Nous venant tout droit de Nancy, les Lorrains d’Acherusia présentent cette année au public le successeur de "The Beginning" : "Vampire’s Feast". Avec cette pochette sombre représentant une croix renversée sur les marches d’un escalier en pierre et un titre pareil, il faut croire que l’on nage avec Acherusia en plein conte vampirique ! Non, rien à voir cela dit avec le groupe Italien Theatre Des Vampires. Mis à part peut-être au niveau des ambiances horrifiques et torturées. A part cela, Acherusia, qu’est-ce que c’est ? Une combinaison entre un black agressif et très "rentre dedans" et le chant lyrique d’Anne-Laure Poirel avant tout, mais où la mélodie n’est pourtant pas oubliée pour autant. En effet, c’est avec plaisir que l’on constate immédiatement que les riffs de guitare ne se contentent pas de vouloir toujours plus de brutalité, comme le font bien d’autres groupes officiant dans le même genre, mais que les lignes écrites sont de loin plus recherchées que cela. Sans compter les quelques solos disséminés au fil des six pistes qui composent "Vampire’s Feast". Et puis il y a également –et bien entendu- le chant d’Anne-Laure ! Vous l’aurez compris : ceux qui aiment les mélodies dans un rendu black metal seront servis ! Maintenant, le service sera-t-il satisfaisant ? Pour ma part, l’opinion est mitigée.

Ce que j’apprécie : le travail sur l’instrumental, où rien n’est laissé au hasard, ainsi que les grunts (ou plutôt les cris, pour davantage de précision) du bassiste Fabien Cruzille, et les solos –idée qui, de prime abord, aurait pu paraitre un peu risquée, mais qui, au final, se montre convaincante et réussie, par leur dosage idéal (c’est-à-dire pas d’abus sur la chose non plus), et leurs positions dans les morceaux bien choisies ! Ce que je n’apprécie pas : eh bien, au final, une chose me pose réellement problème : le chant d’Anne-Laure. Certes, un peu de féminité est loin de faire du mal à quiconque, sauf que, de cette manière, elle ne parvient pas à me convaincre. Timbre lassant ? Lignes peu inspirées, ou qui ne mettent pas cette voix opératique en valeur ? Sans doute un peu de tout cela. Il y a tout de même de bons moments, comme le calme et lancinant "Louvya’s Requiem" ! Mais la plupart du temps, ce chant féminin me semble arriver comme un cheveu sur la soupe. Autre petit défaut : la production. Mais, soyons réalistes et tolérants : ceci n’est après tout qu’une demo, et la fluidité des différentes composantes reste malgré tout satisfaisante assez pour ne pas venir gâcher l’écoute de ces titres. Allez les gars : on prend son courage à deux mains, et on continue ! Vous êtes sur la bonne voie !