Le groupe
Biographie :

Acedia Mundi est un groupe de black metal parisien formé en 2013 et actuellement composé de : V. (guitare / chant), W. (basse / Atavisma, ex-Gargantua), A. (batterie / ex-Kozoria) , T. (guitare / Epectase, Oes Galliath, Etxegiña, Filthcult, ex-Extravasion) et Antoine (guitare / Sanctuary) Acedia Mundi sort son premier album, "Speculum Humanae Salvationis", en Juin 2017 chez Throats Productions.

Discographie :

2017 : "Speculum Humanae Salvationis"
2020 : "Selfhatred.Addiction" (EP)


Les chroniques


"Selfhatred.Addiction"
Note : 15/20

Planquez vos femmes et vos filles, les grands malades d'Acedia Mundi sont de retour avec un EP nommé "Selfhatred.Addiction" dont le titre annonce tout un programme une fois de plus ! La chronique de "Speculum Humanae Salvationis" se trouve elle aussi en ces pages et si vous y avez jeté une oreille, vous savez que vous allez prendre cher.

Le groupe a opté pour un tracklisting pour le moins original cette fois puisque dans les quatre morceaux que l'on trouve sur cette nouvelle sortie, deux sont des inédits et les deux autres sont des reprises aux registres diamétralement opposés, à savoir le "I Wanna Be Your Dog" des The Stooges qui est classique très connu et le "666 (Hohelied Der Wiedererweckung)" d'une autre bande de cinglés, les Allemands de Katharsis. Le morceau des Stooges, en plus d'être très connu, a été maintes fois repris dans des versions relativement fidèles et si Acedia Mundi l'est lui aussi musicalement, ce chant black vomi dans le micro lui donne un air encore plus crasseux que le punk d'origine, une façon de montrer qu'il y a une certaine affiliation entre les deux dans cette volonté de ne pas se plier à la norme et d'envoyer chier tout le monde. Celle de Katharsis est moins choquant puisque le groupe évoluait déjà dans un black assez proche de l'esprit norvégien à l'époque malgré un côté raw déjà prononcé avant de partir dans une furie incontrôlée sur "Worldwithoutend", donc plus proche de l'univers taré et dégueulasse d'Acedia Mundi. On a quand même une minute en moins sur cette reprise et ça peut vous donner une idée de la brutalité qu'Acedia Mundi y a mis, notamment en accélérant le tempo parce que pourquoi se contenter d'être brutal quand on peut être très brutal ? Quant aux deux inédits, c'est "Nemo Me Impune Lacessit (I Will Kill You)" et si les dissonances sont toujours de la partie et que l'ambiance est toujours aussi folle et malsaine, le groupe essaie de nous faire croire qu'il se calme en mettant un poil moins de brutalité dans ce morceau. Sauf que les blasts reviennent bien vite et que de toute façon, rien qu'avec la reprise de Katharsis, on se doute que la santé mentale n'est pas revenur de sa fugue.

En vingt petites minutes, Acedia Mundi élargit un peu son spectre sonore mais garde la même folie, la même sauvagerie et une ambiance toujours aussi sale et malsaine. On entend quelques nouvelles choses qui laissent percevoir un Acedia Mundi vaguement plus contrôlé mais toujours aussi malade. Au lieu de remplir l'espace avec une brutalité sans limites ou des délires noisy, cette fois le groupe lève le pied de temps en temps et en profite pour rendre l'ambiance encore plus crade. "Dic(k)hter", quant à lui, prend un visgae presque thrash par moments pour une musique toujours aussi malade et des crises de folie rythmiques qui déstructurent, lui donnant des allures de labyrinthe avant de ruer dans les brancards et de défoncer les tympans du malheureux qui a eu l'outrecuidance de baisser sa garde. Chassez le naturel, il revient au galop, quand Acedia Mundi essaie de se contrôler il ne tarde pas à péter les plombs et à tout envoyer voler comme il le faisait sur "Speculum Humanae Salvationis". Toutefois, cette légère évolution laisse présager d'un deuxième album encore plus sale que le premier, ce qui n'est pas un mince exploit ! Ce nouvel EP ne dure que vingt minutes mais c'est largement assez pour que le groupe teste vos limites vous roule dessus sans pitié. Les carcans du black metal volent en éclat et sans jamais partir dans l'expérimental, Acedia Mundi arrive à se défaire des codes et à produire une musique totalement tarée. Le son est d'ailleurs toujours aussi raw et colle parfaitement à cette déferlante de haine et de malaise.

