"Les Illusions D'une Route - Bagdad"
Note : 18/20
Deuxième volet d’une trilogie, Agora Fidelio nous propose "Bagdad", nouvel épisode d’une épopée d'albums-concepts. Agora Fidelio nous renvoie dans son univers intimiste et rempli de sensibilité.
"J’ai connu ta main, sans aucun dialogue…".
Des paroles fortes et puissantes, un chant Français qui va chercher dans les tripes. "Bagdad" nous renvoie au voyage autour du monde, aux actualités et ces périodes troubles de notre histoire. Pour ce deuxième volume Agora Fidelio n’a perdu aucun sens de sa mélodie et les musiques nous transportent… Chaque titre nous renvoie à une ambiance et un espace, un transport.
La galette commence par un super "Drapeau Blanc" qui nous plonge directement dans cet univers où la musique nous prend, au corps, au fond de notre être.
S’ensuit "Par Mes Flèches", "Chaos Debout", "Le Sens Du Vent", des musiques beaucoup plus classiques si on peut dire avec des mélodies et des phrasés qui s’enchaînent et nous posent.
"C’est Une Guerre" porte bien son nom avec une montée en puissance et des paroles comme des aveux d’impuissance… une montée crescendo vers un K.O total.
"J’ai Vu" marque la fin de ce mini CD comme un constat d’impuissance et de tristesse… Uniquement accompagné par quelques notes d’une guitare et des mots comme une poésie venant se poser une bonne partie du morceau.
"Bagdad" est un ensemble musical bien amené, puissant si on le replace dans un contexte, et qu’on se laisse prendre par les musiques. Totalement dans la suite de "Barcelone" mais en beaucoup plus sombre, "Bagdad" nous révèle des faces encore plus sensibles de Agora Fidelio. La science musicale des musiciens faisant le reste.
La production ne bénéficie véritablement d’aucune faille, puissante à souhait, elle laisse la distinction entre chaque instrument et fait la part belle aux variations du chant qui se trouve être de très grande qualité. Quelquefois, les textes dans certains groupes sont difficiles à dicerner et à comprendre, ici le chant Français est dans le cas contraire : compréhensible à souhait, puissant, bourré de significations et indispensable pour mettre autant de vie dans les morceaux.
Les parties instrumentales, oscillant entre post rock, rock et metal, sont très simples mais complétement indispensables et font le reste.
Grosse (re)découverte que cet Agora Fidelio, un an après quasiment, c’est une fois de plus une bonne écoute, une très bonne écoute. Là où tous les groupes s’enferment dans des concessions et un style pré-établi, Agora Fidelio ne déroge pas et suit sa route… Superbe, bluffant, scotchant, prenant, profond.
"Les Illusions D'une Route - Barcelone"
Note : 17/20
Au crépuscule de cette année 2010, remplie de tant de choses, Agora Fidelio, pour son quatrième opus, nous sort quelque chose de conceptuel : un album en trois volumes.
Le premier, intitulé sobrement "Barcelone", nous arrive en douceur... un mélange des genres, entre envolées métalliques et textes finement ciselés.
Le groupe puise ses influences dans ce qui se fait de meilleur dans le rock. Il fait sûrement partie de ces groupes à suivre de près, très près, et dont on risque d'entendre parler très prochainement à des échelons beaucoup plus hauts. Il emprunte ses textes en Français très intimistes au plus profond de nos âmes.
Les mélodies sont superbes et éclairées, les parties métalliques prononcées avec un son puissant tout en restant profond dans l'esprit.
Le seul petit regret se révèle être, pour ces 6 premiers titres, une trop grande linéarité dans les différents morceaux avec quelque chose qui semble revenir. Une trame de fond mais cela est si bon qu'on s'entend dire "déjà fini ?".
Allez j'y retourne, "Barcelone" m'attend pour une écoute supplémentaire...
"Le Troisième Choix"
Note : 18/20
Que dire devant tant de beauté et de sincérité ? Les mélodies
planantes et envoûtantes nous emmenent voyager
à l'intérieur même de notre corps, découvrir nos sentiments les plus
profonds cachés par la monotonie de nos jours
usés. On sent le paradoxe entre une voix douce et torturée, des mélodies
planantes qui toutefois nous montrent bien
que l'on est sur terre et face à notre vie, ainsi qu'une rythmique à toute
épreuve soutenant par sa strucure le reste
des instruments, sans pourtant avoir la prétention d'être indispensable. On
se laisse embarquer dans ce voyage musicale
au delà de nous-même, au delà de tout, emporté par ce décollage souple et
rassurant mais ramené à la réalité par un
atterrissage ambigu où la vérité nous saute aux yeux. Agora Fidelio mêle le
post-rock à la poésie, le chant aux cris,
la joie à la tristesse, parsemant sa douce mélancolie de passages noise. Les
paroles (en Français) expriment entre autres
l'arrière goût amer que peut nous laisser la vie sucrée que nous croyons
mener. La production est excellente, l'art-work
se marie à merveille avec la musique. On notera le featuring vocal de deux
artistes sur "Laisse Moi Me Perdre" et "On Sème".
Pour finir je dirais qu'il faut absolument se procurer cet album, c'est une
merveille d'émotions. A conseiller à tous les
amateurs de post-rock. C'est à mes yeux l'album de la consécration pour
Agora Fidelio.
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