.

Alea Jacta Est prouve avec ce nouvel album, "Vae Victis", qu'il est bien le digne représentant du hardcore français, il n'est pas étonnant que le groupe commence à se faire un nom à l'international et réalise des tournées en Russie, Espagne ou Portugal. A quand les States ? Pour bientôt espérons-le pour eux. 29 minutes de rage, 29 minutes de haine.

"From silence I rise, Ahou ahou !
Malheur aux vaincus !"


Vince
Mai 2014




"Gloria Victis"
Note : 15/20

La petite vélite que je suis, s’afférant à domestiquer la Gaule Cisalpine sous les ordres de Jules César, a reçu ce matin même pour accompagner musicalement sa conquête l’opus du groupe toulousain  Alea Jacta est  triomphalement intitulé "Gloria Victis" . Le quintette s’était déjà dévoilé par le passé par un EP, ainsi qu’un split avec leurs amis de Fat Ass (feu straight edge) en 2008. Maintenant, il faut se demander si cet opus est alors à la hauteur de la conquête du Rubicon. Le sort en est-il jeté, comme l’aurait si bien dit le général militaire, qui ne fut jamais empereur.

Parce qu’en effet, les petits Toulousains nous gratifient tout de même d’un concept album, dans le sens où le titre des chansons, certains samples insérés dans la musique, se rapportent toujours à la Rome Antique. Et le combat s’ouvre par l’intro "Morituri Te Salutant", intro dans laquelle l’on distingue une marche au pas, des cliquetis d’armures, et un commandant qui exhorte ses soldats à assiéger Alesia, en expliquant, bien guerrièrement "you’re in Alesia, and you’re already dead". Oiseau de mauvais augure ? L’intro se prolonge sur une compo bien toulousaine, présentant le domaine dans lequel officie le groupe. Et on reconnaît bien la touche d’Alea Jacta Est. La même recette avait été utilisée pour le split. Et ce qu’on peut dire, c’est que cette intro nous met bien en bouche, ou en gueule de lion plutôt. L’arène est en folie, le combat a commencé. Et après "No Sooner Born Than Dead" qui pose la première brique de ce capitole, c’est "Nothing Here From Me" qui prend le relais. Et ce qu’on peut dire, c’est qu’à ce moment, les morceaux sont à peu près tous construits de la même façon : un sample + un riff méchant.

On aurait d’ailleurs tendance à penser que niveau composition, les Toulousains ne se sont pas foulés. Mais bon, j’entends des petites voix par derrière qui me disent "et alors ?" parce que question beatdown, les petits Toulousains sont plutôt intrusifs, et nous en mettent plein les esgourdes. Puis, ils nous réservent tout de même des surprises, en effet, piste 5 "Behind Your Smile", un duo avec les brailleurs de Through My Eyes. Ce qui est d’ailleurs assez caustique, c’est que ces derniers se mettent à chanter / brailler après le sample (se trouvant cette fois à l’intérieur même du morceau) balançant un simple "Champagne ?" (ou alors, j’ai de mauvaises oreilles, mais c’est l’impression que j’ai, et on ne badine pas avec la chroniqueuse, s’il vous plaît). Morceau plutôt NY dans l’âme, dans le sens où il fait très morceau de ralliement. Puis, on arrive tout doucement à "The Die Is Cast", morceau qui me paraît valoir le plus le coup d’oreille. Simplement parce que, d’abord, c’est rien que la traduction en anglais de "alea jacta est" ( fichtre, les coreux seraient-ils aussi polyglottes ?). Morceau très two step, très lent (notre ami le mid tempo est de retour), et ce morceau ne serait pas le morceau hardcore par excellent si, bien sûr, on ne rajoutait pas les chœurs à la NY (décidément, j’emploie un peu trop NY) sur la fin de l’instru (je dis instru, parce que cette fois-ci, le sample est à la fin du morceau).

Bon, je passe sur les compo suivantes, (mais on va quand même les citer "Nice Words No Truth" et "You Make Me Stronger"). Et on va directement à l’avant dernier morceau, qui mérite aussi que l’on s’épanche quelque peu dessus. Et pourquoi ça ? D’abord, parce qu’il s’appelle "volveremos". En effet, une chanson en Espagnol. Pourtant, Toulouse n’a toujours pas été annexée, ou alors c’est qu’on m’a menti pendant des années. Mais, si on y regarde, enfin écoute, de plus près, on se rend compte que y a un autre brailleur sur le morceau, ayant une voix un peu plus âpre. Et puis, on regarde alors le cd, et on voit que ce brailleur s’appelle Gerardo. Les petits Toulousains ont réalisé un feat avec un chanteur Argentin, officiant dans les groupes Nueva Etica et Mostomalta). Du coup, on comprend un peu mieux pourquoi les Toulousains ont opté pour une compo en espagnol.

Et avant de conclure, autre chose à noter ? Sur la dernière compo nommée "Kiss Defeat Goodbye", à environ 2min 40, un chœur. Jusque là, vous me direz, quoi de plus normal ? Certes, mais quand le chœur vous rappelle bizarrement une pub pour un certain produit où un homme, un tantinet adipeux, lorgne sur la fête organisée par ses voisines bonnasses (enfin, si on aime taper dans de l’anorexique), et mange son produit supra dépité, là, en effet, le chœur a de quoi vous faire rire. Bref, tout ça pour dire que cet album envoie du pâté (enfin, pour ma part, je préfère le foie gras, mais ça fait pas assez crasseux pour du hardcore). Certes, certains diront que ce n’est pas révolutionnaire, ce à quoi je rétorquerai que dans ce cas-là, faut changer de style de musique et prendre son abonnement à Télérama. Parce qu’après tout, ce qu’on demande à un groupe exerçant dans le beatdown / NYHC, c’est de nous faire vibrer, de nous immerger de violence et si possible, de le faire correctement, sans fausse note. Et ce qu’on peut dire, c’est qu’Alea Jacta Est a relevé le défi.


ePo
Juillet 2010


Conclusion
L'interview : Olivier

Le site officiel : www.aleajactaest.eu