Nouvelle formation qui a moins d'un an, Agorphos ne perd pas de temps et propose déjà une première démo cinq titres. Incluant en ses rangs Michel du groupe Heksen c'est comme ça que le groupe a pu mettre une voix définitive au line-up, on sent que le groupe a envie de faire quelque chose, mais ne semble pas entièrement prêt à s'investir considérablement corps et âme dans une aventure musicale. Pourquoi je dis ça ? Eh bien tout simplement parce que le packaging de cette démo ne laisse pas transparaître de véritable engouement pour une possible brèche vers quelque chose de professionnel, mais plus comme une sincérité amatrice qui délivre le message simple de : la musique pour la musique. En effet on n'aura pas de super booklet, ou de super layout, mais quelque chose de simplement propre, relatif au strict minimum. Enfin c'est compréhensible largement vu la crise actuelle... Et je ne ferai pas de blagues douteuse sur les origines auvergnates hein ?

D'un autre côté, même si la prod' semble avoir aussi été réalisée avec des moyens issus du système D, à l'arrivée c'est plutôt pas mal et pas vraiment dégueu... Agorphos présente donc un petit cinq titres qui ne paye pas de mine mais qui offre un death metal un peu blackened, et mélodique juste ce qu'il faut. Ce aspect mélodique étant tout de même pas mal appuyé par des nappes de claviers très 90's, c'est à dire assez discrètes, mais suffisamment consistantes pour montrer qu'elles servent à quelque chose. Les premiers titres sont plus death metal dans leur approche, laissant une grosse majorité au côté violent, hormis "Origins" qui fait office d'introduction. Mais "Strangulation" est généreuse dans le côté death metal ; d'une part grâce à la voix de Michel, puissante et sans doute un peu mise en avant à cause d'un mixage qui aurait mérité plus de peaufinage quelque part, et d'autre part grâce à des rythmiques accompagnées par des futs qui martèlent incessamment.

A partir de "Mental Percution", l'évolution est perceptible, on sent que le groupe, veut créer l'ambiance, grâce à des passages plus lourds, plus mid-tempo, pour apporter une atmosphère sombre et également mélodique. Alors que la fin de la démo avec "Crossing Evils" nous laissent largement dans une époque de old Dimmu Borgir, avec des claviers similaires, et des rythmiques rappelant un "Where Dead Angels Lie" de Dissection. Pour terminer : avec une meilleure production, et un mixage plus propre, Agorphos pourrait avoir la chance d'émerger dans l'underground. En l'état actuel des choses, malheureusement cette démo a des chances de passer inaperçue et n'être qu'une goutte dans l'océan, parce qu'on a déjà entendu pas mal de fois ce genre de compositions. En revanche l'intégration de claviers comme sur "Crossing Evils", très 70's, donnent une chaleur singulière qui donne de l'épice au morceau. Alors que dire de plus si ce n'est qu'il faut se faire plaisir avant tout, continuer et voir venir... Ce n'est qu'une première démo, attendons la suite...