Un nouvel EP qui confirme que les membres d'Acedia Mundi ne sont pas seuls dans leur tête et qui montre une musique légèrement plus contrôlée mais d'autant plus sale et malsaine. Ne vous y trompez pas, la violence est encore largement présente et "Selfhatred.Addiction" ne manque jamais une occasion de vous le rappeler.


Murderworks
Juillet 2020




"Speculum Humanae Salvationis"
Note : 15/20

Si vous aimez le black metal très dissonant, sale et malsain vous devriez trouver votre bonheur chez Acedia Mundi et son premier album "Speculum Humanae Salvationis". Trente-huit petites minutes seulement, pas besoin de s'éterniser quand on ne veut pas faire de prisonnier.

Après une petite intro bien dégueulasse, c'est "Ab-jection" qui ouvre réellement le bal et on peut dire que le groupe ne prend pas de gants. C'est sale, ça vrille les tympans et le black metal d'Acedia Mundi ne lésine pas sur la violence sonore ou les dérives bruitistes avec plusieurs chants qui s'entrecroisent en un chœur totalement hystérique et possédé. On note un niveau technique plus élevé que dans la plupart des groupes de black, les passages plus death laissent l'occasion de l'entendre et permet au groupe de placer des parties barrées dans son black metal qui était de toute façon bien assez taré sans ça. Toujours est-il que la folie de l'engin en est évidemment décuplée et que ce premier album devrait vous griller les neurones et vous laisser sur le carreau en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire. Paradoxalement, cela fait du bien d'entendre un black de ce calibre, noyés que nous sommes entre les groupes traditionnels et les groupes dits orthodoxes qui usent certes de la dissonance mais qui sont pour la plupart bien plus contrôlés et moins fous qu'Acedia Mundi. Avec ce groupe-là, on a souvent l'impression de se prendre un mur de son dans la tronche sans avoir le moindre espace pour respirer, le groupe ne relâche jamais la pression et nous étouffe dans la crasse. La production est elle aussi sale sans aucune surprise mais pas inaudible, même la basse arrive à se faire entendre, c'est dire !

J'ai reçu ce CD avec un clou et une note du groupe disant de faire gaffe au tétanos (de l'humour dans le black metal, ça change), je vous passe le même avertissement parce que pendant trente-huit minutes l'infection va se déverser de vos enceintes. Le black metal d'Acedia Mundi l'a déjà le tétanos et ces morceaux purulents menacent d'infecter votre santé mentale à tout moment avec ses riffs dissonants et tordus, ce mur de son quasiment ininterrompu, ce matraquage en règle de tympans et ce chant de possédé hystérique. "Speculum Humanae Salvationis" est un album éprouvant qui va tester votre résistance à la douleur auditive, un black metal sans pitié ni compromis qui va vous pourrir les tympans juste comme ça pour le plaisir. La plupart des morceaux sont de véritables labyrinthes qui changent de structures ou de rythme plus d'une fois, sachant que certains d'entre eux atteignent les sept minutes, vous imaginez bien qu'Acedia Mundi prend parfois un malin plaisir à essayer de vous perdre dans ce dédale malodorant et poisseux. En ces temps où tout est aseptisé en studio et où les groupes ont des sons en plastiques surcompressés, voilà un album qui apporte un peu d'air putride au milieu de cette odeur de neuf et de plastique, avec en sus une bonne couche de poussière et de morve.

Un premier album de black bien sale et malsain à déconseiller aux petites natures et aux amateurs de belles mélodies, ici ça saigne, ça pue et ça patauge dans une mélasse dont vous ne voulez sûrement pas connaître la provenance.


Murderworks
Juillet 2018


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/acediamundi