"Motifs & Ornements - Partie 1"
Note : 18/20
"Motifs & Ornements - Partie 1", un album à l’artwork à la fois orageux et divin derrière lequel se cache une musique elle aussi orageuse et divine. En matière de post-hardcore on a souvent tendance à être frileux sur les groupes naissants, cause à de multiples déceptions de formations étiquetées post-hardcore dissimulant une musique de Justin Bieber du metal. Et si je suis dur c’est parce que cela nous fait malheureusement trop souvent passer à côté de nos groupes francophones au charme et au talent indéniable.
After Taste nous propose donc une galette issue d’un concept album sur les cycles, avec pour la Partie 1, un album décomposé en six mois de l’année et c’est avec "Novembre : Nous Sommes Les Fils" que le disque commence. C’est par un silence, suivi d’un riff qui martèle que nous sommes accueillis jusqu’à l’apparition du chant en français. Un chant qui passe extrêmement bien, qui ne triche pas, avec un petit quelque chose de Daïtro. Portés entre accalmies et explosions de rage, on se retrouve déjà en "Mars : Les Forêts Rouges", où on peut découvrir une voix en clair fort convaincante, ainsi qu’une musique profonde et malgré un titre plutôt long (environ dix minutes) le temps passe vite et nous débarquons en "Décembre : Le Naufrage Des Epaves". Les changements de rythme, les violences variées, le sens de la mélodie, et un chant efficace permettent de ne jamais décrocher vraiment malgré une ambiance globalement similaire. On poursuit notre périple à travers les saisons avec "Avril : Nous Nous Effacerons", toujours des paroles qui puisent dans le pessimisme ambiant accompagnées d’une musique maîtrisée et dont la recette ne lasse pas. "Juin : Là Où Meurent Les Pensées" pointe le bout de son nez avec dans ses valises un des titres les plus massifs et les plus tendres de cet opus. Des riffs destructeurs qui tabassent sans relâche d’une part, et une voix apaisée sur un tapis de basse d’autres part, pour amener une atmosphère à l’intensité crescendo.
On arrive déjà à la moitié de l’année (enfin sur cette galette) puisqu’après cinq mois nous abordons "Janvier : Aux Mortes Branches". After Taste n’à toujours rien lâché de son énergie et nous tire une nouvelle fois vers le fond avec un morceau judicieusement choisi pour clôturer ce voyage. Que dire de plus ?! Ah si ! En plus de tout ça l’album à un son fort agréable et authentique, et quand on sait que ça a été enregistré, mixé et masterisé par le groupe lui-même… respect, tout simplement.
"Legacy Of Ashes"
Note : 16/20
C'est tout d'abord avec une pochette soignée que je découvre le premier album d'After Taste. Du bleu, du blanc, du noir, des formes, et un titre. Un titre qui me parle avant même que je n'enfourche le skeud dans mon mange-disque. Un artwork soigné, ça donne toujours envie, un peu comme une dissertation sans faute pour un prof de Français.
Et tout démarre trés lentement, entrainant une grosse montée post-hardcore-rock dont j'aime l'éfficacité. La sauce est lancée, j'aime ça. Le premier morceau se nomme "Horizon" et nous offre une trés belle introduction instrumentale, presque digne d'un Cult Of Luna, je dis bien "presque". La voix de Dams ne tarde pas à se faire entendre et désirer sur la track suivante. Plutôt jolie, un peu trop molle à mon gout mais le chant clair est bien mené et je commence à tomber amoureuse de ses cris. Ca promet pour la suite. Les riffs se font lourds, lancinants, ça me parle. "Ne Plus Toucher Terre" est vraiment magique, les cris poussés dés le début me charme, façon post-hardcore / screamo, j'aimerais un morceau rien qu'avec des cris. Le chant clair est beaucoup trop présent à mon gout mais d'un autre côté, le style des dijonnais est bien présent et ça deviendrait peut-être un peu terne et revu sans voix claire. Je ne sais pas trop. Mais ces cris, aaaaaaaah ces cris. Je les aime.
Ce morceau entre direct dans mes favoris, avant même d'avoir entendu la suite. Il y a des petites ambiances assez post, par-ci, par-là, c'est vraiment agréable à mes oreilles. La voix écorchée à la fin de "Dams". Halala. Je ne dis plus rien, il vaut mieux.
Passons à la suite.
Je me dis que ce groupe est une sorte de combo entre Cult of Luna (pour l'ambiance générale, en particulier dans "La Mémoire De l'Aube" et "La Promesse De l'Oubli", sorte d'interlude-instrumental), Mihai Edrisch (pour l'intensité-émotionnel du chant, "Ici Bas" est mon morceau préféré) et Nirvana (pour la plupart des passages assez calmes). Pas mal, y a plus mauvais comme association, non ?
Le trio dans l'ensemble est assez harmonique, tout semble carré à mes oreilles. La production de l'album a d'ailleurs été faite par Philippe Magdte au Luxembourg et la masterisation par Magnus Lindberg (Cult Of Luna, Poison The Well ou encore Tang), rien que ça ! Ca va, on s'en fait pas à Dijon, et ils ont bien raison.
Une réussite, oui.
Maintenant, il ne me reste plus qu'à attendre de voir ce petit bijou en live.
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