"[…] Tu as toujours dit que je devais m’ouvrir et cela est sincère. Le faire maintenant me semble un bon début. Alors, c’est 30 prochaines minutes je vais parler avec mon cœur. La vérité est que, peut-être, je ne mérite pas d’être heureux". Quoi de mieux pour ouvrir un album qu'un speech simple, classe et motivant ?

D’ailleurs, ces trois derniers adjectifs résument bien la carrière et le style d’Adept. Il est vrai que les Suédois se sont forgés un gros nom sur la scène hardcore / post-hardcore depuis 2004, et ce n’est pas "Sleepless" qui va freiner cette progression bien au contraire.

Tout d’abord, la simplicité. Les Nordiques suivent à la lettre les codes du post-hardcore / metalcore moderne qui sont : du riff mid tempo, du "chug" / breakdown, du placage d’accords et chant nasal haut perché pour les refrains, un scream braillé, et un lead simple pour accompagner le morceau.

Ainsi, les Suédois poursuivent leur choix vers un son plus lourd et plus américain au point de se rapprocher du celui de For Today pour ne citer qu’eux. L’influence melodeath très prononcée est moins présente qu’à leurs débuts sans pour autant disparaître. Pour vous faire une idée, passez directement à "The Choirs Of Absolution", probablement LE titre révélation de "Sleepless". Ici, Adept fait la synthèse entre son goût inébranlable pour la mélodie et la brutalité du metalcore moderne en mid-tempo.

Ce qui est classe avec "Sleepless", c’est son côté usine à riffs très prolifiques. Si le chant clean et le growl classique, mais correct, ne retiennent pas votre attention, penchez-vous plutôt sur le travail irréprochable de composition qui vous est offert. Je ne vais pas faire une revue de tous les riffs, car chaque morceau possède sa petite pépite, un peu comme August Burns Red si vous voyez ce que je veux dire, mais jetez-une oreille à "Light" et appréciez ce savoureux tricotage de guitare lors du couplet. En parlant de riff, l’influence Architects est plus que jamais présente, et ce n’est pas pour déplaire aux fans comme moi. L’inspiration est totalement évidente sur le titre "Dark Cloud", l’ouverture de ce dernier vous rappellera très certainement les riffs de "The Devil Is Near" des collègues d’Architects.

Pour conclure, Adept réalise avec "Sleepless" un très bon album de metalcore moderne. Son titre, "Sleepless", est parfaitement trouvé et je mets au défi quiconque de s’ennuyer durant l’écoute de ce dernier. En effet, Adept c’est de la motivation en boîte. Néanmoins, l’immense intérêt de "Sleepless" se situe au niveau du travail exceptionnel des guitares et du nombre incalculable, mais jamais indigeste, de riffs et de leads. Cela devrait influencer plus d’un gamin (ou adulte) équipé d’une guitare dans sa chambre. Enfin, les fans de la première heure pourront peut-être regretter cette légère actualisation du son d’Adept pour une sonorité plus "à la mode", plus américaine. Objectivement, qui voudrait se priver d’un tel son ?