Le groupe
Biographie :

12.7 est un groupe de thrash / death meal du Nord de la France créé en 2005 par Steve. Le groupe s’oriente vers des compositions rapides, lourdes et agressives. Il enregistre un premier EP en 2008, puis un cinq titres "Démoniak" en 2010. Après quelques évolutions de line-up, 12.7 est aujourd’hui composé de cinq membres : Steve et Maxwell aux guitares, François à la basse, Olivier au chant et Pierre-Alexis à la batterie. Fort de son expérience après plus d’une centaine de concerts, 12.7 sort enfin son premier CD "Ouvre Les Yeux" en Mai 2014, album qui marque une avancée importante dans l’histoire du groupe.

Discographie :

2014 : "Ouvre Les Yeux"


La chronique


Grosse surprise, ce groupe totalement inconnu chante en français, ce qui n’est pas pour me déplaire car ils deviennent rares les groupes de l’hexagone qui proposent un skeud en francais. Autre surprise, la prod' est massive, très agressive, et le son de gratte est simplement énorme. En parlant de guitares, je ne sais pas où ils ont été chercher ces riffs, mais putain, pour le moment, les deux morceaux qui ouvrent l’album sont rythmiquement implacables. Ces gars du Nord, pas bien loin de chez moi, balancent (sur le papier) un death thrash ultra rythmé mais en fait, je ne sais pas vraiment si c’est du death thrash, j’ai un peu de mal à leur donner un style. Le chant pourrait très bien coller à du thrash / HxC ou powerviolence, les grattes sont plutôt thrash teinté de death.

Ce qui me saute aux yeux, c’est ce sens du riff, je l’ai retrouvé il n'y a pas longtemps dans un autre groupe français, je le retrouve en écoutant 12.7 . Des gros riffs qui te bastonnent les tympans sans répit, ça sera le grand point positif de l’album car il n’y a pas un riff à jeter. Musicalement, c’est plutôt impressionnant ! Passons aux paroles, c’est vrai que l’anglais sonne mieux, comme si ça nous parlait plus à l’oreille, alors que souvent quand on traduit les paroles, on tombe sur du n’importe quoi ou des textes quasiment enfantins. La difficulté quand on veut défendre la langue de son pays, c’est que les auditeurs vont être très attentifs à ce qu’ils entendent, et qu’il faut donc que ça tienne la route. Le chant n’est pas dans le growl donc, tout est parfaitement compréhensible. De "Blasphème" qui traite des enfants "silverman" (ce joli terme employé dans l’univers hospitalier pour décrire les enfants violés, maltraités) jusqu'à "Faux Semblant" (le titre est suffisamment parlant), le groupe explore les sujets de société et décrit de façon brute l’univers qui nous entoure et les réactions humaines. On explore le conditionnement humain qui commence dés la naissance quasiment. Il ne faut pas oublier que les premiers qui mentent aux enfants sont les parents, en leur faisant croire au père Noël, et en brandissant ce spectre du père Noël pour obtenir un peu de calme… Tout ça pour expliquer qu’au niveau des lyrics, même si on n’assiste pas à une recherche au niveau de l’écriture des textes aussi poussée que peut le faire Rockin' Squat sur le titre "Le Pouvoir Secret" (groupe de rap), il y a un gros boulot effectué, comme sur "Libido" et son boomer. Je ne vais pas m'étaler sur les textes plus longtemps car c'est aussi à la liberté de chacun de les apprecier et de se faire son avis.

Je suis obligé de remettre une troisième fois le skeud pour finir la chronique du disque car j’ai passé une écoute entière sur les paroles, qui m’ont bien captivé, d’autant plus que le chant est implacable et parfaitement posé sur les riffs. 11 titres passionnants à écouter, ultra rythmés, où la basse et la batterie se fondent parfaitement dans les compos, et à aucun moment on ne ressent la moindre baisse de régime. Ce chant en français, qui peut faire drôle au début, coule de source par la suite et à la seconde ou troisieme écoute, ce qui pouvait froisser nos oreilles conditionnées au chant anglais, devient naturel. Nous a-t-on menti sur cette facilité de mariage entre chant anglais et metal ? Comme a dit un type dont il faut taire le nom : "Raconte un mensonge à mille personnes ça restera un mensonge, raconte le même mensonge à cent mille personnes, èa deviendra une verité…".

Il y a peu, j’ai écouté un skeud et je me suis dit "Mouais…", et à la fin de l’album je me suis dit "Ah ouais !!!", eh bien je viens de répéter la formule car c’est un putain de bon disque. Il y a tout ce qu’il faut pour donner envie de les voir en live : les gros riffs atomiques, le chant virulent, la rythmique (j’ai cru ceci dit entendre des petites faiblesses à la double grosse caisse) qui pilonne. Enfin bref, j’ai cru lire que le groupe a passé des mauvaises heures entre changements de membres et galères, eh bien comme quoi, il est bon de ne pas baisser les bras. Aussi négatifs que peuvent l’être la societé et les gens, il y a une chose que rien ne peut atteindre et qui est plus forte que tout, c’est la passion. 12.7 ne s’est pas accroché vainement, excellent album ! Chapeau pour les riffs !


Davidnonoise
Mai 2014


Conclusion
Note : 16/20

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