Le groupe
Biographie :

Aevum est un groupe de metal symphonique italien formé en 2007 et actuellement composé de : Cosimo De Nola (batterie / NIB, Six-Point Lead, Broken Art, ex-Dying Awkward Angel, ex-MaterDea), Lorenzo Aimo (basse), Lord Of Destruction (guitare), Richard (piano / chant), Lucille Nightshade (chant), Ian (clavier), Hydra (chant) et Emanuel la Croix (guitare / Genocya). Après deux EPs, "Celestial Angels" en 2008 et "Nova Vita" en 2012, Aevum signe chez Fuel Records pour la sortie de "Impressions" en Octobre 2014. "Dischronia" sort en Mars 2017 chez Maple Metal Records, suivi de "Multiverse" en Mars 2020 chez darkTunes, et de "Glitch" en Avril 2022.

Discographie :

2008 : "Celestial Angels" (EP)
2012 : "Nova Vita" (EP)
2014 : "Impressions"
2017 : "Dischronia"
2020 : "Multiverse"
2022 : "Glitch"


Les chroniques


"Glitch"
Note : 17/20

L’Italie, à mon humble avis, au niveau du metal, est surtout reconnue pour ses groupes de power metal, dont les légendaires Rhapsody, Labyrinth et autres Secret Sphere. Certes, le pays est aussi connu pour d’autres styles de metal, mais le metal de type avant-garde n’est pas le sous-genre qui ressort instantanément dans les esprits. Oui, il y a eu Cadaveria et Opera IX par exemple, pour ne nommer que ceux-ci, mais disons seulement qu’Italie rime plus souvent avec le power metal qu’autre chose.

Aevum en est donc à son quatrième album complet, depuis sa création en 2007. C’était ma seconde incursion dans leur œuvre et cela m’a beaucoup plu. Le groupe cite comme influences Diablo Swing Orchestra, Therion, Tristania, Haggard, Follow The Cypher, Within Temptaion, Epica, Amaranthe, Nightwish et Lacuna Coil. Ouf ! Cette liste exhaustive porte quand même de grosses pointures, et bien que cela pourrait paraître présomptueux, le groupe n’a pas tort pour autant. En effet, leur musique comporte un peu de chacune des formation sus-nommées, à la différence que leur metal symphonique, un peu déjanté dans certaines pièces, je l’accorde, se veut peut-être un peu moins chaotique que Diablo Swing Orchestra par exemple.

L’utilisation d’un chanteur "growl" et d’une chanteuse à l’approche opéra n’a rien de nouveau, mais Aevum en fait bon usage. L’apport des deux est bien balancé et jamais l’on sent que le tout est forcé. Musicalement, je dirais que leur metal symphonique à saveur black metal est une excellente porte d’entrée pour quiconque aimerait s’aventurer dans ce style, tout comme After Forever le fut pour moi. La production aurait peut-être gagné à avoir un peu plus de profondeur, surtout au niveau des basses, mais le son dans son ensemble ne vient pas gâcher l’expérience. J’avais seulement l’impression parfois qu’un mix comme le dernier album d’Epica aurait donné plus de tonus à l’ensemble, car clairement, Aevum sait composer des morceaux épiques et grandioses.

Je ne vous cacherai pas que je suis bien curieux pour la suite avec ce groupe et que ce sera avec plaisir que je découvrirai leur prochain album.


Mathieu
Mai 2022




"Multiverse"
Note : 17/20

L’Italie est surtout reconnue depuis plusieurs années pour ses innombrables groupes de power metal. Voilà maintenant que s’ajoute à cette immense panoplie le metal symphonique. Que ce soit avec Temperance et Moonlight Haze pour ne nommer que ceux-ci, s’ajoute également Aevum. Active sur la scène metal depuis 2007, la formation nous propose ici son troisième album en carrière. Porté par les voix d'Hydra et de Lucille Nightshade, Aevum s’inscrit directement dans la lignée du metal symphonique grandiose, rappelant au passage l’excellent et regretté After Forever.

D’ailleurs Lucille n’est pas s’en rappeler Floor Jansen (After Forever, Nightswish) de par ses habiletés vocales, couvrant autant les tonalités médianes que le chant d’opéra. De son côté, Hydra, sans casser la baraque, tire bien son épingle du jeu. Son apport vocal n’est pas aussi inutile que Andrea Ferro (Lacuna Coil) (cette opinion n’engage que moi...), et l’ajout de petit growls ici et là est le bienvenu. D’ailleurs l’on aurait apprécié beaucoup plus de morceaux comme "Seeds" qui est pratiquement entièrement chanté avec ces growls. Cela se veut une brisure avec le reste et teinte l’album d’une facette plus agressive fort intéressante.

