Il y a des groupes que l’on découvre puis on les oublie et on s’intéresse à nouveau à eux. SEPTICFLESH fait partie de ce cas-là. Leur premier album que j’ai écouté fut "Mystic Places Of Down" basé sur un style death metal mélodique avec quelques très belles parties symphoniques. Je l’appréciais bien mais la qualité d’enregistrement n’était pas vraiment de mise. Et puis je n’étais pas encore passionné par ce style de metal. A cette époque (1998-1999 je pense), j’étais plus à fond sur l’album "Cruelty Of The Beast" (quand Cradle Of Filth ressemblait à quelque chose) et "Enthrone Darkness Triumphant" de Dimmu Borgir. Pas tout à fait le même style me direz-vous.

Et ce sont 10 années plus tard que j’ai à nouveau poussé mon envie d’écouter ce groupe Grec. En l’an 2008 fut sorti l’album "Communion" parlant de la mythologie Egyptienne à l’instar de Nile. A peine ayant écouté les premières pistes dans un magasin de CDs, je savais d’entrée que cet album que je tenais dans ma main n’allait pas rester dans son rayon mais finir dans ma bibliothèque. Et puis, c’est toujours plus agréable d’écouter un bon album chez soi plutôt que dans le bruit ambiant d’un magasin. Tout est parfait dans l’album "Communion" : le son, les riffs, les chœurs, le chant. Du vrai death metal mélodique à l’état pure sachant prendre diverses intonations qui n’ont jamais été jouées ou reproduites par d’autres groupes. SEPTICFLESH ne produit pas un style mais un art. Cette même année, je suis allé les voir se produire au Hellfest. La scène réservée à SEPTICFLESH était le chapiteau en plein après-midi. Pour résumer, il y faisait très chaud à l’intérieur mais le public metal était bien présent et il n’était pas facile de se faufiler afin de s’approcher du premier rang (chose que je n’ai pas réussi d’ailleurs). Ayant joué 40 minutes qui sont passées trop vite, la prestation de SEPTICFLESH était très appréciable même si j’étais la plupart du temps sur la pointe des pieds pour essayer de distinguer quelque chose. Les chansons jouées en-dehors de "Communion" que je ne connaissais pas étaient accrocheuses et je regrettais de ne pas les connaître en album. Chose qui a été assez rapidement comblée. Un ami m’a prêté les albums du groupe et connaissant mes goûts m’a conseillé de plutôt commencer par écouter les albums "Sumerian Daemons" et "Revolution DNA". En voyant les titres de ce dernier, j’ai retrouvé le nom d’une chanson que j’avais écoutée il y a très longtemps dans une compil de magazine : "DN". Et oui, parfois, on se souvient des titres mais pour les noms des groupes on les oublie complètement (ou alors, c’est l’inverse). Parlons de "Revolution DNA" : restant fidèle à leur style death metal mélodique, j’ai accroché de suite aux accords et mélodies puissants et prenants tout comme dans "Communion". Beaucoup plus basé sur les guitares avec de nombreux effets, il s’y ajoute le chant de Spiros toujours aussi captivant et déchaîne ses intonations uniques qui font de lui le pilier du groupe. Toutes les pistes sont belles et variées. Cet album s’écoute du début à la fin et restera une référence indémodable.

Discutons autour d’une bouteille d’Ouzo et d’une moussaka de l’album "Sumerian Deamons". Nouvelle évolution du groupe, les chœurs et l’opéra se mélangent avec finesse et subtilité dans le monde de SEPTICFLESH. C’est un nouveau chef-d’œuvre qui a été produit. Même un ami qui ne connaissait que de nom le groupe pensait en entendant l’introduction que c’était un nouvel album de Therion. Pour moi, SEPTICFLESH est à son apogée avec un travail absolu et accompli. Cela serait vraiment dommage de passer à côté de cette référence du groupe. Pièce maîtresse de l’album : l’excellente, parfaite, culte (et je pèse mes mots) "Virtues Of The Beast" qui à seule résume toutes les pistes de "Sumerian Daemons". Un album que tout fan de metal devrait posséder dans sa bibliothèque.

En Mai 2009, je me suis déplacé à Limoges pour voir SEPTICFLESH dans une salle de concert. Un endroit plus intime comparé à un festival. Me retrouvant cette fois-ci au premier rang et connaissant plutôt bien les chansons des albums cités précédemment, j’ai pris plaisir à chanter et rentrer en transe avec "Virtues Of The Beast" et "Anubis". Ce bon souvenir a été retranscrit dans un live-report avec photos se trouvant dans les pages de French Metal.

Concernant les autres albums "Esoptron" (1995), "Ophidian Wheel" (1997) et "A Fallen Temple" (1998), je ne les ai pas écoutés. Je suis tellement imprégné de l’esprit des albums "Revolution DNA", "Sumerian Daemons" et "Communion" que cela me convient très bien même si je passe peut-être à côté de quelque chose. Peut-être l’envie de ne pas retomber sur un son instrumental plutôt moyen comme leur album "Mystic Place Of Down". Mais ceci est un autre débat. D’ailleurs si quelqu’un d’autre connaît bien ces albums d’avant 1999, je l’invite à prendre le relais pour en parler et peut-être me convaincre de les écouter. Pour conclure, les métalleux Grecs peuvent être fiers de leur groupe qui a su traverser les frontières pour le plus grand bien du death metal mélodique.