Le groupe
Biographie :

Fondé en 2009, le groupe a subi divers changements de line-up avant de finalement trouver son équipe finale. Dès lors, les compositions et les dates s’enchaînent, permettant ainsi au groupe de rapidement se faire connaître auprès d'un public réceptif, qui a de suite adhéré à cet univers sombre et intriguant. Abyss Cerebrum sort en Mars 2011 un split CD intitulé "Nocturnal Promenade" avec le groupe XCIII. S'ensuit alors, début 2013, la sortie de leur premier EP, "Journey Towards Eternity". Le groupe continue actuellement de travailler sur ses compositions afin de finaliser la réalisation de leur prochain album.

Discographie :

2011 : Split CD avec XCIII "Nocturnal Promenade"
2013 : "Journey Towards Eternity"


La chronique


Au-delà d'un univers musical recherché et constamment en développement (depuis le début du groupe, l'évolution est flagrante et prometteuse), Abyss Cerebrum ne se contente pas de passer au mixeur la recette magique du black metal en enchaînant de gros riffs de guitares saturées sur la voix "growl" plus que convaincante de Luca Bavassano. Le groupe ne porte pas son nom par hasard et va explorer les abysses de l'esprit humain jusqu’au plus profond de ses entrailles, questionnant les éternels dogmes de l’existence humaine, et s’assurant à chaque instant de donner à son œuvre une profondeur conceptuelle (intention non négligeable par des temps où beaucoup de groupes se contentent malheureusement de faire beaucoup de bruit pour espérer s’affirmer sur la scène metal). Cette chronique portera donc tout autant sur la portée conceptuelle des titres que sur leur qualité musicale. Le titre "Journey Towards Eternity" résume parfaitement le message qui est véhiculé : il est ici question de la quête de l’être humain et de son destin. On aborde la recherche de sa place dans l’univers, et plus spécifiquement les actes les plus atroces qu’il soit capable de commettre pour parvenir à ses fins.

"Promised Hell" ouvre l'album et donne rapidement le ton : le groupe nous transporte au sein d’un univers dans lequel une guerre de cultes mena à l’anéantissement de toute forme de vie. Seuls le silence et la mort ont subsistés, sans qu’aucun dieu ne puisse finalement imposer sa volonté. Plus sauvage et basique que les suivants, ce titre marque la première composition du groupe, contrastant solidement avec la composition la plus récente : "Seeds Of Babylon".

"Scarlet Oblivion" raconte l’histoire d’un homme pour qui le besoin de tuer est nécessaire au fait de se ressentir vivre. Il développe une passion sordide pour ses victimes, référant de manière intéressante au fameux "syndrome de Lima". Métaphore bien tissée de notre société contemporaine, qui a besoin, pour survivre, que les gens se dévorent entre eux dans une primauté de l’individualisme en perpétuelle évolution, le titre est mené par des riffs de guitares efficaces et une section rythmique basse / batterie percutante.

On comprend alors aisément que le titre "Universal Cleansing" n’est autre que la conséquence de tout ce prélude abyssal. Un arpège en son clair ouvre le morceau et suggère une ambiance sombre et mélodique à la force ravageuse de la chanson. L’univers se révolte enfin contre l’éternel retour qu’est cet anéantissement incessant et autodestructeur (que nous aimerions que la société actuelle en prenne note !). Apparaît alors une lueur d’espoir et de béatitude, qui nous prouve que la lumière du fond de la caverne n’est pas seulement un mythe ancien : elle revêt sa forme concrète et empirique, nous révélant l’éclat ultime de la nature extraordinaire de l’être humain.

"Seeds Of Babylon" conclut l’EP en nous replongeant dans les plus sombres abysses des capacités humaines : nous voilà au sein de l’unité 731, une unité militaire japonaise accusée d’avoir commis les pires atrocités sur des cobayes humains. Les instruments mitraillent les mesures dans une force orchestrée par un chant puissant et infernal, jusqu’au pont, certes court mais efficace, qui nous laisse à peine le temps de reprendre notre souffle et nous replonge dans cette noirceur mouvementée. L’arpège de guitare final conclue parfaitement l’album sur une touche mélodique et mystérieuse, tel un "to be continued" défilant sur fond noir et annonçant un album, nous le souhaitons, à la hauteur de ce que cet EP nous fait espérer.

Pour résumer, malgré une qualité de son qui reste, de manière générale, très compressée, les fans de Mayhem et autres amateurs de black metal ne devraient être ni désappointés ni déçus par cet EP, premier opus d’un groupe qui, s’il continue à aiguiser la structure de ses compositions, deviendra vite plus que prometteur.


Radien
Juin 2013


Conclusion
Note : 16,5/20

Le site officiel : www.myspace.com/abysscerebrum