J'ai découvert Aeternam avec son second album, le très bon "Moongod", qui proposait un metal aux influences oriental dans un style death orchestral très épique. Quelques années plus tard, nos Québécois sont de retour avec neuf nouveaux titres dont chacun est inspiré par l'histoire d'un grand dirigeant des temps anciens.

Dans l'ensemble, on reste musicalement très proche de ce que proposait le précédent album. On note cependant des changements dans la production avec un son moins synthétique et de meilleure qualité. Une amélioration qu'on ressent surtout au niveau des orchestrations qui se révèlent être de toute beauté. Si le groupe continue à faire la part belle aux sonorités arabes, on aura aussi droit à des escales en terre asiatique dans "The Keeper Of Shangri-La" qui me fera penser à l'album "Time I" de Wintersun, ou dans "Praetor Of Mercury" avec ses chants mongols diphoniques en milieu de morceau.

Si l'imposant chant guttural d'Ashraf Loudiy reste bien présent sur la majorité des titres, le chant clair prend cependant plus de place que dans les précédents opus. Entre passages énervés et accalmies, les morceaux s'enchaînent bien et parviennent facilement à maintenir l'attention de l'auditeur. Aeternam nous propose un album très varié et contrasté tout en parvenant à maintenir une parfaite cohérence dans l'ensemble. On regrettera juste une conclusion un peu anecdotique sur la fin du dernier morceau. Pour un tel album, on se serait attendu à un final plus grandiose !

Vous l'aurez compris, "Ruins Of Empires" possède tous les éléments pour faire un très bon album. Je préciserais cependant, qu'il ne propose pourtant rien d'assez nouveau ou de surprenant pour vraiment atteindre le statut de chef-d’œuvre. Tout y est parfaitement maîtrisé mais on a souvent l'impression de rester en terrain connu, ce qui paraît être un comble pour un album qui cherche clairement à nous faire voyager.

Au final, Aeternam nous propose ici un nouvel album à la fois plus varié et mieux produit que son prédécesseur mais aussi plus passe-partout et, peut-être, un peu moins personnel. Il reste cependant une valeur sûre pour les amateurs du genre qui pourront, sans problème, l'acheter les yeux fermés.