Ce qui pourrait sortir du lot Aevum, comparé à ses frères d’armes, est son petit côté electro présent sur certaines pièces, rendant le tout un peu plus moderne, comme en introduction de l’agressive et dynamique "Cold Spot", qui en quelque sorte se veut un indicateur de ce que serait Amaranthe si la chanteuse se permettait des envolées opéra. "Multiverse" est un album varié qui jamais, sous ses 55 minutes, ne lasse l’auditeur. D’ailleurs, le groupe ne lésine pas sur les influences et se permet même une petite introduction jazzy dans l’éclectique "WWIII". En tant que chroniqueur, l’on passe une majeure partie du temps à attendre ou souhaiter découvrir un groupe ou un album qui sort du lot. Aevum peut se permettre de prétendre faire partie de cette communauté exclusive.

Trois albums en treize ans, c’est bien peu, et l’on ne peut que souhaiter qu’Aveum n’en est qu’à ses premiers balbutiements et deviendra, avec le temps, une référence du genre.


Mathieu
Septembre 2020




"Impressions"
Note : 18/20

Après deux EPs autoproduits, Aevum nous revient enfin avec son premier album, "Impressions". "Il Palcoscenico Della Mente" nous plonge dans un monde sombre et étrange, à l'image du groupe, aussi décalé et unique en son genre. Un masque vénitien orne la couverture de l'album, scindé en deux couleurs, dualité éphémère et perpétuelle d'un comédien et de son personnage. Ici, on nous parle d'une comédie, peut-être divine, sûrement humaine, la scène est l'endroit où se joue la vie et chaque personnage a son rôle et son script. Les temps de chaque morceau sont extrêmement différents allant de 25 secondes pour un interlude jusqu'à 13 minutes pour certains, comme si l'album avait été composé au fil de l'écriture des scénario… ! Un album oscillant entre anglais et espagnol collant parfaitement à l'univers.

L'introduction au titre éponyme "Il Palcoscenico Della Mente" littéralement "la scène de l'esprit" commence l'album dans des tons sombres de chœurs inquiétants, quelques notes électroniques qui renforcent la froideur de l'atmosphère et annonce sans fioritures l'arrivée du premier morceau "Blade's Kiss". Celui-ci est supporté de deux voix principales, une féminine au timbre classique et une masculine claire en doublon. Une mélodie danse et dansée, un bal entre douceur et puissance, de nappes de piano côtoyant des passages plus thrash nous emportant dans la folie ! Le timbre particulier féminin en fait également pour beaucoup, un peu typé sorcière sur les médiums. La fin du morceau est aussitôt ponctué d'un interlude de trompettes décalées, annonçant "The Battle" ; une longue introduction mélancolique piano / voix masculine et tout bascule. Ce morceau est le plus long et le plus diversifié de l'album, il résume pour moi, à lui seul "Impressions", et l'univers de Aevum est concentré au maximum entre folie, mélancolie, puissance et impressions malsaines. Growl et voix claires se mélangent, guitares acoustiques, parties plus metal, parfois un peu jazzy… une explosion musicale, un bordel maîtrisé qui aiguise l'oreille avec délice !

"Il Lamento De La Ninfa" suit magiquement, comme une réponse mélancolique et douce à cette bataille qui a eu lieu. Il prend appui sur une ballade lancinante de ce qui reste après le drame. Le chant féminin s'y pose très dramatiquement alors que le chant masculin reste très posé, retenu suivant le piano dans des tons graves. Un autre interlude, de piano et de voix étranges, et voici que vient le morceau suivant "Lost Soul" s'ouvrant sur un air de Pipe, vite suivi du reste des instruments. On passe dans un power metal des plus efficaces ! Suivi de nouveau d'une sympathique ballade et d'un nouvel et dernier interlude ("Aevum") avant de passer au titre final "Monsters", nous plongeant dans quelque chose de plus doom et malsain, la voix masculine jusqu'ici très douce (si on exclut les growls), prend de la puissance et de l'ampleur. Aussi un long morceau qui passera par plusieurs phases d'évolution, nous offrant des passages à l'accordéon qui se mélangent très bien au reste, sans jurer. Et viendra alors "Adieu A La Scène", instrumentale douce et mélancolique encore une fois, nous laissant alors la retombée du rideau d'une fresque vivante.

Aevum nous offre là un tableau des plus singuliers, une scène de masques et de vie, de folie, d'émotions fortes, oscillant entre la douceur de mélodies quelque peu gothiques côtoyant celles plus metal de leur univers particulier. Comme je le disais, une explosion ! On ne ressort pas indemne du monde de "Impressions". Maîtrisé, dense, sombre et beau, laissez-vous porter par la perle d'un ovni, absolument à découvrir !


Fianna
Janvier 2015


Conclusion
Le site officiel : www.aevumband.com