Le groupe
Biographie :

Alchemy Of Flesh est un one-man band de death metal américain formé en 2019 et dans lequel opère Tim Rowland (chant, instruments / ex-Lothric, ex-Primal Gore, ex-Woccon, ex-Sculpted Horror, Bellkeeper, Chopping Mall, Forklift Operator, Hole Dweller, ex-Valkiria, ex-Peregrine). Alchemy Of Flesh sort son premier album, "Ageless Abominations", en Août 2021 chez Redefining Darkness Records.

Discographie :

2021 : "Ageless Abominations"


La chronique


Il est parfois bon de ne pas se prendre la tête et tenter de révolutionner la musique, parfois appliquer les codes définis d’un genre et s’y tenir fonctionne aussi parfaitement. C’est le cas dans le death metal, si le genre porte désormais de nombreuses déclinaisons, de mélodique à technique en passant par sa forme plus brutale et décérébrée, il est parfois bon de revenir aux sources et d’apporter un death metal dans sa forme la plus pure. C’est le cas d’Alchemy Of Flesh, nouveau projet de Tim Rowland, membre actif de la scène death metal américaine, qui vient délivrer son premier album cette année. Intitulé "Ageless Abominations", il semble dès le titre vouloir nous plonger dans un des thèmes privilégiés du death metal old school : les monstruosités les plus incompréhensibles pour l’esprit humain. S’inspirant donc des œuvres maîtresses en la matière, on retrouvera donc bien évidemment de nombreuses références à Lovecraft et autres abominations qui tournent autour des ses mythes, mais également des références vidéoludiques, comme on peut le voir à l’artwork de l’album qui ressemble grandement à une créature issue de la saga Metroid.

Si l’album prend les thèmes du genre, il en prend également les codes : c’est à grands coups de blasts et d’accords agressifs que tout l’album va se dérouler. On trouvera également des trémolos très rapides et des alternances de tempo rapide / lent dans la plupart des morceaux, le plus marquant en ce sens étant "House Of Earth". Pour ce qui est de l’évolution de l’album, ce dernier ne semble pas proposer d’ensemble cohérent et lié, mais plutôt des pièces totalement écoutables en tant que telles, mais néanmoins tout à fait plaisantes et se suffisant amplement à elles-mêmes. Côté chant, c’est un growl très maîtrisé et guttural qui nous est servi, ce dernier ne changera pas de hauteur dans tout l’album. Le chanteur nous montrera tout de même sa palette vocale à travers plusieurs instants de chant tenu sur une durée impressionnante comme à la fin du morceau "Slipgates To Annihilation". Instrumentalement parlant, c’est on ne peut plus carré, tous les instruments sont parfaitement maîtrisés, notamment la batterie qui propose des patterns d’une complexité et rapidité parfois surprenantes, le morceau "Lava Storm" en est un parfait exemple. Le mixage de tous les instruments est également parfaitement maîtrisé, tous les instruments étant bien audibles et ne couvrant pas le chant pour autant. On sent à travers l’album que ce one-man band, s’il est nouveau en tant que tel, n’est pas porté par un néophyte dans le death metal. On a affaire à quelqu’un qui connaît le genre depuis longtemps et en a parfaitement compris les codes et les mécanismes, ce qui donne lieu à une production des plus fidèles au genre, rendant le tout fort plaisant.

On retrouvera parfois, dans les compositions un côté presque brutal death, surtout identifiable à travers la présence de quelques breaks, moins longs et percutants que dans le genre mentionné précédemment, mais tout de même bien présents, c’est le cas notamment dans la première moitié de l’album dans des morceaux comme "Lobsel Vith" et "Pain Primordial", cependant le plus marquant est indéniablement celui du morceau qui vient clôturer l’album : "Opener Of The Way" qui, d’ailleurs, restera le vrai "banger" de cet album, et un hymne du death metal. Ce morceau est tout simplement la définition de tout ce qui constitue le genre et en dehors des groupes mythiques qui l’ont façonné, une des meilleures façons d’introduire le death metal à quelqu’un au death metal serait de lui présenter ce morceau. Ce dernier se dote d’une aura rampante et malsaine à travers le break presque continu qui le parcourt de part en part avec des riffs de guitare lents et insidieux portés par une batterie totalement (et volontairement) déstructurée et assassine.

Avec l’ambition de faire un album de death metal de bonne facture et probablement rien de plus, Alchemy Of Flesh nous délivre un hommage vibrant au genre. C’est à travers une virtuosité instrumentale et des compositions efficaces qui démontrent une parfaite compréhension du genre que l’album se déroule sans qu’on s’ennuie, et ce malgré le fait qu’il soit plutôt long au vu du genre dans lequel il évolue. Le dernier morceau se démarque particulièrement du reste et sera celui qui restera le plus en mémoire après écoute de l’album entier. Son titre et la composition semblent également proposer un genre de cliffhanger musical, à voir donc dans les futurs projets de ce one-man band.


Praseodymium
Décembre 2021


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.facebook.com/alchemyofflesh