Le groupe
Biographie :

36 Crazyfists (36CF) voit le jour en 1994 dans la ville d'Anchorage, en Alaska, mais ce n'est qu'en 2002, après leur signature chez Roadrunner Records et leur premier album "Bitterness The Star", qu'ils commenceront à se faire connaitre du grand public. Avant cela le groupe réalisa plusieurs EPs et démos, déménagea à Portland, mais connu aussi deux drames qui ont forgé la genèse de cette formation : le meurtre d'un ami proche (Duane Monsen, batteur du groupe Broke) en 1994 et le décès de leur bassiste JD Stuart à l'âge de 23 ans dans un accident de voiture en 1996. Néanmoins, 36 CF poursuit son ascension et tourne avec de nombreuses têtes d'affiche comme Chimaira, Killswitch Engage ou encore God Forbid que ce soit en Amerique du Nord ou au Royaume-Uni. Ainsi vont s'enchaîner les albums "A Snow Capped Romance" et "Rest Inside The Flames". En 2007, 36 CF change de label et signe avec Ferret Records. Ils sortiront avec lui "The Tide And Its Takers" en 2008, un DVD live en 2009 puis "Collisions And Castaways", et pour finir "Time And Trauma" début 2015. Durant cette période, le groupe va connaître quelques changements de line-up. Souvent apparenté au metalcore, la musique de 36 CF intègre par ailleurs des éléments alternatifs voir même de heavy metal. Le 29 Septembre 2017, le groupe sort son huitième album studio, "Lanterns", via Spinefarm Records.

Discographie :

2002 : "Bitterness The Star"
2004 : "A Snow Capped Romance"
2006 : "Rest Inside The Flames"
2008 : "The Tide And Its Takers"
2010 : "Collisions And Castaways"
2015 : "Time And Trauma"
2017 : "Lanterns"


Les chroniques


"Lanterns"
Note : 14,5/20

Comme beaucoup, j’ai découvert 36 Crazyfists il y a quelque temps, plus précisément au temps de "The Tide And Its Takers"  (sorti en 2008) et de son fameux clip en ski ("We Gave It Hell"). Formation alors très énergique évoluant dans un mélange de neo-groove-hardcore et tout le tintouin, 36 Crazyfists était promis à un brillant avenir. D’autant plus que ce blase, "36 Crazyfists", est une référence directe à Jackie Chan (ben ouais du film Jackie Chan and the 36 Crazy Fists sorti en 1977). Alors merci qui pour ce groupe ? Eh bien merci Jackie (et Michel). Bon après, l’histoire de 36CF (pour les intimes) reste liée de près ou de loin au meurtre de Duane Monsen, alors ami des quatre membres qui fonderont le temps d’une soirée d’hommage ce qui deviendra 36 Crazyfists. Quoi qu’il en soit, 36 Crazyfists fêtait son retour avec "Lanterns" deux ans après "Time And Trauma" et sept après "Collisions And Castaways". Alors qu’est-il advenu de ce groupe que plus d’une paire d’oreilles a probablement oublié ?

Pour les détails, "Lanterns" regroupe douze titres (quinze en édition limitée dont les reprises "We Die Young" d’Alice In Chains et "Angelfuck" des Misfits) dont quelques uns rappelleront les grandes heures de la bande d’Anchorage ("Better To Burn" par exemple). Mais l’instant nostalgie s’arrête très rapidement, certes la voix de Brock Lindow reste reconnaissable entre une bonne dizaine, le son et l’accordage de l’instrumental reste lui aussi reconnaissable, mais pourtant le tout réunit sonne malheureusement comme du déjà entendu ("Sea And Smoke" ou encore le single "Death Eater" bien moins percutant que les singles des prédécesseurs de "Lanterns"). 36 Crazyfists erre ici un peu sur la large palette qu’est la sienne sans réellement se donner corps et âmes au moment présent ("Where Revenge Ends", "Damaged Under Sun"). Il reste donc quelque part ce sentiment, non pas de tromperie ou d’échec, mais plus de minimum requis donné et une certaine frustration de ne pas retrouver les parpaings que "Rest Inside The Flames" ou même plus récemment "Collisions And Castaways" pouvaient envoyer. Bien évidemment, il y a des titres coups de poings et assez explorateurs qui montrent que 36CF en a toujours quelque part ("Sleepsick" en premier lieu !), mais cela reste trop peu à se mettre sous la dent. Evidemment, ne tirons pas de conclusions hâtives, même si "Lanterns" laissera un sentiment amer pour les tympans ayant parcouru ses prédécesseurs, une oreille curieuse et néophyte trouvera aisément son bonheur dans "Lanterns" ("Bandage For Promise", "Old Gold"). Et "Lanterns" pourra même ravir quelque peu les fans pour leur attente, mais "Lanterns" ne s’inscrira certainement pas comme la pièce maîtresse de la discographie des 36 poings un peu fous.

