"Væ Victis"
Note : 16/20
A peine un an après son premier album, Akiavel revient sur le devant de la scène avec "Væ Victis", son second opus. Créé en 2018, le groupe sort très vite un premier EP, puis les
choses s’enchaînent. Loin d’être ralentis par la crise mondiale, Auré (chant,
ex-Antropofago, ex-Maniac), JB (guitare), Jay (basse) et Butch (batterie) sont prêts).
Le groupe n’a pas changé sa recette depuis le précédent album, offrant toujours un mélange
moderne de death mélodique et de groove metal solide, que nous découvrons avec "Frozen
Beauties", un titre mélancolique et puissant qui laisse autant les harmoniques s’exprimer que
la vocaliste. Les leads donnent cette saveur glaciale au morceau, qui enchaîne sur la
violente "Bind Torture Kill". Si le titre est bien connu du monde du death metal, il n’en reste
pas moins efficace et accrocheur, offrant tout de même cette pointe de tristesse dans les
leads pendant que la rythmique ravage tout sur son passage, comme sur l’explosive
"Zombie", un titre remuant et taillé pour la scène.
"Needles From Hell" est plus long mais également plus tranchant, permettant au groupe de
piocher dans le thrash et le brutal death, mais également de laisser une place suffisante à
chaque instrument dans ce mix épais.
Le groupe enchaîne avec "Comrade", un titre à la fois
martial et entêtant grâce à ce tapping rapide. Le morceau vous fera immédiatement remuer
la tête, puis c’est "Medium" qui entre en jeu avec sa base thrash / hardcore évidente. A
nouveau le groove solide du groupe fera des ravages dans la fosse, et ce jusqu’à la fin de
ces riffs emplis de rage !
"The Lady Of Death" fait intervenir un chant clair intense pour compléter les rugissements
bestiaux de la chanteuse, puis la rythmique frappe sans discontinuer avant que les deux
voix ne se rejoignent à nouveau pour un duo violent avant l’incisive "Pentagram Tattoo". Le
morceau profite de passages effrénés pour renforcer ces riffs cinglants et saccadés qui font
rage sur des paroles avant la dérangeante "Mommy I'm Capable". Si la douce voix de
l’introduction vous berce, vous serez réveillés en fanfare avec cette accélération violente
doublée de hurlements. L’album prend fin avec la lourde "Matrimonial Advertisements", un
morceau qui reste dans les tonalités des titres précédents avant un break guidé par une voix
claire sombre, et un final à la fois aérien et très intense.
Le style d’Akiavel s’étoffe de sonorités piochées dans la violence. Entre old school et
modernité, "Væ Victis" propose une identité puissante, des rythmiques motivées et un son
brut, parfois doublé par des mélodies sanglantes.
"V"
Note : 17/20
Être chroniqueur, c’est être à la pointe de l’information, des sorties. Le contre-exemple total est celui d’un rédacteur de French Metal à qui on vient tirer les oreilles car Akiavel a eu le temps de sortir son deuxième album avant qu’il ne finisse la chronique du premier. Il faut dire qu’un tel opus est toujours compliqué à décrire. Rendre justice à ce genre d’oeuvre n’est pas aisé.
"V" est imposant, à tel point que mon clavier en a eu peur. Si (Saint) Matthieu a mentionné dans sa chronique de "Vae Victis" (le nouvel et second album d’Akiavel donc) "le groupe n’a pas changé sa recette depuis le précédent album, offrant toujours un mélange moderne de death mélodique et de groove metal solide", il n’aurait pu me permettre de trouver mieux pour résumer cet album. Je complèterai toutefois ses dires en soulignant la performance vocale d’Auré mais surtout en insistant sur le côté brutasse de ce disque. Les rares moments de répit offerts à l’auditeur ne sont là que pour mieux l’attirer de nouveau vers une noirceur ambiante. "V" écrase la nuque et les tympans. L’avantage d’écrire ces quelques lignes un an après la guerre est que, du coup, tout le monde a pu s’en rendre compte et acquiescera tout cela. Et certainement tout le monde a eu vent de la performance d’Akiavel au Slay At Home de Metal Injection. Tout comme tout le monde a relevé les touches mélodiques de cet album ou le featuring avec Julien Truchan.
Alors que dire ? Bah “Chef, mission accomplie, j’ai chroniqué la bête !”. Mais surtout que si d’autres retardataires il y a, écoutez ce disque (enfin, le deuxième album aussi du coup). C’est français, c’est excellent et surtout cela s’affirmera rapidement comme un incontournable de la scène hexagonale (même si oui, c’est déjà un peu le cas un an après).
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