Le groupe
Biographie :

Aeris est monté en 2004 avec l'intention de jouer une musique libre et aux influences multiples. Alliant un univers post / metal avec des tendances épiques, progressives et techniques, Aeris n’oublie pas les grands espaces sonores du post-rock, qui donnent à ce nouvel effort une sonorité plus complexe et aérienne. Toujours mené de front par le guitariste Manuel Adnot (Sidony Box), le batteur Boris Louvet (Le Dead Projet) et la dessinatrice Clémence Bourdaud (Chakipu), le combo accueille dans ses rangs Emerson Paris (ex-Lemurya) et le guitariste Louis Godart (A Prison Called Earth). A cela s’ajoute une sortie sous l’égide du label Ex-Tension, filiale du célèbre label Seventh Records (Magma).

Discographie :

2009 : "Aeris"
2013 : "Temple"


Les chroniques


"Temple"
Note : 15/20

En quelques années de carrière au sein de French Metal, inutile de vous informer que j’en ai vu défiler, des groupes ! Certains meilleurs que d’autres, forcément. Alors que j’en oublie quelques-uns après avoir écrit le dernier mot de ma chronique, d’autres me restent en mémoire pendant de longs mois, voire des années. C’est le cas d’Aeris. En 2009, avec leur premier album éponyme, ces Français m’avaient déjà donné l’occasion de m’arracher les cheveux. Non pas que leur musique soit mauvaise, loin de là ! Disons simplement qu’il faut bien des écoutes avant d’être capable de comprendre leurs compositions. Mais ce sont les challenges qui ajoutent du piment, pas vrai ? Donc en avant pour la critique d’un son auquel je suis si peu habituée.

Mais avant, j’aimerais m’intéresser un instant au travail de la dessinatrice Clémence Bourdaud, membre du groupe à part entière. En 2009, elle avait réalisé une pochette aux tons orangés, très colorés, à l’illustration faussement innocente. Quatre ans plus tard, finie l’ambiance joyeuse ! Cette fois-ci, nous nous retrouvons avec une pochette sombre et austère. Y sont représentés, en vrac : un chien, une femme voilée portant entre ses mains un aquarium où vit un poisson visiblement peu amical, un faon et un prêtre. Le point commun à ces caractères divers : l’absence de regard. Alors que le chien tourne le dos, le voile dissimule les yeux de la femme. Le faon possède un regard complètement vide et inquiétant. Le prêtre, quant à lui, se trouve bel et bien face au spectateur, mais on ne sait si ses yeux sont plissés par la concentration ou simplement fermés. D’autres éléments intéressants sont à noter, mais je laisse le champ libre aux futurs auditeurs de tous les observer avec attention, et d’en arriver à leurs interprétations personnelles.

"Temple" est composé de trois parties distinctes : "Flame", "Richard-Horizon-Robot" et "Captain Blood". De ce fait, libre à chacun de considérer que sept morceaux créent "Temple" -en prenant tous les titres séparément-, ou bien que seule l’intégralité de chaque subdivision est à prendre en compte.

Des trois, "Flame" est la moins surprenante ; le nom des titres qui la compose sont suffisamment clairs pour que l’auditeur se fasse une idée, non pas de la forme, mais du fond, de l’atmosphère. D’abord lumineuse, puis soudainement enténébrée par des basses lourdes et lancinantes, l’ambiance quitte ensuite peu à peu l’obscurité qui avait pris le temps de s’installer pour revenir à un ciel plus clément et incandescent, grâce à une guitare mélodique agréablement atmosphérique.

La deuxième partie, "Richard-Horizon-Robot" est plus complexe –et, à mon humble avis, plus intéressante également. Elle commence avec "Richard" : moderne, aventureux et progressif. Cette gaieté farfelue se calme subitement avec un "Horizon" délicat et aérien. "Robot" reprend ensuite avec quelques paisibles arpèges, avant que le post rock et ses instruments modernes et électriques ne prennent le relais pour un titre résolument musical, d’abord joliment mélodieux avant de devenir direct et pesant.

"Captain Blood", troisième et dernier tiers, n’est formé que d’un seul titre, le plus long de l’album. En sept minutes, Aeris démontre ses capacités techniques et sa joie manifeste à voguer entre les différents styles et jeux découverts au fil de l’album.

Je doute que toutes les oreilles apprécient, mais les auditeurs en mal de renouveau ont, cette année, une nouvelle chance de découvrir un des quelques groupes qui n’en a que faire des étiquettes. Osé, et sympathique !


Gloomy
Septembre 2013




"Aeris"
Note : 16/20

Une tentative. Deux tentatives. Trois tentatives. Sans succès. Découragement. L’espoir revient. Nouvelle tentative. Pas davantage de succès. Décidément, il m’aura été bien ardu de mettre des mots sur ce disque éponyme qu’est le premier album d’Aeris ! Reprenons, voulez-vous ! Que dissimulent donc cette pochette et ce livret faussement naïfs, mêlant une imagerie enfantine à des éléments plus sombres, voir carrément sanguinolents par moments ? Un groupe compliqué à cerner, avant toute autre chose. Mais c’est bel et bien ce groupe qui est l’auteur d’un disque aussi…différent que celui-ci ! C’est quelque chose qui arrive, parfois : se retrouver attiré par une sortie, sans, au départ, en comprendre la raison. Ce "pouvoir magique", Aeris le possède. Maintenant, il me reste à cerner plus précisément qui font de cet opus une telle réussite. Genre musical ? Pour situer le plus précisément possible-même si je ne suis pas amatrice d’étiquettes, elles restent utiles pour aider à visualiser, au moins un minimum-, Aeris évolue dans une sortie de jazz progressif, où se mêlent les influences à la fois piochant dans le rock et dans le metal de ses compositeurs. Peu importe la dénomination : ce qui compte avant tout pour Aeris, au-delà de ses talents techniques remarquables, c’est son émouvante simplicité, ainsi que sa sensibilité exacerbée. Tantôt agressif et menaçant, tantôt réconfortant et chaleureux, tantôt appelant à l’évasion pure et simple, la diversité des ambiances et la somptueuse beauté des mélodies ne pourrait laisser l’auditeur indifférent. Reposant et agréablement surprenant, cet album se savoure avec un plaisir non feint. Extraordinaire, vraiment !


Gloomy
Mai 2010


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.fr/aerisgroupe