Plantage de style en se fiant au nom épisode 53. Disons d’ailleurs plutôt qu’au Québec, cette oeuvre cinématographique sera sous-titrée “Quand l’ouïe fine du Rm.RCZ s’attend à du stoner et est dupé par un mélange de metal moderne et de death mélodique”. Le pire dans tout cela, c’est que l’intro très douce d’"Embrace The Fury" m’a fait me demander pourquoi ce titre s’appelait ainsi alors que la furie n'explose pas. Puis, la madame a crié.

Et puis je me suis retrouvé face à un opus bien meilleur que le dernier Infected Rain et qui n’est pas sans rappeler la grande époque de Straight Line Stitch. D’ailleurs, au passage, on m’indique que, malgré mon total délaissement, le groupe mené par Alexis Brown existe toujours. Mais peu importe, revenons-en à 5Rand. Après un premier album, "Sacred/Scared", en 2017, le quatuor Italien mené par Julia Elenoir présente "Dark Mother". Alors, non, je ne m’explique pas non plus pourquoi tous les groupes s’efforcent à mettre “Mother” dans tous les titres d’albums du moment. Et non, je ne m’explique pas non plus pourquoi les female fronted metal bands ont des madames à cheveux bleus, des dreads ou les deux. Mais à la rigueur, tout ça n’a guère d’importance ! Si l’approche se veut agressive dans les couplets, les refrains, eux, se retrouvent souvent laissés à une face plus symphonique de la voix de la demoiselle ("Several Injuries", "The Awakening"). Toutefois, si "Dark Mother" tient largement la route, nous lui reprocherons sa trop grande linéarité. En cela, l’instrumental a tendance à se répéter et surtout user des mêmes tonalités et approches de jeu au fil des titres ("Black Ocean", "Before The Flood").

En définitive, à défaut d’originalité, "Dark Mother" est un album sympathique. Pourtant celui-ci sera bien vite rattrapé par le spectre des étendards de toute cette scène "female fronted metal band" (The Agonist voire Arch Enemy en tête). 5Rand gagnerait certainement à oser prendre davantage de risques et à sortir plus facilement des codes et carcans déjà posés par d’autres dans le genre. Soulignons d’ailleurs à ce sujet l’apparition de Francesco Ferrini (Flesghod Apocalypse !) sur "Silent Spring" qui, malgré son caractère osé, est une belle réussite !