"The Others"
Note : 18,5/20
On prend le même concept et on recommence. Les 8 Uneven sont de retour avec un visu qui est devenu leur marque de fabrique. Et toujours ces chiffres qui intriguent (deuxième suggestion : les numéros de travail des compos ?). Le décor blanc est encore de rigueur et la noirceur de ses atmosphères est toujours là. On sent que les Amiénois ont trouvé leur truc, leur carte d’identité. J’avais déjà bien apprécié leur précédent opus. Ici ils enfoncent le clou, et l’on pourrait citer encore les mêmes références en lorgnant cette fois ci aussi du côté d’un Tool ou de A Perfect Circle. Cette voix écorchée vive, torturée tient encore son rôle épaulée d’une musique sombre, lancinante et/ou lourde. Pour revenir à cette voix, elle semble plus souffrante dans les 2 premiers morceaux. Elle expire un malaise et nous laisse entrer dans cette planante souffrance dont elle semble prisonnière. On compatit jusqu’à "f !", la troisième piste où nous nous approchons de la libération. On traîne à ce moment du côté du System Of A Down ou d’un Faith No More, voire même d’un Korn ancienne génération. Mais cette liberté semble de courte durée. Après la colère qu’elle semble exprimer, s’installe la nostalgie très Toolesque. Ensuite, cinquième plage, nouvelle sensation. Celle de la vengeance cette fois-ci. La compo est plus incisive, plus rentre dedans. Dernière piste : "yhTB" ou le final parfait ! La vie reprend son court mais garde en mémoire toutes les blessures du passé. Voilà pour le ressenti. Avec ce "The Others", d’une qualité éblouissante, on voyage, on suit le fil conducteur comme un roman noir parfait ou comme un vrai bon film d’épouvante ! Ce 6 titres est magique, tout simplement. Il conviendrait de plus parfaitement pour une B.O. Personnellement, je suis fan. Et comme au cinoche, j’attends la fin du générique, j’ai fait pareil ici… La piste cachée annoncerait-elle le thème du prochain opus que je vais guetter impatiemment ? Ce "The Others" est un bijou qui prouve que 8 Uneven possède sa propre identité musicale.
"Home"
Note : 14/20
C'est à travers leur pochette que je fais la rencontre de 8uneven... Qu'en dire ? Un digipack qui à priori n'indique
pas le nombre de titres présents. Un recto aux allures de la tri (quadri maintenant) logie de Saw. Le verso et ses
photos type planche contact et ce côté sombre encore qui donnent l'effet d'un espionnage est tout autant efficace.
Présente également, cette série de nombres. 1 22 21 20 18 23. Les numéros du loto ? En fait ils semblent indiquer le
nombre de titres. Digipack aux teintes de bon thriller. Mais qu'en dit la musique. Et ben tout autant. Elle est
sombre et bien mise en place. Le skeud débute sur un titre assez thrash "Mean" dont l'intro est un sample qui va
bien avec l'ambiance des films suscités. S'en suit un "Opal June" en totale corrélation avec la pochette.
Touchante, mais difficile de mettre des mots (maux) dessus. Ce titre possède un côté très grunge (malgré ses
5 minutes) avec des accents Nine In Nails pour sa face indus et une ambiance torturée comme saurait le faire un
Deftones. La troisième piste "Erase You Now" pourrait être le fruit d'une rencontre entre Alice In Chains et Pearl
Jam qui s'essayent au metal thrash. C'est franchement bien foutu. Ca reprend un peu ce qui est bon dans chacun de
ces registres mais c'est fait originalement. Le son est assez varié et correct. "For You" reste dans la lignée des
autres compos. Toujours ce côté grunge-thrash, en cohésion avec le reste des titres. Il n'est pas exceptionnellement
surprenant, mais toujours aussi intéressant. Le sixième et dernier titre s'appelle "The Great Escape". Le nom peut
être trompeur mais rien à voir avec celui de Blur. Cette song est très ambiancée dark et montre le côté le plus
écorché du groupe avec des parties très saccadées. Pour faire un résumé rapide de cette chronique : une belle
musicalité, une identité propre axée sur des références essentiellement Pearl Jam, une bonne voix bien torturée.
"Broken Life"
Note : 13/20
8 Uneven collectionne les démos depuis 1999 et c'est donc en 2005 que le groupe sort un maxi 4 titres intitulé "Broken Life". 8 Uneven est assez difficilement qualifiable, ils naviguent quelque part entre le metal et le rock, avec parfois même des toutes petites touches screamo... le tout accompagné d'un clavier et de samples qui apportent une dimension supplémentaire. La voix de Sam est assez atypique, elle vous rappelera sans doute les chanteurs de l'époque "grunge" dans les années 90, mais elle sait aussi se faire bien énervée, limite torturée. On pourrait qualifier la musique de gros rock avec une touche electro, des refrains accrocheurs et des passages metal percutants. Le tout est plutôt pêchu, tout en étant toujours mélodique et jamais agressif au sens brutal du terme. Au niveau de la production, il n'y a pas grand chose à redire, tous les instruments y compris la voix sont parfaitement audibles, les guitares bénéficient d'un bon son et la basse apporte tout le groove nécessaire. 8 Uneven est parvenu à créer une musique qui peut plaire autant aux fans de rock qu'aux fans de metal. Un subtile mélange de douceur et de violence qui a de beaux jours devant lui si le groupe persiste et signe dans cette voie.
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