Tout commence dans une ambiance sombre et délicate, angoissante et perturbante, avec des crissements et des sons dérangeants et puis… arrive quelque chose de complètement différent. Ainez, c’est musical (surtout), dérangeant (aussi) et quelque peu creux par moments.

Alors que l’on s’attend à du chant, celui-ci manque quelque peu malgré des passages de bonne qualité. C’est un peu trop redondant sur le long terme. C'est certes intéressant mais un peu trop téléphoné, j’ai du mal à accrocher à Ainez, peut-être aurait-il fallu quelque chose de différent dans l’ambiance, d'un peu plus audacieux que du déjà entendu, plutôt que des passages trop jazzy pour s’intégrer correctement dans le paysage. Je ne sais que dire, je ne sais que penser. Autant c’est un bon passe-temps musical, quelque chose qui meuble le silence, mais j’ai du mal à adhérer véritablement. Ce n’est certes pas un avis général et je suis convaincu que certains y trouveront leur bonheur. Je trouve cet EP intéressant sur le fond et avec quelques passages qui font leur effet mais l’ensemble est un peu fade, long, et sans trop de surprise ni d’inventivité. La production fait le boulot, et même plus que cela, elle est irréprochable de bout en bout, elle met bien en valeur les morceaux. La basse est omniprésente mais à part quelques passages techniques, elle assure la portion congrue et se contente d’une présence avec un ronronnement efficace, c’est tout.

Voilà, c'est le mot, le groupe ronronne et ne propose rien de vraiment nouveau malgré des choses intéressantes, on se perd dans les lymbes au bout de trois morceaux. Je n’irais pas jusqu'à dire "passez votre chemin", jetez-y une oreille et trouvez-y quelque chose que je n’ai pas su voir ou entendre. Il manque peut-être du chant pour donner de la consistance et du relief à l’ensemble.