Et comme voici venu le temps des conclusions justement, autant dire que ce disque n’est pas mauvais, il n’en est pourtant pas un excellent moment non plus. Trop peu de titres retiennent vraiment l’attention durant l’écoute et peu habite l’esprit une fois l’écoute passée. Alors pour citer Yoda, et surfer sur cette vague de mode de guerre des étoiles : "Un peu déception je suis, frustration je côtoie et espérances je dessine". Pour la suite, rêvons donc simplement que 36 Crazyfists sache retrouver sa fougue et son inventivité d’antan sans se contenter de rester statique sur ses acquis ou les acquis de la scène actuelle...


Rm.RCZ
Janvier 2018




"Time And Trauma"
Note : 13/20

Depuis 2010, 36 Crazyfists (36 CF) laisse le souvenir d'un groupe fidèle à son style et survivant les vagues néo-metal et metalcore. Cependant, la formation donnait l'impression de stagner avec son précédent "Collisions And Castaways". Quand est-il de "Time And Trauma" ? Est-ce que le petit dernier change la donne ? Il se pourrait bien que oui. Explications.

Pas de surprise, 36 CF est fidèle à lui-même. Dès les premières notes on retrouve tous les éléments qui constituent l'identité du groupe et notamment la voix de Brock Lindow au top. La belle entrée en matière "Vanish" donne la ligne de conduite de "Time And Trauma". En effet, le quatuor laisse ses inspirations metalcore de côté et préfère utiliser des éléments plus lourds / heavy et voire même parfois alternatifs. De plus, ce dernier effort baisse le tempo et semble traîner sur son dos de la peine, quelque chose de sombre. Du coup, le nom de l'album prend tout son sens. La piste "11.24.11", date du décès de la mère du chanteur, révèle alors l'origine de cette douleur, la raison de ce traumatisme.

La mélancolie traverse les tortueux morceaux de "Time And Trauma" les uns après les autres et rappelle aux fans l'époque de "Biterness The Star", considéré pour beaucoup comme le meilleur album de la discographie de 36 CF. Au-delà même de la nostalgie suscitée par cette nouvelle galette, certains avis pensent que " Time And Trauma" transpire la maturité par tous les ports, d'autres s'ennuient à son écoute. En effet, les riffs de guitares sont bruts, catchy et simples, parfois trop simples. La production est quant à elle minimaliste et crue. Brock Lindow met le paquet dans l'émotion de sa voix, mais a contrario paraît parfois trop poussif. A l'auditeur d'adhérer ou non au concept développé, car ici seuls l'ambiance et le feeling comptent. Personnellement, je me suis laissé emporter par le chant torturé et parfois même haineux de Brock et les guitares puissantes et groovy. Malgré tout, je me suis lassé une fois la cinquième piste éponyme passée. D'ailleurs, cette dernière est très intrigante, car elle rappelle (vite fait, hein) le riff lancinant de "Check My Brain" de Alice In Chains.

En conclusion, "Time And Trauma" est en rupture avec ses prédécesseurs et ça fait du bien. Moins metalcore et consensuel, plus lourd et heavy, ce dernier pourrait être le petit virage artistique que 36 Crazyfists avait besoin. Cependant, cette petite remise en question reste relative, car "Time And Trauma" se tire en longueur malgré une volonté évidente de transmettre un message et de changer les choses. "Time And Trauma" provient bien d'une formation mature et expérimentée, mais laisse transparaître un manque d'inspiration.


Vinny
Avril 2015


Conclusion
Le site officiel : www.36crazyfists.net